12 Jan 24 20 albums qui auront 20 ans en 2024
De tout temps, la nostalgie a toujours été une corde sensible que le mélomane aime tirer pour soudainement faire un bond dans le passé et se replonger dans certains des moments les plus marquants de son existence, rythmée sans le savoir par les albums qui l’ont accompagnée. Si la démarche a du bon, elle a aussi l’inconvénient de réaliser à quel point le temps passe vite. Comme si c’était hier, 2004 a vu naitre des groupes devenus essentiels, sortir des disques qu’on écoute encore régulièrement aujourd’hui, collaborer des artistes qu’on espérait à peine voir s’unir pour le bien de leur art, et le tout alors qu’on était encore équipé que d’un téléphone portable à clapet ! Mowno est donc reparti forer le passé histoire de faire remonter 20 albums incontournables à la surface.
ARCADE FIRE
Funeral
Funeral est la rencontre des romantiques Win Bulter et Régine Chassagne avec un public qui ne les lâchera jamais plus. A la tête d’Arcade Fire, le couple signe un premier album courageux et puissant empli de multiples tubes dont les mélodies donnent encore la chair de poule.
BEASTIE BOYS
To The 5 Boroughs
En 2004, les Beastie Boys ne sont plus à les pionniers qu’ils étaient lors de la décennie précédente. Le trio new-yorkais, désormais d’âge mûr, s’en fout et retourne avec cet album à l’époque des Check Your Head et Ill Communication qui ont fait son succès.
THE BLACK KEYS
Rubber Factory
Troisième album des Black Keys qui voit déjà les maitres du blues garage, comme portés par la concurrence de The White Stripes, éviter le surplace sans pour autant cesser de conjuguer le passé au présent. Enrobé d’une production brute et authentique, Rubber Factory souligne aussi la grande connaissance du duo en matière de rock n’roll et d’indie rock.
BLONDE REDHEAD
Misery Is a Butterfly
Blonde Redhead signe cette année-là un album plus sombre et délicat que jamais, au son plus complexe et émotionnel que ses prédécesseurs. Le groupe adopte une démarche libératrice qui le voit explorer pleinement son romantisme tout au long de ce Misery Is a Butterfly certes moins magique mais à la grâce inédite.
COACHWHIPS
Bangers vs. Fuckers
Avant de fonder Thee Oh Sees, John Dwyer faisait déjà trembler San Francisco et la Californie avec Coachwhips, formation punk garage qui, en 2004, sortait un furieux troisième album torché en pas plus de 19 minutes. Un rock destructeur, stimulant et viscéral, annonciateur de ce qui allait suivre.
DEATH FROM ABOVE 1979
You’re a Woman I’m a Machine
Une basse, une batterie et un bordel pas possible. Death From Above 1979 signe un premier album moite et tubesque, alternant dance punk et indie rock pour incarner pleinement la tendance de l’époque, alors que l’énergie de la dance s’infiltrait régulièrement dans le rock n’roll. Et si You’re a Woman I’m a Machine avait aussi un peu influencé Justice ?
THE HIVES
Tyrannosaurus Hives
Au lendemain du revival rock des années 2000, The Hives prouvaient avec ce troisième album qu’il n’avait rien de la figure éphémère que certains pressentaient. Mieux, ils sortaient avec Tyrannosaurus Hives leur meilleur disque. Raffinés, spontanés et authentiques, les suédois prouvaient alors un savoir faire toujours à l’oeuvre aujourd’hui.
HOT SNAKES
Audit In Progress
Troisième album de Hot Snakes, Audit In Progress est un modèle de punk sauvage et mélodique, exécuté pied au plancher du début à la fin, quelque part entre les fantômes de Rocket From The Crypt et Drive Like Jehu, deux autres groupes avec lesquels John Reis et Rick Froberg (décédé en 2023) ont acquis une réputation indélébile.
HOT WATER MUSIC
The New What Next
The New What Next est le troisième album de Hot Water Music pour le compte d’Epitaph, label punk incontournable que le groupe a rejoint après avoir longtemps fait le bonheur de No Idea Records. Les floridiens y exposent tout leur talent mélodique, posé sur une solide base post hardcore pour ne jamais tomber dans le lissage bien connu du pop punk.
THE (INTERNATIONAL) NOISE CONSPIRACY
Armed Love
Né sur les cendres de Refused, The (International) Noise Conspiracy s’associait à Rick Rubin pour un troisième album au message révolutionnaire, mais surtout débordant de tubes. On cherche encore aujourd’hui ce qu’il a manqué à la musique des suédois – mélange de pop, de punk et de soul – pour devenir la préférée des rockeurs du monde entier.
