20 albums qui auront 20 ans en 2025

20 albums qui auront 20 ans en 2025

De tout temps, la nostalgie a toujours été une corde sensible que le mélomane aime tirer pour soudainement faire un bond dans le passé et se replonger dans certains des moments les plus marquants de son existence, rythmée sans le savoir par les albums qui l’ont accompagnée. Si la démarche a du bon, elle a aussi l’inconvénient de réaliser à quel point le temps passe vite. Comme si c’était hier, 2005 a vu naitre des groupes devenus essentiels, sortir des disques qu’on écoute encore régulièrement aujourd’hui, collaborer des artistes qu’on espérait à peine voir s’unir pour le bien de leur art, et le tout alors qu’on était encore équipé que d’un téléphone portable à clapet ! Mowno est donc reparti forer le passé histoire de faire remonter 20 albums incontournables à la surface.

SÉLECTION
31KNOTS
Talk Like Blood

D’une richesse rarement entendue dans la sphère rock, 31Knots ne se privait pas d’évoluer à chaque disque en évoluant constamment hors des sentiers battus. Talk Like Blood, sans conteste un de ses meilleurs albums, en a été une parfaite démonstration. Intelligent, ici plus immédiat et mélodique que jamais, le groupe bluffait par des arrangements bien pensés, une intelligence rythmique presque math rock, aux revirements inattendus, avec comme guides des guitares ici pop, là bruitantes ou minimalistes.
À écouter en priorité : Chain Reaction

AGAINST ME!
Searching For a Former Clarity

Against Me! aurait pu rejoindre une major après avoir sorti As The Eternal Cowboy en 2003. Mais trop attaché à ses racines underground, le groupe est finalement resté fidèle au giron indépendant pour y sortir un album plus introspectif qui commentait le climat politique de l’époque en s’imbibant notamment des frustrations de l’ère Bush. Avec son habituelle dose de passion, d’énergie et d’urgence, le quatuor marquait un peu plus son influence grandissante sur la scène punk d’alors.
À écouter en priorité : Miami

BLOC PARTY
Silent Alarm

Tout juste un an après que Franz Ferdinand ait ouvert la voie, Bloc Party sortait son premier album et dévoilait au grand public son rock plein de tension, écartelé entre influences art punk et d’autres plus mainstream : une diversité en guise de véritable atout, qui faisait passer le groupe par de la pop nerveuse, des ballades atmosphériques et d’autres compositions plus anguleuses et percussives. Surtout, Bloc Party fut un des groupes d’alors a particulièrement bien mettre en musique son engagement politique. En attestent l’anti-Bush Helicopter et le pacifiste Pioneers, figures de proue de ce premier album élégant et passionné.
À écouter en priorité : Helicopter

BOARDS OF CANADA
The Campfire Headphase

Troisième album en sept ans, The Campfire Headphase voyait Boards of Canada dénuder les guitares en leur retirant tout traitement. Intentionnellement vieillies et maltraitées, les productions du duo sonnent ici comme une bande magnétique se détériorant au fil des écoutes. Mythiques et incontournables pour la plupart des adeptes de musiques électroniques lanscinantes, légères, presque aquatiques, les écossais s’ouvraient un peu plus à la pop tout en conservant l’aspect intemporel de leur oeuvre. Une véritable source d’émotions dans laquelle il est toujours aussi plaisant de se plonger vingt ans plus tard.
À écouter en priorité : Dayvan Cowboy

COMMON
Be

Après un Electric Circus aussi risqué que clivant, Common revenait en 2005 avec Be, un sixième album plus traditionnel pour lequel il n’avait convoqué que deux producteurs et un petit nombre d’invités triés sur le volet. Un retour aux sources donc qui reposait en grande partie sur les contributions soul et soul-jazz aux couleurs seventies, livrées par Kanye West et J Dilla. Sans conteste un des meilleurs albums du Mc de Chicago encore aujourd’hui.
À écouter en priorité : The Corner

DAFT PUNK
Human After All

Jusqu’à la naissance de Justice, Daft Punk n’avait pas d’équivalent pour réconcilier amateurs de musiques électroniques et de rock. Après les succès de Homework et Discovery, les deux parisiens revenaient avec un troisième album plus simple, minimal et répétitif, toujours porté par des synthés granuleux, du vocodeur et des guitares aussi dépouillées que spontanées. Décevant à sa sortie, Human After All aura finalement pris toute sa valeur avec le temps.
À écouter en priorité : Robot Rock

THE EVENS
The Evens

La fin de Fugazi a laissé un peu de temps à Ian MacKaye pour envisager une suite à sa carrière de musicien. Et c’est en compagnie de sa femme, Amy Farina (ex-Warmers), qu’il a formé The Evens, un duo à la pop dépouillée et aux textes caustiques, inspirés par les tensions politiques et l’élection présidentielle très disputée à l’époque. L’occasion pour MacKaye de s’ouvrir avec brio à des harmonies calmes et contemplatives, un univers encore inexploré chez lui.
À écouter en priorité : Around The Corner

