10 groupes à ne pas manquer en 2024 au Dour Festival !

10 groupes à ne pas manquer en 2024 au Dour Festival !

Voir les groupes de rock cannibalisés par les artistes de musique urbaine sur la plupart des affiches de festival de ces dernières années n’allait pas sans un gros pincement au coeur, notamment quand certains évènements historiquement dédiés au genre cédaient eux-aussi aux sirènes du hip hop et de l’électro.

Mais on ne  peut aller contre son ADN : après avoir rouvert ses portes aux guitares l’an dernier, le Dour Festival – un des plus incontournables raouts musicaux d’Europe – accentue la tendance en 2024 et réserve une de ses scènes – Le Garage – à la fine fleur du rock actuel.

En atteste l’affiche ci-contre, signée Elzo Durt (célèbre pour avoir notamment contribué à l’identité du label Born Bad), dévoilant une programmation électrique absolument dingue. Mais au-delà de The Libertines, Baxter Dury, Girls In Hawaii, Shame, ou Sick Of It All qui – parmi d’autres – ne manqueront pas de déplacer les foules, d’autres concerts marqueront incontestablement les esprits des festivaliers présents pour ce nouveau cru.

Mowno a tout décortiqué pour y piocher dix groupes à ne surtout pas manquer lors de cette nouvelle édition définitivement aguicheuse.

boutondour
SÉLECTION

DITZ
JEUDI 18 JUILLET

Quand, en 2015, les anglais de DITZ ont commencé à jouer avec des allumettes, ils étaient sans doute loin de penser qu’ils finiraient pyromanes quelques années plus tard. Car c’est bien en alimentant un feu nourri au post punk et au noise rock qu’ils enflamment les dix titres virulents de leur premier album, The Great Regression, qui expose l’aplomb surprenant d’un groupe en pleine ascension. Les mélodies brûlent en totale harmonie au milieu de guitares abrasives, souvent dopées aux effets, et d’un chant au charisme impressionnant, même lorsqu’il perd volontairement son sang-froid et permet aux anglais de monter d’un cran leur remarquable ‘hyper’ identité. On avait rarement ressenti une telle jubilation depuis les premières écoutes de In, Casino, Out d’At The Drive In et de The Shape Of Punk To Come de Refused. Après avoir tourné en première partie d’IDLES ces dernières semaines, DITZ brûlera les planches de la scène du Garage.

GWENDOLINE
JEUDI 18 JUILLET

Le duo Gwendoline creuse son sillon cold wave à la française, teinté de rock, gentiment, et de punk, résolument. Sa musique ne cherche ni à plaire, ni à faire danser, ni à faire réfléchir. Et c’est bien comme ça. Les deux compères caressent probablement secrètement le doux espoir de remplir un jour des stades mais, pour l’instant, c’est plutôt au fond d’un bar-PMU qu’on reprendra en cœur leurs refrains aériens et fédérateurs. Entre chant et scansion (faut-il choisir ?), Gwendoline déclare son amour aux perdants magnifiques qui peuplent les bistrots, ceux qui veulent absolument tout mais sans rien foutre, rêvent de gloire sans avoir le moindre talent, prêts à perdre avec panache tout ce qu’ils n’ont pas. Avec un sens de la formule et des punchlines qui cognent, mais surtout beaucoup d’humour (noir de préférence), Mickaël et Pierre balancent des chansons qui puent le fatalisme, la clope, les aides sociales et la bière tiède bon marché.

STRUCTURES
JEUDI 18 JUILLET

S’il a été poussé dans la fosse aux lions plus violemment que prévu et en est ressorti presque trop tard, Structures n’a rien perdu de sa détermination, de son envie de célébrer les musiques qui l’ont forgé depuis l’adolescence. Entre amour et haine, colère et frustration, les deux amis d’enfance laissent parler leurs dualités au fil d’un rock baigné d’émotions qui pioche généreusement chez Nine Inch Nails, The Cure, New Order et Depeche Mode, qui manie insolemment les ambiances gothiques, les tensions frondeuses, et les refrains tubesques.

