26 Mai 23 Primavera Sound 2023, les 10 concerts attendus
C’est le printemps, et avec lui viennent nous caresser les vents chauds et iodés de la Méditerranée, nous hanter cette lumière singulière qui s’échappe de la cité Catalane. C’est l’heure du Primavera Sound de Barcelone, ce rendez-vous immanquable des festivaliers européens avides de remettre leurs pendules de mélomanes à l’heure. Car sur la dizaine de scènes que compte l’évènement, se relaieront une fois encore les figures comme les découvertes d’hier, d’aujourd’hui et de demain : plus de deux cents groupes sont ainsi attendus dans le périmètre du Parc del Forum du 1er au 3 juin prochains.
Un an après avoir célébré le retour à la normale au cours d’une édition anniversaire aussi chaotique que mémorable, exceptionnellement étendue sur deux week-ends, le Primavera Sound est donc de retour à sa normalité avec trois jours de brassage électrique, mais pas que. En effet, avant de migrer pour la première fois à Madrid une semaine plus tard, avec une programmation quasi identique, le plus grand festival européen a de nouveau pris soin d’assaisonner sa programmation avec un peu de hip hop, et pas mal de musiques électroniques malgré la fermeture de son large espace dédié.
Parmi les plusieurs centaines de groupes qui ont certainement coché depuis longtemps les dates de ce Primavera Sound 2023 comme les dates les plus importantes de leur tournée, voici donc – selon Mowno – ceux que les heureux/chanceux festivaliers ne devront assurément pas manquer.
Avis aux décus qui ne pourront pas assister au festival !
Cette année, Amazon Music va diffuser gratuitement quelques concerts du Primavera Sound Festival sur sa plateforme mais aussi sur Twitch. Un bon moyen d’estomper sa frustration, et de se plonger dans les performances de
Alex G, Arlo Parks, Beak>, Black Country New Road, Blur, Christine & The Queens, Depeche Mode, Julia Jacklin, Los Hacheros, Maneskin, Mora, My Morning Jacket, New Order, Perfume, Sparks, St Vincent, Surf Curse, The Comet Is Coming, The Moldy Peaches, The Voidz, The War On Drugs, Turnstile.
Afin de connaitre leur heure de diffusion respective, consultez la programmation en suivant ce lien.
LIENS DE DIFFUSION
TWITCH AMAZON PRIME 1 (GRATUIT) – TWITCH AMAZON PRIME 2 (GRATUIT)
YARD ACT
Jeudi 1er juin – 18h50 – Scène Ron Brugal
Au tournant du millénaire, de nombreux regards se sont tournés vers le Royaume-Uni, espérant que le contexte soit propice à l’émergence d’un groupe capable de combiner l’humeur angulaire du post-punk avec le caractère expansif de la Britpop. Mais aucun des représentants de cette génération n’a semblé être à la hauteur de la tâche. Il a fallu attendre la suivante pour que l’avènement arrive enfin tout droit de Leeds avec Yard Act : une jeune machine à rythmes qui n’hésite pas à se nourrir d’un humour acéré et dont le leader James Smith possède un don de conteur qui n’est pas très éloigné de celui d’un certain maître de la chute avec lequel il partage plus qu’un patronyme.
COME
Jeudi 1er juin – 19h50 – Auditorio
En son temps, au début des années 90, Come pouvait apparaître comme le négatif de tous les courants qui dominaient le circuit rock américain, du grunge au slowcore en passant par le mouvement riot grrrl et, en même temps, être un autre maillon de la chaîne menant à Kim Gordon et même à Patti Smith. Aujourd’hui, alors que des œuvres comme Don’t Ask Don’t Tell (rééditée avec tous les honneurs en 2021) et Near Life Experience sont considérées comme des canons des années 90, il est temps de saluer ces musiciens pour ce qu’ils étaient, pour ce qu’ils sont : non pas comme une face B de l’euphorie alternative, mais comme des maîtres de l’esthétique rugueuse et de l’éthique indie.
TURNSTILE
Jeudi 1er juin – 20h20 – Scène Estrella Damm
Il faut bien que cela arrive au moins une fois par génération. Dans le fatras de guitares rugissantes et rageuses qui constitue la scène hardcore, un nom émerge et brise le prisme du genre. C’est arrivé avec Fugazi. C’est arrivé avec Rage Against The Machine. C’est arrivé avec Refused. C’est arrivé avec At the Drive-In. Et c’est encore arrivé avec Turnstile. Avec son groove chargé et ses entournures pop qu’il partage avec The Armed, le groupe de Baltimore a livré Glow On en 2021 : un album devenu immédiatement une référence pour le présent et l’avenir du hardcore mélodique. Un sommet en apparence, mais qui n’était en fait qu’une rampe de lancement permettant au groupe de continuer à déverser des hymnes délivrés entre caresses et rugissements.