FAVEZ
Old And Strong In The Modern Times

Favez livrait là le meilleur album de sa discographie, le point d’orgue d’une ascension constante au sein de la scène émo. Parmi les leaders du genre en Europe, les Suisses alignaient alors une dizaine de titres composés par leur section rythmique : une première qui n’a que contribué à la solidité et à la diversité de son rock plus que jamais proche du rendu live, qu’il passe par le post hardcore ou la pop. Un sans faute qui révèle encore aujourd’hui toute son efficacité.
À écouter en priorité : Not Ready For The Wind

GRATITUDE
Gratitude

Avec Jonah Matranga (Far, Onelinedrawing…) et Mark Weinberg (Crumb) aux manettes, Gratitude s’offrait les meilleurs atouts pour signer une émo pop aux mélodies affutées. Jamais très loin de Weezer et Jimmy Eat World, le groupe choisissait délibérément de ne prendre aucun risque, pour mieux exploiter au maximum son savoir-faire. Au final, Gratitude sonnait comme un groupe pop du début des années 80 à destination des oreilles du 21ème siècle. Le point de rencontre du romantisme et de l’authenticité.
À écouter en priorité : This Is The Part

LACK
Be There Pulse

En faisant l’économie de saturations débordantes au profit d’une puissance brute et claire, Lack démontait tous les préjugés et prouvait que le rock pouvait se faire limpide sans perdre une once de radicalité. De sa simplicité apparente, si difficile à mettre en œuvre, naissait une expression rare et instinctive. En mobilisant leur fougue au profit d’une rage contrôlée, les danois déposaient un album qui sonnait juste et fort, taillé pour faire l’unanimité et durer dans le temps. Un joyau resté aussi important qu’indispensable.
À écouter en priorité : Marathon Man

LCD SOUNDSYSTEM
LCD Soundsystem

James Murphy possède une culture musicale sans borne et ça s’entend à chaque recoin de la discographie de LCD Soundsystem. Dès 2005, à la sortie d’un premier album ponctué de sonorités acid-house, post punk, garage rock, ou pop psychédélique (entre autres), le new-yorkais – tel un dj – mariait toutes ses influences pour une musique qui, bien qu’ancrée dans le passé, sonnait déjà non seulement actuelle mais surtout définitivement intemporelle. Sans véritable point faible, cette première livraison du collectif ouvrait – sans qu’on en ait conscience – l’oeuvre d’un groupe fondamental pour la musique du 21ème siècle.
À écouter en priorité : Daft Punk Is Playing At My House

THE MARS VOLTA
Frances The Mute

Trois ans après avoir ouvert l’ère post-At The Drive In, The Mars Volta sortait un deuxième album reposant sur les bases expérimentales et labyrinthiques de son prédécesseur, mais pour lequel cordes, cuivres, programmations électroniques ont aussi été conviés. Loin des des rugissements du post-hardcore, Rodriguez-Lopez et Bixler-Zavala préféraient alors le recours aux percussions, à la complexité des harmonies vocales, aux soli de guitare à rallonge. S’il a fallu beaucoup de persévérance pour l’apprivoiser dès sa sortie, l’album révélait pourtant une passion et une fièvre organique qui n’étaient que naissantes en 2003.
À écouter en priorité : The Widow

NADA SURF
The Weight Is a Gift

Après deux premiers albums en major qui ont fait de lui un groupe incontournable de la scène rock alternatif des années 90, Nada Surf rejoignait le monde indépendant en 2002, à l’occasion de Let Go. Trois ans plus tard, c’est encore plus serein que le groupe signait The Weight Is a Gift. Toujours porté par leur hargne juvénile, les américains – épaulés ici par le producteur Chris Walla – dévoilaient une pop toujours aussi accessible mais plus apaisée, portée par des harmonies feutrées et la voix douce-amère de leur frontman Matthew Caws. Vingt ans plus tard, ce quatrième opus n’a rien perdu de sa sincérité.
À écouter en priorité : Always Love

QUEENS OF THE STONE AGE
Lullabies To Paralyze

Nick Oliveri foutu à la porte, les Queens Of The Stone Age se sont mis au travail en vue d’un quatrième album capable de s’inscrire dans la continuité de l’immense Songs For The Deaf. Moins culte que son prédécesseur, Lullabies to Paralyze – sur lequel se marient sonorités art rock et metal baignées d’ambiances cinématographiques – n’en était pas moins réussi. Doté d’une force élastique et hypnotique, le groupe – emmené par un Josh Homme véritable chef d’orchestre des infinies variations jonchant ce disque totalement addictif – affichait alors une maitrise et une autorité faisant de lui la meilleure formation rock du moment.
À écouter en priorité : Little Sister

