Animal Youth – ‘Animal’

Animal Youth – ‘Animal’

Album / Weyrd Son / 02.06.2017
Post punk shoegaze

Le talent belge se répand comme une tâche d’huile, jusque dans un couloir obscur d’une salle parisienne ou le premier album d’Animal Youth circulait ce soir là d’une main avertie à une autre plus curieuse. Né en 2016 sur les cendres de Siamese Queens, représentant punk noise du Plat Pays, le trio a sorti un premier Ep en début d’année, dévoilant au passage des influences tout aussi sombres mais nettement plus mélodiques. Marchant sur les traces de My Bloody Valentine, The Jesus & Mary Chain, A Place to Bury Strangers, The Cure ou Cocteau Twins, la musique des bruxellois est de celles qui s’appliquent à revitaliser les poncifs scotchés au shoegaze et au post punk, deux genres qui multiplient pourtant les efforts à prouver qu’il ne faut plus forcément remonter trente années pour en goûter la sève.

Out les guitares angulaires et les changements de rythme des vies antérieures : Animal Youth laisse émerger de ce premier album son goût pour le fuzz et la reverb’, le romantisme des années 80 bordé de mélancolie (‘Rainy Days’, ‘Feeling’), les riffs dissonants et bien sentis (‘Eat You Alive’), mais surtout cette science du refrain perçant sans mal des compositions aux arrangements pourtant compacts (‘Sunday’). Démonstration de grande classe dès ‘Darkest Place’, entame tubesque respectueuse des basiques avant de littéralement laisser la voix de son frontman Guy Tournay faire appel d’air et dégager l’horizon, suivi plus tard par ‘Love You When You’re Dead’ réussissant l’exploit de marier tension et souplesse, et ‘To Burn’ qui rappelle avec grande efficacité le passé noise des intéressés.

Un temps menacé de disparition, la gente post punk, énergique et bruyante, continue sa prolifération, pour le plus grand bonheur des amateurs, notamment des plus nostalgiques du début des années 80 dans l’attente d’un courant d’air revivifiant. Si ‘Youth’ pouvait trahir un léger manque de souffle il y a seulement quelques mois, ‘Animal’ – lui, la bave au museau – rugit maintenant à pleins poumons sous la diversité de son poil épais. Une espèce à protéger, définitivement.

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A ECOUTER EN PRIORITE
‘Darkest Place’, ‘Love You When You’re Dead’, ‘To Burn’


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