
06 Juin 25 5 groupes à ne pas manquer au Levitation France 2025
Depuis sa première affiche en 2013, le LEVITATION France s’est vite taillé une place à part dans le paysage des festivals hexagonaux. Héritier direct de l’esprit psyché texan de son grand frère Austin Psych Fest, le rendez-vous angevin n’a pourtant jamais versé dans le revival poussiéreux ni l’hommage facile. Ici, on parle de psychédélisme au sens large, au sens noble : celui qui ose, qui dérive, qui bouscule les codes, et qui n’a pas peur de s’encanailler avec le shoegaze, le krautrock, la noise, le post-punk, ou même l’electronica la plus vaporeuse.
Le LEVITATION France prône la cohérence avant tout, tisse des liens entre les époques et les esthétiques, entre les découvertes et les groupes cultes, entre les artistes et leur public. Et ce sera une nouvelle fois le cas les 27 et 28 juin prochains, sur les bords du Lac de Maine, nouvel écrin et promesse d’une expérience plus confortable et mémorable encore.
Fort de sa ligne artistique claire et défricheuse, le LEVITATION France s’amuse à deviner les tendances, à les creuser. Evénement à taille humaine, il rassemble passionnés et curieux fuyant l’uniformisation qui guette même les scènes les plus aventureuses. Ceux-là devront particulièrement surveiller les cinq groupes que Mowno a sélectionné ci-dessous, et qui contribueront pleinement à la réussite de cette nouvelle édition.
DITZ
VENDREDI 27 JUIN
DITZ, c’est le chaos maîtrisé, le post-punk qui explose les codes à coups de basse vrombissante et de hurlements cathartiques, c’est la déflagration d’Idles mêlée à la nervosité de Metz. En live, ce n’est pas juste un concert : c’est une charge frontale, à la fois brute et instable. Le quintet de Brighton débarque sur scène comme une meute affamée, sans filtre ni politesse, pour t’embarquer dans un tourbillon sonore aussi sale qu’exaltant. Guitares abrasives, rythmiques concassées, tension permanente : tout chez lui suinte la sueur, la rage et l’urgence.
BLONDE REDHEAD
VENDREDI 27 JUIN
Depuis 30, Blonde Redhead maîtrise l’art du clair-obscur et te happe sans faire (trop) de bruit. Sur scène, les années n’ont rien lissé : elles ont affûté leur pouvoir de fascination. Le trio tisse en live des climats suspendus, où la douceur vénéneuse de Kazu Makino flotte au-dessus de guitares brumeuses et de rythmiques qui cognent en creux. Il invite à te perdre quelque part entre le shoegaze, l’indie cérébral et la pop spectrale ; à te laisser dériver dans une beauté trouble, une mélancolie qui serre sans étouffer ; à te plonger dans une expérience rare, sensible et hors du temps.
REST UP
SAMEDI 28 JUIN
Rest Up, c’est la nouvelle claque angevine à ne pas rater. Un mélange tendu, urgent, entre post-hardcore, noise et émotion crue, qui prend tout son sens en live où les mecs crachent leur intensité brute. Malgré leur jeunesse, les guitares tranchent, les silences pèsent, et la voix balance ses fêlures comme des uppercuts. Leur musique frappe juste, sans surjouer, et avec une rare honnêteté. Leur apparition au Levitation France sera l’occasion de s’offrir un avant-goût de leur premier album Real Sensations produit par Daniel Fox (Gilla Band), à sortir le 26 septembre prochain.
HEARTWORMS
SAMEDI 28 JUIN
Heartworms réveille les instincts sombres avec une classe froide et martiale. Sur scène, Jojo Orme, véritable prêtresse goth post-punk, dégage une aura magnétique, entre fragilité contenue et autorité totale. Pas un mot de trop, pas un regard en l’air : le groupe joue serré, tendu ; transpire l’obsession, la tension, le mystère. Les synthés lancinants côtoient les riffs tranchants, dans une mise en scène sobre mais implacable. Une vraie expérience visuelle et sonore.
BRYAN’S MAGIC TEARS
SAMEDI 28 JUIN
Sur disque, Bryan’s Magic Tears sent l’urgence et la mélancolie, mais c’est en live que tout déborde : les guitares crissent, les voix s’entrelacent dans un flou volontaire, et le groupe balance ses hymnes slackers avec une nonchalance électrique, entre mur de fuzz et mélodies aussi collante que du double-face. Sur scène, pas de pose, pas de surjeu : juste un rock sincère, lo-fi mais massif, hérité des Spacemen 3, Sonic Youth et du shoegaze des années 90 que les parisiens balancent de façon aussi bordélique que romantique. Une nouvelle preuve que le rock peut encore être sale, flou, et profondément touchant.
Photos : Mickael Liblin
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