Primavera Sound 2019, les 10 concerts attendus

Revenu en solo après avoir mis l’aventure Moderat entre parenthèses, Apparat squattera le festival pour deux prestations. Une en dj set, l’autre en live. C’est bien entendu cette dernière qui nous intéresse tant elle nous promet une expérience immersive dans l’electro pop à tendance post rock de l’allemand, aujourd’hui considéré par beaucoup comme le Thom Yorke de la musique électronique.

Alors qu’il ne se fait jamais prier pour amuser la galerie, Mac Demarco redouble toujours d’effort pour le public de Primavera. Sûrement l’air marin de Barcelone ou il se sent un peu comme chez lui… Et si son excellent nouvel album Here Comes The Cowboy se révèle plutôt calme, pas de doute qu’il trouvera de quoi faire de son concert un des grands moments de cette édition 2019.

Si vous étiez gamin dans les années 90, assez vieux cependant pour vous abreuver de tout ce que le punk rock de la Bay Area voyait naitre, vous ne pouvez pas être passé à côté de Jawbreaker, précurseur de la vague pop punk émo à suivre. Une poignée d’albums tous aussi indispensables les uns que les autres – notamment Dear You, tout dernier sorti en major à une époque ou il fallait oser – puis plus rien pendant une vingtaine d’années, jusqu’à une reformation inespérée qui fera de son passage à Primavera un souvenir indélébile pour tous ceux qui, parce que trop jeunes, n’ont jamais eu l’occasion de voir le groupe sur scène.

A en croire ses mots, qui guident autant qu’ils brûlent, Kate Tempest est une torche. Remontée contre sa Grande Bretagne du Brexit et contre le système turbo capitaliste qui plonge beaucoup de pays dans le chaos, la demoiselle est une poète incendiaire, au même titre que son contemporain Jason Williamson (Sleaford Mods), ou Patti Smith et Linton Kwesi Johnson avant elle. Elle le prouve une nouvelle fois tout au long d’un prochain album – The Book of Traps and Lessons à sortir au mois de juin chez American Recordings, label du grand manitou Rick Rubin – dont elle fera découvrir quelques extraits à son public barcelonais.

Pour peu que le mauvais temps épargne comme souvent les rives du Forum, les mélodies de Pond feront encore mouche à Barcelone, comme ce fut le cas à chaque fois que les australiens – issus du même groupe sanguin que Tame Impala – ont foulé les scènes du Primavera. Solaire et colorée, la pop psyché du groupe (porté par le charismatique Nick Allbrook) s’est une nouvelle fois distingué sur Tasmania, nouvel album dont on va pouvoir découvrir la déclinaison live.

A la fin des années 90, alors que beaucoup voulaient en finir avec les guitares, Built to Spill – en bon représentant d’un Pacific North West en proie au grunge quelques années auparavant – tenait bon la barre et sortait Keep It Like a Secret, un troisième album rapidement devenu culte pour les adeptes d’indie pop. 20 plus tard, le groupe fera jaillir ses mélodies à trois guitares comme ses harmonies complexes au Primavera, ou il interprétera son classique en intégralité.

Voilà 20 ans déjà que June of 44 – composé d’anciens membres de Hoover, Lungfish, Shipping News et Rodan – n’avait plus donné signe de vie. Pourtant, jamais sa musique n’a quitté les amoureux d’indie post rock, celui de certains représentants du label Dischord ou de Slint dont il a plus ou moins repris le flambeau. Et parce qu’il est toujours resté là, tapis dans l’ombre dès lors que le rock et le hardcore ralentissait le rythme, sa venue au Primavera est d’ores et déjà annoncé comme un des événements de cette édition 2019.

Little Simz incarne la nouvelle génération du hip hop féminin qui, chaque jour, s’enrichit de nouvelles têtes. Considérée par beaucoup de connaisseurs – Kendrick Lamar en premier lieu, excusez du peu – comme la digne relève d’une Lauryn Hill désormais plus abonnée qu’aux colonnes des scandales, la londonienne ne cesse de gagner du terrain, notamment à la faveur d’un dernier album (GREY Area) dont toute la noblesse réside dans la capacité de sa génitrice à ne jamais dire les choses très fort, mais toujours très clairement.

Alors que la question du retour de Fugazi se pose toutes les deux ou trois minutes, ses membres continuent de se ramifier via divers projets. Alors que Ian MacKaye a fondé The Evens, c’est au tour de The Messthetics de voir le jour en réunissant la partie rythmique du groupe de légende. Brendan Canty et Joe Lally s’associent ainsi au guitariste Anthony Pirog qui amène avec lui des influences plus jazz et rock progressif. Les fans les plus férus du groupe de Washington DC iront certainement de quelques frissons.

Avec deux singles et avant même d’avoir sorti son deuxième album représentatif de sa nouvelle orientation artistique, Rosalia a replacé durablement l’Espagne sur la carte des musiques actuelles. Bien assise sur la tradition du flamenco, et portée par une imagerie défendue bien haut dans ses clips, la catalane redéfinit totalement la musique pop. Au Primavera, devant un public majoritairement pointu, elle aura pour mission de confirmer son statut de nouvelle icone capable de convertir au mainstream les esprits les plus obtus.