Alias & Tarsier – « Brookland Oaklyn »

Alias & Tarsier – « Brookland Oaklyn »

Brookland Oaklyn[Album]
16/05/2006
(Anticon/Differ Ant)

De tous les artistes du catalogue Anticon, Alias est certainement devenu le plus « bankable ». Il y a encore quatre ans, quand sortait son « Three Phase Irony », un de ses premiers essais, rien ne laissait présager une telle évolution, une telle ouverture d’esprit promettant à chacun de ses disques son lot de surprises. « Muted », son dernier album solo, était apparu comme une révélation, et le public friand de ce genre de son, froid, mélancolique, aquatique et furieusement efficace, ne cesse depuis d’attendre une suite. Mais le californien fait patienter en multipliant les collaborations. Tout d’abord avec « Lillian », album sorti avec son frère Ehren, maintenant avec « Brookland Oaklyn » ou il opère en compagnie de Rona « Tarsier » Rapadas du duo Healamonster & Tarsier

Musicalement, pas ici de véritable surprise. Le bonhomme se charge des machines, synthétiseurs, guitares et occasionnellement des cordes pour faire sonner sa recette comme il a l’habitude de le faire. Les nappes sont légères et profondes, les beats déroulent et jonglent sur différents degrés d’efficacité rappelant souvent Boards Of Canada. C’est plutôt de Tarsier, et de cette riche collaboration, que vient toute l’originalité de cet opus. La demoiselle pose sa douce et cristalline voix de sirène, à mi-chemin entre Bjork et Beth Gibbons (« Rising Sun » ou le plus virulent « Anon »), sur les incessantes vagues sonores venant s’écraser nonchalamment sur nos oreilles comme sur nos tripes. Sur « Last Nail », Alias ne résiste pas à l’envie de venir poser ses rimes rapides et caractéristiques, tout comme Telephone Jim Jesus qui met son grain de sel dans la production de « Dr C », Dax Pierson qui en fait de même sur « Picking The Same Lock », ou Dose One confortablement installé sur « Luck & Fear » pour y déverser son flow à grande vitesse

Si l’ensemble est très cohérent, nous retiendrons surtout les frissons provoqués par les cordes de « 5 Year Eve », ou la guitare d’Alias donnant à « Plane That Draws a White Line » un côté electro folk intéressant. « Brookland & Oaklyn » ne déçoit clairement pas tant l’osmose entre les deux principaux protagonistes est évidente. Il est seulement de ces disques qu’on n’apprivoise pas dés la première écoute tant il recèle une ambiance atypique. Les « anticoniens » les plus purs, eux, devront accepter la voix parfois soporifique de Tarsier. Avouez que, dans la vie, il y a quand même plus désagréable…

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