Angil & The Fucking Hiddentracks – “Angil & The Fucking Hiddentracks”

Angil & The Fucking Hiddentracks – “Angil & The Fucking Hiddentracks”

Ep / Microcultures, We Are Unique / 17.07.2013 / Pop. Dans le sillage de ”Now”, cinquième volet combinant le paradoxe de s’offrir une production ascétique et des idées luxuriantes, les Stéphanois reviennent le temps d’un court EP, synonyme de retrouvailles avec Greg Alliot (déjà réalisateur du premier Raymonde Howard). Si l’exercice diffère, ne serait-ce que par sa brièveté plus propice à la spontanéité et à la décontraction, ce nouveau maxi d’Angil & The Fucking Hiddentracks n’est pas sans dessiner de nombreuses similitudes avec son prédécesseur.

En effet, il y a un an, l’épure de ”Now” marquait une rupture radicale avec ”The And” dont l’orchestration était particulièrement dense. Aujourd’hui, ces quatre nouveaux titres soulignent cette nouvelle direction, laissant place nette à la voix de Mickaël Mottet. Comme à son habitude, cette dernière se fait polymorphe, alternant lyrisme et scansion, comme pour mieux dessiner son éternelle schizophrénie, traduite par cet écartèlement entre le jazz, l’abstract hip-hop et l’indie-pop.

Surtout, malgré une mélancolie toujours présente, ce nouvel EP semble avant tout être le fruit d’une joyeuse cour de récréation durant laquelle l’auteur, son groupe et le directeur artistique, prirent un malin plaisir à revisiter par quelques ingénieux bricolages des couleurs depuis toujours présentes dans leur discographie. Les arrangements se font discrets, quelques cordes ou cuivres apparaissent ici ou là, pour mieux agrémenter de sporadiques coups de folie de chansons abstraites d’artifice.

De fait, la clique de Saint-Etienne revient à l’essence même de son travail: tisser de belles chansons pop à l’aide de peu de choses, en mariant sans complexe des références d’apparence fort éloignées. La fébrilité factice de ces compositions ô combien maîtrisées est aussi l’une de ses premières qualités, tant le groupe – toujours sur la corde raide –  a la faculté d’atteindre régulièrement des sommets d’émotion (”Cope”) avec une humilité désarmante. Sans faire d’esclandre, Angil sort de somptueux disques et nous apparaît essentiel, même le temps d’un (trop) court EP.

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