Les incontournables de Don Nino selon Don Nino

Les incontournables de Don Nino selon Don Nino

Nicolas Laureau n’est pas le seul à avoir fui la ville lors du premier confinement. Désireux de ‘se détacher de la frénésie urbaine pour épouser les ondulations d’une vie lente et contemplative’, celui qui s’est aussi distingué chez Prohibition et NLF3 s’est donc retiré à la campagne dans le but de laisser ses inspirations de peintre balayer ses toiles. Mais, sans qu’on s’en étonne vraiment, la musique l’a emportée : à l’aide de quelques instruments, d’un ordinateur, d’un pied de micro, tous posés sur une couverture de laine au milieu d’un grand jardin verdoyant, Don Nino a su saisir la singularité du moment, et encager le vent de créativité qu’il a soufflé au sein d’un nouvel album inattendu, introspectif et minimaliste, bouclé en seulement quatre jours. Tout le contraire de ce qu’on pourrait attendre d’un septième long format soulignant le vingtième anniversaire d’un projet solo, évènement d’ordinaire profondément pensé.
Authentique et brut, A Beautiful Cloud – mixé par son frère Fabrice – ne résume rien : il cueille le fruit du moment, offre un humble instantané du parcours de l’artiste, et se nourrit ‘seulement’ d’une longue expérience acquise en groupe comme en solo pour finalement s’imposer comme une des pièces les plus entières et émouvantes de la discographie Don Nino. Mowno a profité de l’occasion pour inviter Nicolas Laureau à s’y replonger, et en extirper les compositions qu’il considère les plus marquantes.

PLAYLIST
REMINDS & NUMBER ONE
Real Seasons Make Reasons, 2001

Nicolas Laureau (Don Nino) : 2001, c’est l’album inaugural, donc étonnant d’en parler aujourd’hui, vingt ans après sa sortie. Mon premier fils, Raphaël, allait naître. L’album lui est dédié. Je me souviens de cette période comme un moment très solaire. Une période de transformation, énergique et vitale. Le titre de l’album évoque bien cet état je crois. Au delà de son jeu de mots (Real Seasons make Reasons ), il dit bien que nous sommes liés aux saisons, aux cycles naturels. My Number One parle de l’arrivée prochaine de mon premier enfant, de mon désir de le rencontrer, de ma paternité prochaine. Reminds évoque plutôt mon rapport à la géographie, et la nécessité de sortir des routes balisées.

GOUTTE D’OR EXPERIENCE
On The Bright Scale, 2006

2004, l’enregistrement se passe dans mon appartement de Pantin, je fais la grosse caisse en tapant sur un vieux fauteuil, dans mon salon baptisé le Salon de Musique pour l’occasion. J’avais enregistré une première version de ce morceau avec l’aide de Quentin Rollet à la fin des années 90 sur un 4 pistes. J’ai eu l’envie de le refaire. La Goutte d’or, poésie du nom, poésie urbaine. Un de mes quartiers préférés à Paris.

A DAY IN THE LIFE
Mentors Menteurs !, 2007

Avec Shane Aspegren à la batterie, nous avions enregistré cette reprise en une prise avec Benoît Rault aux manettes dans un des studios Microbe, période St Cloud, en 2006. Par la suite, Erik Minkkinen a ajouté une strate de guitare préparée dont il a le secret sur la partie finale, mêlée à mes larsens de guitares et autres sons bouillonnants. Dominique Petitgand et mon frère avaient parfaitement révélé ce mille-feuille sonore au moment du mixage. De manière inattendue, notre version s’est invitée quelques années après sur une compilation EMI de reprises des Beatles aux côtés de Bowie, des Beach Boys etc.

CUCKOO
In The Backyard Of Your Mind, 2012

C’est un album qui est sorti en licence chez les amis du label inFiné en 2012. J’étais, pour le disque et la scène, accompagné par Luke Sutherland, Jérôme Lorichon et Jean Michel Pirès. De beaux souvenirs des sessions et des concerts. Cuckoo évoque la relation aux ancêtres, le lien invisible… et le refrain donne le titre à l’album.

THAT KIND OF LIGHT
The Keyboard Songs, 2016

The Keyboard Songs (2015) n’est pas vraiment un concept album mais plutôt un album inventé à partir d’une contrainte, celle de ne composer qu’au clavier. That Kind Of Light reflète bien la méthode et le son recherché. Avec Shane Aspegren à la batterie, Raphaël Séguin au mixage, la chanson navigue entre motifs de piano, nappes de cordes synthétiques, et égraine son texte pour ce qui est l’introduction du disque, une forme d’invitation finalement.

MADONNA, SEAN & ME
Collected In The Dust, 2018

Collected In the Dust, recueil de 31 titres rares, inédits, issus de démos ou de sessions d’enregistrements compte beaucoup pour moi. On peut le considérer comme un huitième album ou des archives d’inédits. Uniquement sorti sur le Bandcamp de Prohibited Records, quelques mois avant Rhapsody For The Dead Butterflies, j’ai assez envie d’en faire une version cassettes. La reprise de Madonna Sean and Me de Sonic Youth est tirée de la première version de l’album de reprises jamais paru. Donc 2003.

THE GUYS FROM THE COMPANY
Rhapsody For The Dead Butterflies, 2019

Nous jouons ce titre sur scène avec les musiciens qui m’accompagnent pour les nouvelles dates (Quentin Rollet, Pacôme Genty, Ludovic Morillon et Fabrice Laureau). Rétrospectivement, Rhapsody For The Dead Butterflies est un album de groupe que j’ai conçu seul. Finalement, j’avais demandé à Ludovic d’enregistrer des batteries pour remplacer les boites à rythmes programmées. Et en bout de processus, j’avais aussi appelé Quentin pour un final au saxophone. J’adore la version que nous en faisons à cinq aujourd’hui, à la fois originale et fidèle à la version de l’album.

WALKS
A Beautiful Cloud, 2021

Dernier morceau du nouvel album. Mon fils Antoine l’appelle l’Outro. C’est sûrement la vocation de ce titre qui laisse entrevoir un cheminement nouveau, comme une nouvelle étape qui se profile à l’horizon. J’ai pris beaucoup de plaisir à dessiner son clip aussi, minimaliste et lo-fi (voir ci-dessous).

A BEAUTIFUL CLOUD
A Beautiful Cloud, 2021

Titre éponyme de l’album, il traduit bien l’état très contemplatif dans lequel j’étais au moment d’écrire et concevoir ce nouveau disque. Je suis heureux de le sortir et de pouvoir repartir en tournée avec mes anciens compagnons de Prohibition et Pacôme Genty.

ET AUSSI

MUSIQUE AUX VERGERS D’ORGEVILLE #1
avec
DON NINO – CAPRICORN BAND – ATELIER JEUNE PUBLIC
Dimanche 26 septembre 2021
17h – 22h / 5€ – 10€

Les Vergers d’Orgeville – 5 Chemin des Prés – 27380 Flipou

Premier évènement musical organisé dans le magnifique site des Vergers d’Orgeville, un double concert et un atelier d’initiation aux musiques amplifiées et improvisées auront lieu le Dimanche 26 Septembre prochain. A l’initiative de l’artiste Nicolas Laureau et du producteur-récoltant François-Pierre Béguin, cette première journée musicale parmi les pommiers promet d’être originale.

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1 Commentaire
  • manu chaput
    Posté à 01:47h, 18 septembre Répondre

    Ah ah
    Seulement 10 chansons pour résumer 6 albums et quelques ep … pas si simple tant le champ des possibles a été si (bien) exploité depuis 20 ans !

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