SAGE FRANCIS
A Healthy Distrust

Sans conteste le must have de Sage Francis, phénomène du rap indépendant qui méritait un album de cette trempe pour prouver à quel point il était habile dans son savant mélange de talent, de provocation et d’intelligence. Venu de la sphère Anticon, le MC a contribué à la volonté de diversification du label Epitaph en y signant The Healthy Distrust, un quatrième opus remonté comme un coucou du fait du contexte politique qui régnait en 2004 et 2005. Mieux produit car cette fois aidé entre autres par Sixtoo, Danger Mouse ou Alias, son rap usait, comme à son habitude, de métaphores pour rendre son message politique plus digeste que celui d’autres artistes tout autant engagés mais plus directs. Revendicateur jusqu’à la dernière seconde, il s’attaquait ici à la religion, aux armes, à la guerre, à la drogue et à Georges W.Bush lui-même : un îlot de lucidité au milieu d’un océan de superficialité qu’était déjà la scène hip hop de l’époque.
À écouter en priorité : Sea Lion

SEXYPOP
Strange Days

Après un second album bien accueilli, Sexypop est reparti à la charge en vue d’un nouvel album qui lui a fait passer un véritable cap puisqu’il lui aura ouvert les portes du label At(h)ome bénéficiant à l’époque d’une distribution nationale. Enregistré en Suisse chez David Weber, Strange Days a ainsi permis aux angevins de s’imposer parmi les plus convaincants groupes de l’hexagone. Frappée d’une efficacité insolente, cette nouvelle salve débordait de tubes sans pour autant tomber dans le piège du rock mainstream. Onze titres qui sentaient le chaud, où les lampes fumaient, où la guitare était malmenée, où la basse claquait, et où les peaux étaient martyrisées. Les fantômes de Second Rate, de Dead Pop Club ou de Flying Donuts jamais très loin, Sexypop a contribué à sa manière à incarner la génération post-Burning Heads, laissant ainsi une marque indélébile et digne de l’héritage angevin sur la scène française.
À écouter en priorité : A Second Chance

SHIPPING NEWS
Flies The Fields

Formé en 1996 sur les cendres de Rodan et June Of 44, Shipping News aura pris part aux belles heures de l’indie rock des années 90 et 2000 grâce à son mélange de post hardcore et de post rock, significativement influencé par les expériences musicales passées de Jeff Mueller et Jason Noble notamment. Auteur de quatre albums avant de raccrocher les guitares de force suite au décès de ce dernier, le groupe ce sera surtout distingué en 2005, à la sortie du chef d’oeuvre Flies The Fields qui laisse encore parler sa mélancolie lancinante et ses huit morceaux majoritairement construits sur la progression.
À écouter en priorité : Louven

SOULWAX
Nite Versions

Soulwax n’a cessé d’emmener son rock originel titiller les musiques électroniques. En 2004, Any Minute Now ne pouvait plus cacher l’affection toute particulière portée par les belges aux dancefloors. Et pour enfoncer le clou, les frères Dewaele – qui se sont aussi distingués sous le nom de 2 Many Djs – remixaient l’album un an plus tard pour en proposer des ‘versions nocturnes’ quand ce n’était pas des reconstructions radicales frappées du seau des années 80. Un virage qui, logiquement, n’a pas manqué de rapprocher le groupe de ses homologues de LCD Soundsystem ou du label parisien Ed Banger. 20 ans plus tard, on le danse encore.
À écouter en priorité : Miserable Girl

…AND YOU WILL KNOW US BY THE TRAIL OF DEAD
Worlds Apart

Trop sérieux pour la scène indie, trop arty pour la scène émo, …And You Will Know Us By The Trail of Dead a toujours évolué à la marge. Après trois premiers albums fondateurs, le groupe texan s’offrait une suite partie en quête de contours prog des années 70, et signait alors quelques-unes de ses meilleures compositions. Se déclarant lui aussi comme un écho de l’après 11 septembre et de la guerre contre le terrorisme, Worlds Apart frappait alors par l’émotion contenue et intemporelle dont il déborde, mais aussi par sa richesse d’arrangements, inédite à ce point chez ses auteurs.
À écouter en priorité : Worlds Apart

WEEZER
Make Believe

Si Make Believe n’a pas fait l’unanimité chez ses fans, plus encore après le succès du Green Album, Weezer y démontre encore pourtant son incroyable talent à écrire des refrains qui restent. Finalement assez proche de Pinkerton, bien que moins immédiat, plus léger et plus lumineux que n’importe quel précédent disque, ce cinquième LP de la bande de Rivers Cuomo – produit par Rick Rubin – voyait une pop soigneusement élaborée lorgner la new wave au fil d’une douzaine de titres et autant de tubes aussi simples qu’efficaces.
À écouter en priorité : We Are All On Drugs


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