Amen Dunes – ‘Love’

Amen Dunes – ‘Love’

Album / Sacred Bones / 10.05.2014
Garage

Autrefois génie solitaire, obsédé par les expérimentations et les essais introspectifs, Damon McMahon est enfin sorti de son isolement pour composer son quatrième album. Pour célébrer la fin de trois années de hiatus, le songwriter a mis au monde ‘Love’. L’amour, en effet, est omniprésent, et c’est une première dans la discographie du compositeur. Faut-il y voir les conséquences heureuses de son association avec d’autres musiciens, quoiqu’il en soit McMahon s’est échappé de son délire égocentré pour s’enrichir de l’émulation offerte par Efrim Menuck et Dave Bryant (GY!BE, Thee Silver Mt. Zion), E.B Ronnenfelt (Iceage, Vàr) et Colin Stetson.

En résulte un album étrange, presque scindé en deux temps. Dès son introduction (le magnifique ‘White Child’), on retrouve l’essence des précédents Amen Dunes, épurés et forgés par une voix centrale. Hormis des cordes discrètes mais enivrantes (le progressif et velvetien ‘Lonely Richard’), des percussions feutrées (‘Splits Are Parted’) ou un piano isolé (‘Sixteen’), les compositions se font minimales, à l’instar de ce que le musicien avait pu nous offrir par le passé. Aussi, la voix de McMahon s’est considérablement renforcée. En confiance, le musicien s’impose par sa palette vocale, sans pour autant forcer l’emphase.

Par la suite, l’apport de ses collaborateurs se fait plus audible. De fait, la seconde partie du disque propose une voie plus électrique, plus lourde ( »Rocket Flare’, ‘I Can’t Dig It’ avec Stetson). Néanmoins, Amen Dunes ne sera jamais un projet frontal et son géniteur continue de désorienter avec ses mantras (‘Green Eyes’ avec Ronnenfelt). Au final, ‘Love’ incarne certainement le meilleur visage de son auteur. Plus lumineux, plus accessible également, cet album reflète la faculté de McMahon à sublimer la simplicité. Nul ne sait s’il a trouvé l’amour mais il le chante à merveille.

‘White Child’, ‘Lonely Richard’, ‘Green Eyes’


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