Ab-Soul – « Control System »

Ab-Soul – « Control System »

ab180Album
(Top Dawg)
11/05/2012
Hip hop

Après Jay Rock, Kendrick Lamar et Schoolboy Q, c’est au tour d’Ab-Soul de sortir son premier album, complétant ainsi l’emprise désormais bien établie du Black Hippy crew sur le hip-hop West Coast. L’effervescence autour de ces 4 rappeurs complices – censés renouer avec les plus belle heures de N.W.A et de The Pharcyde – ne cesse ainsi d’augmenter un peu partout ou l’on loue leur technicité, leur charisme et la manière qu’ils ont de redonner des couleurs à la scène de Los Angeles, bien mal en point ces dernières années entre productions alimentaires et grands noms paresseux. Dr Dre, si tu nous lis…

Pour assouvir la domination de son crew, Ab-Soul développe sur « Control System » des productions ancrées dans la tradition west-coast, qu’elle se fasse laidback sur « Bohemian Groove », ou plus agressive sur « Track Two ». Mais il ne s’arrête pas là, développant un univers sombre sur le paranoïaque « Terrorist Threats » ou son flow glacé, secondé par le frénétique Danny Brown, joue avec nos nerfs pour mieux installer écoute après écoute une ambiance qui préfère prêcher le froid, à mille lieux de l’image que l’on se fait de la Californie.

Si les productions aérées confèrent une dimension céleste à l’album, la technicité d’Ab-Soul pèche par moments à coups de rimes simplistes et d’images un tantinet faciles. C’est à ce moment que le reste de la bande rapplique, comme sur le superbe « Illuminate » qui voit Kendrick Lamar (définitivement LE grand talent du collectif) relancer en subtilité son acolyte par un couplet dont lui seul a le secret. « Lust Demons », morceau léger fleurant bon le plaisir de la chair et contrebalançant avec le reste de l’album, est lui aussi largement épaulé par la rhétorique plus traditionnellement gangsta de Jay Rock.

Rassemblés sur « Black Lip Bastard », les quatre membres de Black Hippy Crew risquent fort de faire couler l’encre dans les prochains mois. Avec un pied dans un héritage désormais trop petit pour eux, ouverts à un bon nombre d’influences extérieures, adoubés et médiatisés de toutes parts, ils ne leur restent plus qu’à frapper un grand coup sur la carte du hip-hop. En attendant, ils continuent à s’illustrer au détour d’albums comme celui-ci, qui voient progressivement chaque membre peaufiner l’identité d’un collectif d’insaisissables phénomènes.

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