23 Avr 10 65daysofstatic – « We Were Exploding Anyway »
Album
(Hassle)
26/04/2010
Electro post rock
Qui suit 65daysofstatic depuis un certain temps sait à quel point « statique » est un mot qui n’a rien à voir avec ce groupe dont le registre couvre un large spectre de la culture musicale britannique. Sûrement une des raisons qui font que la réputation du quatuor ne cesse de grandir de l’autre côté de la Manche, là ou quelques homologues avant eux ont déjà bien balisé le terrain du post rock, de l’électronique, et des expérimentations diverses: les trois clés que ce combo use à foison pour toujours un peu plus enfoncer le clou d’une vraie personnalité musicale.
En constante évolution depuis toujours, 65daysofstatic ne change pas ses petites habitudes. La rivalité entre post rock et electro jouant désormais à armes égales, « We Were Exploding Anyway » va incontestablement marquer au fer rouge un tournant dans la discographie de ces Britanniques qui ont cette fois pris le parti de privilégier les mélodies et l’efficacité, aux ambiances atmosphériques d’antan. Ainsi, batteries et guitares vont parfois jusqu’à être relayées en second plan pour laisser libre cours à des machines poussées jusqu’à la transe, comme sur « Dance Dance Dance » appelé à être un grand moment live, sur les huit minutes de « Come To Me » – reprise frénétique de The Cure sur laquelle on entend la voix de Robert Smith en personne – ou sur le long et intense final « Tiger Girl ».
Confortablement installé sur sa nouvelle monture, 65daysofstatic n’y va pas de main morte, multiplie les assauts drum n’bass électriques (« Weak4 »), tout en repoussant la crainte de voir son fidèle public lui tourner le dos pour la première fois. Pourtant, si quelques titres ne revenaient pas faire office de trait d’union avec le passé (« Piano Fights », « Debutante »), que d’autres ne frisaient pas l’excellence dans ce retournement de situation (l’entame « Mountainhead » suivie de « Crash Tactics »), « We Were Exploding Anyway » aurait tout pour rebuter certains 65kids – comme ils se font appeler – certainement peu friands de déflagrations dansantes rappelant même Prodigy sur l’increvable (et quasi bordélique) « Go Complex ».
C’est donc tout autrement qu’il faut aborder cette nouvelle salve de 65daysofstatic, en faisant table rase du passé pour mieux saluer la prise de risque, cette remise en question si importante et dont peu de groupes sont finalement capables. Trop étriqué dans son petit Royaume-Uni, le quatuor, et son immense cercle d’amis, peut donc partir à l’assaut de nouveaux adeptes prêts à les rejoindre. Les « friend requests » n’ont pas fini de tomber.
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