26 Avr 12 Adolina – « Caldeira »
Album
(A Tant Rêver du Roi)
04/2012
Indie rock
Adolina est de ces groupes qui façonnent leur musique autour de leurs envies, peu importe les genres et les étiquettes. Ainsi, le combo, en formation serrée depuis 1998, officie de sa marque de fabrique à la fois noise, post punk, math rock, émo, indie pour bâtir un mélange de styles avalé, ruminé, et digéré dans un registre ou répétitions et rythmiques acérées se répondent. Il en va de même pour son deuxième album, rugueux par son approche sèche et répétitive qui envoute immédiatement et ne vous lâche plus pour peu que l’on s’y attarde avec application. Car « Caldeira » n’est pas un disque que l’on écoute d’une oreille distraite: la musique des Belges nécessite une réelle attention tant elle est une invitation hypnotique qui s’embellit au fil des écoutes.
Porté par des voix aériennes aux mélodies percutantes et entêtantes, à la limite du scandé, « Caldeira » crache un feu de guitares affutées, sèches et brutes, parfois en retenue, où les plans rythmiques s’enchainent et se disloquent avec brio. Douze titres façonnés dans la même veine, la même volonté de répandre un rock primitif et maîtrisé. « Slow Down », en ouverture, donne ainsi le ton de ces rythmiques changeantes et tribales et de ces répétitions envoutantes que l’on retrouve tout le long du disque. Des apparitions de samples, sur le tubesque « Burnout » tout comme sur « Tumulte » et « Revolving Doors », viennent aussi asseoir une maîtrise de jeu, et apportent une dimension supplémentaire à un univers déjà bien marqué. Du chant en français sur « Contrôler et Servir » vient même finir de nous déstabiliser et brouiller encore un peu plus les pistes. Tout ce panel de titres si différents, mais répondant à une même ligne directrice, assoit ainsi Adolina dans un savoir faire indéniable, et cohérent de bout en bout.
« Caldeira » est le fruit d’un travail accompli avec une sincérité musicale sans concessions, où les repères se perdent au fil des écoutes. Car derrière cet univers chaotique brut et répétitif, se dessinent des compositions fluides où se cachent des lignes de chant aériennes, des rythmiques envoutantes et des sonorités surprenantes. Exercice réussi.
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