KARATE
Vendredi 2 juin – 20h50 – Scène Dice
Une cassette – au titre Emo medley griffonné sur la tranche – passe dans la voiture. Plus tard, vous découvrirez qu’elle n’est pourtant pas 100% emo. Vous passerez même de longues nuits à discuter de ce qui est emo et de ce qui ne l’est pas. Mais passons, revenons à cette voiture : c’est la première fois que vous entendez la voix de Geoff Farina. À l’époque, vous ne saviez pas que Unsolved, The Bed Is in the Ocean et Some Boots resteraient gravés dans votre mémoire pour le reste de votre vie. Aujourd’hui, près de 18 ans plus tard, Karate est de retour en tournée. Vous avez quelques cheveux gris et vous n’écoutez plus rien sur cassette. Mais de toute façon, vous êtes certain que si 18 autres années s’écoulent, vous vous souviendrez toujours de ce concert.
BEAK>
Vendredi 2 juin – 20h55 – Ron Brugal
Il y a deux sortes de krautrock : l’un regarde vers l’avant, l’autre vers les étoiles. Beak> appartient à la seconde catégorie. Sa musique est teintée d’une obscurité cosmique dense, comme s’il s’agissait d’une disquisition instrumentale sur les mystères se profilant dans les galaxies lointaines et les trous noirs. Logique donc que l’un de ses derniers projets ait été de composer la B.O. de la bande dessinée de science-fiction Kosmik Musik de Joe Currie et Ben Wheatley. Mais en réalité, le son de Beak> n’a pas besoin d’illustrations : il suffit amplement à générer des images mentales hallucinatoires d’odyssées spatiales et de planètes interdites.
SWANS
Vendredi 2 juin – 21h30 – Auditorio
Vous pouvez courir, vous pouvez vous cacher, mais la catharsis apocalyptique de Swans vous atteindra où que vous soyez. Le premier à s’en rendre compte fut Michael Gira, qui a tenté d’enterrer le projet à plusieurs reprises pour finalement le voir revenir encore et encore le réclamer en tant que médium de sa transe sonore. Ses différentes incarnations peuvent être plus conciliantes ou plus grinçantes, elles peuvent ouvrir la terre sous nos pieds, nous élever pour brûler au soleil ou transformer le minimalisme en un disque maximaliste, mais le but de Swans sera toujours de transformer la rencontre entre les musiciens et le public en une cathédrale transcendante.
UNWOUND
Vendredi 2 juin – 02h45 – Scène Plenitude
Unwound n’était pas seul dans sa décennie hardcore, mais personne ne sonnait comme lui. Ses compositions pouvaient saluer Fugazi, Sonic Youth et Slint, mais entre ses mains, toute cette énergie était comme un feu qui pouvait s’éteindre à tout moment. C’est peut-être pour cette raison que le groupe s’est séparé moins d’un an après avoir sorti son œuvre la plus hymnique, Leaves Turn You Inside Out. Mais c’est aussi parce qu’ils se sont séparés à ce moment-là que leur aura est devenue encore plus mythique. Aujourd’hui, enfin, ils sont de retour. Avec toute leur rage, toute leur tristesse.
BAR ITALIA
Samedi 3 juin – 17h15 – Scène Dice
Si les membres de bar italia décidaient de monter un bar à la hauteur de leur nom, on servirait du grunge 3.0, de la nightmare pop (la version sombre de la dream pop) et du folk lo-fi au comptoir. Ce sont les spécialités de la maison, bien qu’en réalité ce mystérieux projet soutenu par Dean Blunt ait toujours une longueur d’avance sur tous les sons contribuant à redéfinir le sens de l’avant-garde. Imaginez Oasis produit par Tirzah, Yung Lean montant un groupe hommage à Pavement, Broadcast réincarné en phénomène SoundCloud : tout est possible dans le meilleur nouveau bar de Londres.
SURF CURSE
Samedi 3 juin – 18h55 – Scène Ron Brugal
À Reno, dans le Nevada, et sans la moindre flaque d’eau en vue, Nick Rattigan et Jacob Rubeck ont décidé de créer leur propre océan punk. C’est ainsi qu’est né Surf Curse, un duo qui oscille entre un raz-de-marée de distorsion et un ressac mélodique qui l’a d’abord mené sur le circuit underground de Los Angeles (avec la mer, enfin, à proximité) et, dix ans après sa formation, à faire des vagues sur TikTok avec son titre Freaks. Un élan inattendu et tardif, mais tout à fait compréhensible : leurs paroles d’aliénation et de fierté rebelle touchent instantanément les jeunes, quelle que soit leur génération.
GILLA BAND
Samedi 3 juin – 01h50 – Scène Dice
Gilla Band a abordé son 3ème album comme un défi sculptural : s’attaquant au post-punk comme s’il s’agissait d’un bloc de roche calcaire, le groupe l’a façonné avec des ciseaux, des maillets et des marteaux, dans un style qui a beaucoup d’imitateurs, mais peu de créateurs. Dans les pédales de Most Normal, on sent une ambition qui ne suit pas les manuels ou les références directes. Dara Kiely, son chanteur, dit que leurs influences incluent ‘tous les groupes mentionnés par James Murphy dans Losing My Edge‘. A cela s’ajoutent les derniers sons de Low, toute la no wave, PiL, la hard techno, A Flock of Seagulls, Earl Sweatshirt et, bien sûr, Sonic Youth.
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