Le post rock, qu’on croirait ratissé de long en large depuis longtemps, ne se porte jamais mieux que dans les mains de ses experts. Explosions In The Sky est de ceux-là et le démontre tout au long de ce nouvel album.

Les lorientais de Death Engine sortent un troisième album impressionnant, sans aucun doute le plus abouti de leur discographie. Pour les amateurs de post métal à mi-chemin entre noise rock et sludge.

L’anti-conformiste Franky Gogo, un des plus éminents représentants des scènes PC Music et Trap Folk, sort son premier véritable album. 11 titres electro pop accrocheurs et taillés pour la scène.

Bien que leur line-up soit en constant mouvement, les londoniens se sont offerts avec le temps un statut de formation légendaire, qu’ils confirment ici à coups de morceaux mélodieux aux allures sixties.

Désormais duo, les réunionnais de Pamplemousse se passent de basse pour un punk noise plus sec encore, tout en nerfs et en muscles. Du Pamplemousse 0% de matière grasse à consommer sans modération.

Subtil, drôle et décalé, L’Idiophone s’inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur. Réalisé à huit mains avec de vieux copains de régiment, l’onirique nouvel album de Forever Pavot séduit et impressionne.

Cacti possède toutes les cartes dans son jeu : celles de l’énergie et de la spontanéité new-wave, du romantisme dansant de la synthpop, des mélodies pop, et de la rugosité post punk. Une reconnaissance tardive mais méritée.

Voir Sigur Ros, l’un des groupes les plus marquants de sa génération, revenir dans un appareil aussi simple que beau a tout le potentiel pour faire frissonner plus d’un auditeur.

Égaré entre les fantômes de la folk anglo-saxonne des années 1960/70 et la modernité dans laquelle il évolue malgré lui, MF Tomlinson développe un univers qui ne ressemble à aucun autre.

La vie est trop courte pour bouder son plaisir devant un talent aussi naturel que celui de Grian Chatten (Fontaines D.C), ce barde celte au stoïcisme certes facile, mais au charisme indéniable.

Mitski nous réconcilie avec son orfèvrerie intimiste et profonde. Les grands espaces américains défilent ici sur une bande-son shoegaze et country-rock, ambitieuse mais jamais tape-à-l’œil.

Un disque flamboyant, fantasmagorique, à chanter à tue-tête et qui appose cette question sur nos lèvres : et si nous tenions là le meilleur album pop qu’il nous ait été donné d’entendre cette année ?

La bouche vissée à un harmonica basse, escorté de cordes discrètes et de quelques touches de piano, Daniel Blumberg plante avec Gut le décor le plus expérimental de sa discographie.

Fils caché de Willis Earl Beal et The Weeknd, Yves Tumor signe un cinquième album qui continue de brouiller les pistes en déconstruisant avec méthode et efficacité tous les registres pop. 

Slowthai atteint ici ce moment où un artiste transcende les limitations qui lui collaient à la peau, fait éclater le moule des attentes et nous invite à le suivre au gré de ses envies et de ses états d’âme.

Sans trahir l’oeuvre toute entière d’Andy Shauf, Norm est le nouvel aboutissement d’un artiste sensiblement doué et sans prétention, l’un des meilleurs songwriters indie folk de sa génération.

Damon Albarn et ses acolytes ont choisi ici de s’essayer à quelque chose de différent, de plus classieux et de plus doux, sur un nouvel album très clairement marqué par l’âge et la maturité.

Mock Media a construit avec des méthodes quasi-DIY des portails inter-dimensionnels lui permettant de parcourir le monde à l’envi, de l’observer et d’essayer de le comprendre. Un album aussi excitant que salvateur.

Cory Hanson s’impose comme un véritable esthète combinant habilement efficacité mélodique, fulgurances électriques et expérimentations hardies, composant ainsi un hallucinant western psychédélique.

Entre Elliott Smith et Chris Cohen, Stephen Steinbrink démontre sa facilité à façonner des morceaux à l’armature pop aérée, biberonnés à la mélancolie mais digérés avec ingéniosité et douceur.

Sufjan Stevens transforme le plomb en or, la fragilité en force. Une fois encore, sa magie se renouvelle dans la pop cristalline de chaque titre de Javelin, nouvelle masterclass de sa discographie.

Alors qu’il aurait pu refermer la parenthèse maladroitement, Bird Machine vient mettre plus de poids encore dans la balance d’un talent dont l’âme, lestée d’émotions, n’est pas prête de se volatiliser. 

Voici ce qui pourrait bien représenter le nouvel Everest de la pop d’ici, ce splendide, touchant mais néanmoins très électrique Gathered Together. Le genre d’album qui sert le coeur, agite le corps et ravit l’esprit.

Si Tar Pond s’ancre complètement en terres doom metal, ceux qui ont goûté à l’excellent Protocol of Constant Sadness (2020) le savent : le groupe tisse sa toile au-delà de ce courant héritier de Black Sabbath.

