A.A. Williams – ‘As The Moon Rests’

A.A. Williams – ‘As The Moon Rests’

Album / Bella Union / 07.10.2022
Melting post

Ils étaient nombreux dans la fosse du dernier Hellfest à s’enjailler devant A.A Williams, elle s’en est elle-même à moitié étonnée. A moitié seulement car elle en a bien conscience : son post rock gothique porte en lui assez de colère, de désespoir et de tristesse qui siéent si bien aux traditionnels headbangers métalleux.

Si la toute jeune carrière de la demoiselle a connu une ascension fulgurante, c’est bien parce que son talent et son potentiel sonore ont tapé dans l’oreille de ses pairs. Très vite après la sortie de son premier EP en 2019, des groupes ‘papas du genre’ l’embarquent en tournée : Cult Of Luna, Russian Circles ou encore le groupe japonais MONO avec qui elle a enregistré deux singles envoûtants. Avant même la sortie de son premier album, A.A Williams faisait figure de révélation sur qui il allait falloir désormais compter, complétant ainsi la sainte trinité de damnées aux côtés d’Emma Ruth Rundle et Chelsea Wolfe, toutes trois les dignes héritières de Cat Power.

N’ayant pas pu défendre son premier album sur scène autant qu’elle l’aurait souhaité (ça devient redondant de parler de la pandémie mais on va bientôt passer à autre chose, espérons le), A.A Williams s’est vue offrir plus de temps pour composer la suite. Cela lui a été plus que bénéfique et lui a permis de pousser encore plus loin tous les ingrédients qui avaient fait le succès de Forever Blue. Les cordes portent plus haut cette atmosphère mystique (Shallow Water), les riffs de guitares sont plus métalliques (même qu’on peut s’essayer à un doux headbang sur For Nothing), et la voix est encore plus habitée. Dans As The Moon Rests, la fragilité de l’équilibre entre l’ombre et la lumière est encore plus palpable et menace de basculer à tout moment. Bref, tout a été amélioré dans ce second opus.

D’amélioration il est bien question. Dès Hollow Heart qui ouvre le bal sur un bloc compact de batterie, de guitares et de suppliques, A.A Williams reprend les grands principes du self-love : ‘I’m only human and I must love myself above anyone else’. L’amour comme on peut le concevoir habituellement y est désacralisé et n’apporte absolument aucune assistance salvatrice lorsqu’on se retrouve coincé.e dans sa propre prison mentale (Golden). C’est là qu’on se situe ; entre les quatre murs du désespoir, du rejet, de la solitude et de la lutte perpétuelle contre le côté obscur de nous même. L’espoir est permis avec des morceaux plus ambiants, acoustiques (Pristine, The Echo, Run) pour enfin ouvrir grande la porte de la résilience avec le morceau titre, magnifié par une symphonie de cordes qui redonne finalement ses lettres de noblesse au pouvoir de l’amour inconditionnel qu’il peut y avoir entre deux êtres, aussi torturés soient-ils.

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A ECOUTER EN PRIORITE

As The Moon Rests, Evaporate, Golden, For Nothing


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