INTERPOL
Antics
C’est après deux intenses années de concerts pour défendre son premier album qu’Interpol est retourné en studio pour enregistrer Antics, deuxième salve plus accrocheuse et variée. Après s’être découvert de nouvelles forces en tournée, le groupe new-yorkais s’est notamment ouvert à des arrangements plus expérimentaux sans dénaturer la profondeur de son registre.
ISIS
Panopticon
Après deux premiers disques perfectibles, Isis accouche sans conteste ici d’un des meilleurs albums post-métal de la décennie. Prenant ses distances avec le sludge des débuts, le groupe d’Aaron Turner – quelque part entre Slint et Neurosis – se tourne avec Panopticon vers un registre plus atmosphérique, aux textures empruntées au shoegaze, à la dream pop et au prog.
KANYE WEST
The College Dropout
Avant d’être l’affreux personnage qu’il est devenu, Kanye West fut longtemps un producteur à courir les maisons de disques, souvent en vain, dans l’espoir de voir un jour sortir son premier album solo. Roc A Fella a eu le nez fin en mettant The College Dropout à la portée de tous et en affichant bien haut tous les talents de cet incroyable artiste aujourd’hui noyé dans les pires délires égocentriques.
MADVILLAIN
Madvillainy
La collaboration entre Madlib et MF Doom voit les productions non conventionnelles du premier servir de support idéal au style lyrique imprévisible du second. Un mariage totalement naturel de ces deux personnalités singulières du hip hop, livrant ici une démonstration de beats, de samples et de Mcing qui transforma toutes les conventions d’alors en une oeuvre totalement unique.
MF DOOM
MM…Food
Après le succès de Operation : Doomsday, MF Doom ne s’est pas reposé sur ses lauriers. En 2004, alors que le MC masqué faisait aussi parler de lui avec Madvillain ou sous le nom de Viktor Vaughn, MM.Food sortait en guise de suite officielle et contribuait à son tour à lancer une des carrières les plus respectées dans l’histoire du hip hop.
PEDRO THE LION
Achilles’ Heel
Cinquième album, Achilles’ Heel conforte Pedro The Lion dans sa marque de fabrique. Imprégnés de l’ennui des banlieues américaines, Bazan et ses sbires ne choisissent toujours pas entre indie rock et country folk. Sorte de Neil Young du pauvre, le songwriter n’a pas son pareil quand il s’agit de transformer la routine du quotidien en poésie mélancolique.
THE ROOTS
The Tipping Point
The Roots ont notamment bâti leur réputation sur la qualité de leurs textes. Deux ans après un Phrenology quelque peu décevant, The Tipping Point – parmi les plus belles réalisations du sous-estimé Black Thought – redorait le blason du crew de Philadelphie en atteignant un équilibre rare entre engagement et divertissement, celui que le groupe n’avait lui-même plus atteint depuis Things Fall Apart.
SONIC YOUTH
Sonic Nurse
En 2004, Sonic Youth sortait Sonic Nurse et enrôlait pour la seconde fois Jim O’Rourke en tant que cinquième membre du groupe. Suite logique de Murray Street, le disque mêle la complexité et la dynamique des new-yorkais, et reprend les harmonies tordues, arpèges distordus, larsens contrôlés et digressions instrumentales qui ont fait leur marque de fabrique.
THE THERMALS
Fuckin A
En 4 jours seulement, The Thermals – accompagné de Chris Walla (Death Cab For Cutie) – ont enregistré la suite qu’il fallait à la pop chaotique de leur premier album. Durant les 28 minutes aussi joyeuses que mélodieuses de Fuckin A, deuxième référence du groupe pour le compte de Sub Pop, Hutch Harris propulse ses paroles majoritairement engagées au volume qu’elles méritent. Du début à la fin, The Thermals pousse les aiguilles dans le rouge. Logique.
TV ON THE RADIO
Desperate Youth, Blood Thirsty Babes
Après un premier Ep salué par la critique, TV On The Radio secouait les aficionados d’indie rock du monde entier avec un premier album sonnant étrangement futuriste, tout en étant bien ancré dans des références du passé rapidement évaporées par la métamorphose opérée par le groupe. Avec son mélange de post-punk, d’indie rock, de soul, de jazz et de gospel, la formation de Brooklyn a littéralement chamboulé le rock de la première décennie de ce siècle.
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