20 Juil 10 AG – « Everything’s Berri »
Album
(Fat Beats)
29/06/2010
Hip hop
Au sein du D.I.T.C., en compagnie de Showbiz son acolyte de toujours, A.G aura marqué son époque et conforté son statut de légende vivante tout en restant un artiste en perpétuel questionnement. Ainsi, en considérant chaque nouvel album tel un nouveau départ, il ne semble pas vouloir utiliser cette belle expérience comme gage de qualité. « Everything’s Berri » ne déroge pas à la règle, affiche même clairement cette volonté puisque le producteur Ray West aka Ray Berri y prend (temporairement?) la place de Show, tandis qu’A.G n’y mentionne ses faits d’arme passés qu’à de très brèves reprises.
La pochette de ce nouvel opus offrant quelques indications quant à sa couleur musicale, personne ne sera surpris par l’influence seventies présente ici de manière cyclique. L’intro « NY So Loud », bande son presque parfaite d’un film de Blaxploitation, nous plonge d’ailleurs dans le vif du sujet. Remarque également valable pour « Dancin’ With A Shifter », « Infected », et « Party Hard, Hustle Hard » aux influences Curtis Mayfield/ Isaac Hayes, ou sur « Dreams » rappellant plus volontiers Marvin Gaye. Mais, Ray West varie tout de même les styles et se permet aussi quelques créations originales: « On The Blocks (3rd Avenue Spot) » dont la version aurait parfaitement convenu aux Cool Kids, « She Didn’t » et son tempo electro-jazz, les touches digitales de « Fuck The Club » tranchant avec un sample de piano. Ajoutons « Xenobia » et sa flûte envoûtante très Wu-Tang, l’ambiance chill out de « Berriville », « Tweet Heart » et du bien nommé « I Wanna Chill », comme le côté plus sombre et plus clairement hip hop de « Destroy Rebuilt Repeat » et « On The Block (Tremont Spot) », et quiconque ne pourra se détacher de cette impression d’être spectateur de scènes de vies typiquement new-yorkaises. Plus encore, drivé par le slow-flow hypnotique de A.G, le south-bronx intemporel semble défiler ici sous nos yeux.
Très ambiant, malgré quelques coups de nerfs bien sentis, ce « Everything’s Berri » se déguste comme une confiserie. Réveillant au passage quelques fibres nostalgiques, A.G prouve qu’il est toujours un storyteller de haut vol, loin d’être essoufflé. Le D.I.T.C n’a décidément pas fini d’écrire des pages de l’histoire du hip hop.
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