BILLY NOMATES
VENDREDI 19 JUILLET

Billy Nomates a su attirer l’attention de quelques radios et artistes influents, parmi lesquels Iggy Pop, Steve Albini ou Jason Williamson (Sleaford Mods). C’est d’ailleurs grâce au soutien de ce dernier, avec qui elle partage sans conteste un goût pour les prestations live épurées et habitées d’une réelle énergie rock n’roll, que l’Anglaise a vu sa notoriété grimper. À grands renforts d’expérimentations à base de boites à rythme, de claviers, synthés et pianos en tout genre, elle dessine les décors new wave, post punk et synth-pop de textes bordés de vérités et d’humour noir, entre engagement et confessions.

RENDEZ-VOUS
VENDREDI 19 JUILLET

Longtemps silencieux suite à son dernier concert donné en janvier 2020 à Paris, Rendez-Vous est enfin de retour après s’être donné le temps de peaufiner un nouvel album qui risque de faire grand bruit si l’on en croit les premiers singles déjà dévoilés. Portés par la volonté de radicaliser leur travail de retranscription de la violence du monde, les parisiens dévoileront à Dour leur nouveau visage en live : désormais, les guitares prennent toute la place, surtout celle de synthés aujourd’hui remplacés par des glitches et autres distorsions digitales. Rendez-Vous a pris ses distances avec le post punk pour libérer ses inspirations cold-wave. 

GILLA BAND
SAMEDI 20 JUILLET

Gilla Band a abordé son 3ème album comme un défi sculptural : s’attaquant au post-punk comme s’il s’agissait d’un bloc de roche calcaire, le groupe l’a façonné avec des ciseaux, des maillets et des marteaux, dans un style qui a beaucoup d’imitateurs, mais peu de créateurs. Dans les pédales de Most Normal, on sent une ambition qui ne suit pas les manuels ou les références directes. Dara Kiely, son chanteur, dit que leurs influences incluent ‘tous les groupes mentionnés par James Murphy dans Losing My Edge‘. A cela s’ajoutent les derniers sons de Low, toute la no wave, PiL, la hard techno, A Flock of Seagulls, Earl Sweatshirt et, bien sûr, Sonic Youth.

GURRIERS
SAMEDI 20 JUILLET

C’est avant que la pandémie nous tombe sur le coin de la gueule que Gurriers a décidé de monter son gang. En piochant à la fois dans le post punk, le noise rock et le shoegaze, le quintet irlandais a réuni toutes ses armes les plus affutées pour faire de chacun de ses concerts une performance explosive. Sur les traces de leurs concitoyens de Fontaines DC, Gilla Band, Enola Gay et The Murder Capital, le groupe choisit la dissonance rock n’roll qui ne manquera pas de convaincre non seulement les fans des groupes suscités, mais aussi ceux d’Idles, tous rodés aux soirées dangereuses.

ASTEREOTYPIE
DIMANCHE 21 JUILLET

Astéréotypie propose une expédition à haute intensité affective, durant laquelle le collectif évolue entre joie et tension, besoin de décharges et envie de partage pour toujours se mettre au service de ces textes non-formatés, produits par des auteurs.rices-interprètes autistes, qui renversent les codes de l’écriture poétique. À leur écoute, on se jette à corps perdu dans le vaste univers d’une langue vivante à souhait. On quitte le monde du sens figé, le monde d’une langue-prison comme une solution prête à penser. Et on prend pleinement conscience de la beauté du mot distorsion.

BRUTUS
DIMANCHE 21 JUILLET

Encensé par la critique dès son premier album Burst en 2017, invité à assurer les premières parties de groupes comme Russian Circles ou Cult of Luna, ou encore adoubé par des pointures telles que Lars Ulrich (Metallica) et Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan), Brutus aurait aisément pu se reposer sur ses lauriers. Ce serait mal connaître ce trio animé par le plaisir simple de jouer ensemble, et d’offrir des morceaux nourris de contrastes. En témoigne Unison Life, un dernier album avec lequel le groupe a réussi à placer la barre encore plus haut.

GIRLS IN SYNTHESIS
DIMANCHE 21 JUILLET

Girls In Synthesis n’avait pas manqué de nous prévenir au moment de son premier album prophétiquement intitulé Now Here’s an Echo From Your Future. Aujourd’hui, le groupe anglais est de ceux qui incarnent le mieux le poids de l’austérité actuelle, ni plus ni moins qu’une autre façon de nommer la guerre des classes sévissant dans beaucoup de pays. Radical, plus sombre encore, parfois minimaliste, le trio londonien poursuit sa quête d’intensité et de dissonance, et fait du piège de l’angoisse émotionnelle le fil rouge de ses compositions viscérales et menaçantes, parfois même malaisantes.


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