Un savant dosage entre simplicité et efficacité d’un côté, et minutie (voire complexité) de l’autre, le tout parfaitement exécuté, avec une profondeur de son ensorcelante. Un premier album enivrant et déconcertant.

Exigeant envers lui-même, Peter Kernel souligne ici son perfectionnisme, son inspiration infinie, son refus de la facilité comme son constant désir d’avancer en terrains inexplorés.

Dans un monde normal, les super-héros de The Armed auraient dû exploser les charts et sauver le rock mainstream il y a un album ou deux. Et on se demande si Perfect Saviors ne court pas après cette opportunité manquée.

Revisité avec audace et imagination par The Notwist qui, tout en se connaissant par cœur, réussit encore à se surprendre, Vertigo Days s’affranchit, dans sa version live, de tout repère et frontière.

Petite merveille de pop synthétique à l’esprit irréductiblement punk, ce nouvel album de Osees prend de la distance avec le chaos environnant en lui opposant la légèreté de la danse, la souplesse de l’humour.

En publiant Keep On Falling, Vox Low illustre parfaitement le principe Freudien selon lequel ‘c’est au travers de la frustration et de l’attente que naît un objet extérieur d’où vient la gratification’.

Fidèle à son univers songeur et tourmenté, la plume trempée dans une ample palette d’émotions, c’est un bel album d’ambiance (d’intérieur ?) que Blonde Redhead dévoile avec Sit Down For Dinner.

Porté par une voix magistrale, I Inside The Old Year Dying s’épanouit dans la contradiction permanente et la révolution immobile. Rarement indécision n’aura été aussi sereine et obscurité plus lumineuse.

Tiny Voices, nouveau groupe angevin avec 500 concerts à son actif, possède une approche bien personnelle qui place Erosion au milieu d’une ligne imaginaire tirée à chaque extrémité par Bad Religion et Touché Amoré.

État des lieux en montagnes russes sentimentales d’une figure quadragénaire, égérie pop-goth queer dont l’esthétique vient révéler de nouvelles facettes tout en confirmant d’anciennes.

Formal Growth in the Desert est certainement le reflet de son époque mais il a ce courage rare de l’assumer pleinement et, en plongeant en son cœur, de tracer la voie qui lui donnera, seule, un avenir. Un chef d’oeuvre.

Les Young Fathers ont mûri et, sans pour autant oublier leur jeunesse trépidante, ont su apprivoiser ce lourd poids des responsabilités, qu’elles soient personnelles ou artistiques. Démonstration faite avec Heavy Heavy

Quatre ans après un premier album sombre, urgent, froid, colérique et inquiétant, The Murder Capital sont de retour avec un Gigi’s Recovery qui gagne en couleurs à mesure qu’il défile.

 3D Country montre comment Geese peut prendre des risques pour être à la hauteur de l’exigence créative : côtoyer la country, la soul, voire même le hard rock et le rhythm and blues révèle ici son intelligence et son audace.

Shame lève le pied. Les cris vindicatifs de Charlie Steen et les tempi urgents laissent place à plus de mélodies aérées, sans rien perdre du potentiel tubesque que le groupe exploite avec brio depuis ses débuts.

FACS reste d’une grande sensorialité. Il fait bon s’y perdre en regardant en arrière. C’est l’allégorie du labyrinthe, à la fois étudié, cadré et déconstruit à l’angle près. Pas loin d’être suffocant mais toujours sur un fil.

Buck Meek alterne ici ballades entraînantes et chansons folk plus traditionnelles, en privilégieant l’authenticité à la perfection, en faisant voyager l’auditeur jusqu’en studio, dans l’intimité du groupe.

Enlevées, torturées ou plus apaisées, ces nouvelles compositions de Black Country New Road, que l’on jurerait sorties d’une session studio, sont d’une justesse et d’une charge émotionnelle rares.

O Monolith renforce l’identité de Squid, et coche décidément toutes les cases pour être considéré comme une marche indispensable dans l’ascension d’un groupe définitivement pas comme les autres.

‘Tout le monde sait que le corps humain n’est pas heureux dans notre monde, qu’il essaie de changer sous la pression évolutive. Parfois on l’aide à le faire, par de la chirurgie’ déclarait récemment le réalisateur David Cronenberg. Cette chirurgie est au cœur même du nouvel album des Psychotic Monks, sur le fond comme sur la forme. Dans un univers souvent clinique, où bruits et sons se mêlent à la façon d’un alliage entre organisme et artifice, la proposition du disque bouscule, fascine, questionne, percute et bouleverse.

‘C’est pas qu’on n’en a rien à foutre, c’est qu’on y va à fond !‘. En une simple phrase, le groupe résume parfaitement le changement de cap qu’il a opéré suite au départ de son deuxième guitariste. Car avec Mouche, le noise rock des Liégeois vient de prendre une tournure encore plus frontale et efficace que sur leurs précédents efforts : que ce soit au travers de choeurs rauques ou de tempi parfois enlevés, ces neuf nouvelles compositions transpirent profondément les racines punk-hardcore du – désormais – trio.