20 Fév 13 Apparat – « Krieg Und Frieden »
Album
(Mute)
18/02/2013
Electronica pour les planches
Pas de publicité mensongère pour ce nouvel album d’Apparat qui indique explicitement “Music for Theatre”, un sous-titre à prendre au premier degré pour éviter toute erreur sur la marchandise. Habitué à sortir ses disques en parallèle de ceux de ses potes de Modeselektor, Sascha Ring converge ici avec Ellen Allien (avec qui il a déjà collaboré sur “Orchestra of Bubbles”) vers de nouveaux horizons logiquement asymptotiques à leur art. A l’instar de l’ambassadrice allemande de l’électro, récemment auteur de “Lism”, Apparat a ici été sollicité par Sebastian Hartmann – innovateur contemporain du théâtre germanique – pour s’attaquer à l’oeuvre de Léon Tolstoï “Krieg und Frieden” (littéralement “Guerre et Paix”).
A l’opposé de ses principes, et accompagné d’un orchestre d’une trentaine de musiciens, le récent fondateur du Apparat Band a alors travaillé à l’aveuglette, avec pour seule ligne conductrice quelques vagues notions du projet, partagées entre lecture attentive de la pièce et écriture de la musique, tout en développant les thèmes principaux que sont le désespoir, l’amour, et la trahison. Après ses prestations, baguette de chef d’orchestre à la main, Apparat a donc décidé de retravailler les morceaux avec ses collègues Philipp Timm (cello) et Christoph Hartmann (violon), afin d’immortaliser le concept sur un septième album qui, à l’instar de celui d’Ellen Allien, n’était pas inscrit au cahier des charges.
Forcément moins pop et plus conceptuel que le fabuleux “The Devil’s Walk”, l’opus se partage entre un côté lyrique propre à l’Allemand (“Austerlitz”), une pureté organique caractéristique (“K & F Thema”), de jolies orchestrations (“PV”) et de longues nappes de cordes (“Blank Page”, “44”) qui évoluent lentement au risque de perdre l’auditeur dans des pensées narcotiques. Heureusement, le chant salvateur de Sascha Ring fait son apparition à (seulement) deux reprises: pour le superbe “Light On” donnant enfin de la consistance à la pièce, puis pour un “Violent Sky” bien plus proche de l’Apparat qui a des choses à dire et que l’on veut écouter aujourd’hui. Car aussi beau et contemplatif qu’il est, “Krieg Und Frieden”, s’il a bien sa place derrière le rideau rouge, manque indéniablement de relief pour marquer les esprits sur disque. La parenthèse reste toutefois honorable.
En écoute intégrale
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