††† (Crosses) – ‘††† (Crosses)’

††† (Crosses) – ‘††† (Crosses)’

Album / 10.02.2014 / Sumerian
Dark electro rock

Enfin! A voir le temps que Chino Moreno, Shaun Lopez et Chuck Doom ont mis pour sortir ce premier long format, on était à deux doigts d’en conclure que leurs croix devenaient définitivement trop lourdes à porter: une impression qui se renforçait même à l’arrivée des récents albums de Deftones et Palms, et qui finit de prendre tout son sens à la lecture de ce tracklisting au sein duquel on retrouve l’intégralité des maxis précédemment sortis, ne laissant la place qu’à quatre inédits sur la quinzaine de titres alignés ici. Les fans, à l’affût depuis l’origine du side project, apprécieront sûrement…

C’est donc en faisant abstraction de cette première déception qu’il faut aborder ce ‘††† (Crosses)’ à l’intéressante diversité tant il jongle avec l’electro, le rock, l’indus et cet ambient autrefois cher à Team Sleep (‘†rophy’, ‘1987’). Alors, on découvre un Chino Moreno aussi à l’aise dans un environnement électronique et synthétique que lorsqu’il s’époumone sur les lourdes guitares de Deftones (‘This Is a Trick’), un véritable chanteur capable de dicter naturellement l’évolution d’un morceau, comme simplement d’apporter chaleur et mélodies à un electro rock (‘†elephathy’, ‘Blk Stallion’) ou une dark pop (‘†he Epilogue’, ‘Prurient’) aux relents eighties qui ne seraient pas grand chose sans lui.

Mais, parce qu’il ne peut décemment pas porter tout le disque à bout de bras, il doit aussi s’admettre impuissant devant des compositions parfois vides (‘Bermuda Locket’), prévisibles et un poil archaïques: vous savez, ce foutu schéma du contraste couplet/refrain capable de retourner une salle de concert comme une crêpe, mais tellement téléphoné sur disque (‘Bi†ches Brew’, ‘Option’ malgré un son de basse énorme)… Néanmoins, s’il est vrai que Moreno a très souvent évolué dans ce contexte, il prouve plusieurs fois au fil de cet album qu’il possède assez d’armes – émotionnelles notamment – pour s’en défaire (‘†hholyghst’, ‘Frontiers’, ‘1994’). Ce qui tombe plutôt pas mal puisque c’est un peu de dépaysement qu’on attendait de sa part au menu d’un album avec assez de tenue pour nous faire regretter qu’il ne cache pas plus de nouveautés.

‘†hholyghst’, ‘†he Epilogue’, ‘Frontiers’


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