BILAN 2020 – Les meilleurs albums, morceaux et clips de l’année

Oiseaux-Tempête signe sa première bande originale, composée pour le deuxième long métrage éponyme du réalisateur tunisien Ala Eddine Slim.

Protean Threat semble opérer un subtil mélange de retour aux sources tout en poursuivant la quête de psychédélisme éthérée entamée en 2017.

Ce live un peu spécial est l’occasion de balayer et rejouer un répertoire riche de 40 ans de carrière, dans un cadre et une attitude éloignés des salles moites.

Uneasy Laughter souligne la maturation tranquille et assumée d’un groupe pourtant jeune, vers un rock toujours sombre mais plus synthétique.

En cinq titres, Onoda étale sa maîtrise sans forcer dans une grosse déferlante shoegaze qui côtoie le drone et même le psychédélique.

Aporia vient poursuivre le travail d’échanges musicaux que S. Stevens entretient depuis quelques années avec son beau père musicien Lowell Brams.

Un nouvel album pensé comme une mixtape radiophonique, celle que l’on met dans le radio cassette de sa bagnole et qui fait voyager.

Un album passionnant aux contours psychédéliques, qui montre un nouvelle fois tout le talent créatif de la dame, ancienne membre de Thee Oh Sees.

Formation minimaliste portée par les voix souvent entremêlées de l’ex-couple Jason Balla / Emily Kempf, Dehd en fait beaucoup avec peu.

Indus, rap, metalcore, techno : Ghostemane, icone trap métal, n’épargne aucun genre musical sur son nouvel album Anti-Icon.

L’indie de Porridge Radio est teinté de rage, d’une énergie pas tant fin du monde que fin de siècle que l’on retrouvera de bout en bout.

On n’avait pas entendu un album de folk aussi bien enregistré depuis ceux d’Andy Shauf. L’univers est celui de Simon & Garfunkel, Nick Drake, ou Dylan.

Sur son quatrième album, le producteur jazz funk israélien réimagine son voyage en 2014, alors qu’il arpentait la Tanzanie avec caméras et micros.

Touche Amore signe un 5ème album à l’énergie live chère au producteur Ross Robinson. 11 titres venant réveiller une scène post hardcore qui en avait besoin.

Si Rone crée souvent des mondes tirés d’un imaginaire très onirique, il s’ancre ici à la portée politique dans le dérèglement climatique et l’inévitable chaos à venir.

En appuyant là ou ça fait mal, Deeper dévoile de nouvelles façons de renouveler le post-punk, entre noirceur matricielle et lumière au bout du tunnel.

Ce troisième album est une odyssée psyché qui pourrait être la B.O. d’un film d’animation tenant évidemment plus de Metal Hurlant que de Futurama. 

Un album au long cours, messianique et grandiloquent. Le gourou de la pop ésotérique manie toujours aussi bien les peurs et les espoirs du temps.

20 ans après, en affirmant au piano la charge mélodique de The Sophtware Slump, Grandaddy découvre encore de nouveaux sommets.

Une mise en musique d’un sentiment d’abandon à travers des morceaux au romantisme profond, où les guitares sont regrets et pincements déchirants.

Un album habité par une nostalgie 60’s, teintée de country, forme de retour aux sources que traverse toute une veine d’artistes folk.

Avec ‘For Their Love’, Other Lives renoue avec cette mystique de l’Amérique sauvage et de la solitude existentielle de ses occupants-pionniers.

Avec ‘Character Stop’, USA Nails assène une décharge électrique de titres brulants, capables de tutoyer le tubesque à chaque instant.

Sept ans après son premier album 8 Orphan Songs, Louis Jucker continue d’explorer une folk acoustique et psyché, fidèle aux sonorités de ses débuts.

De titre en titre, se forge l’impression d’être face à un monstre : aussi inquiétant par ce qu’il a d’inédit que fascinant par son potentiel.

Un appel à l’action, une défiance à l’histoire. Shabaka trace sa route, écrivant à 35 ans un nouveau chapitre passionnant de l’histoire du jazz.

Le bateau-monde prenant l’eau de toute part, Atlas Vending tombe à pic pour nous fournir la sinistre bande-son du naufrage redouté.

Makaya MacCraven, jeune batteur de jazz originaire de Chicago, réimagine le dernier album du poète américain Gil Scott Heron.

En bon représentant indie folk, Darlingside marie les sensibilités mélodiques de Bon Iver et du Fleet Foxes des débuts. 

Ce premier album raconte l’histoire intemporelle de jeunes gens trouvant dans le rock’n’roll et son histoire la réponse à leurs questions existentielles.

Tvivler frappe un grand coup sur la scène punk hardcore et va très certainement faire trembler les murs en dehors de Copenhague.

Epaulé par un backing band respirant l’americana, Waxahatchee prend ses distances avec le lo-fi au profit d’arrangements léchés.

Le collectif Sault marque les esprits avec le premier de ses deux albums de l’année, à la diversité musicale aussi frappante que son engagement.

Luggage vient de Chicago. Et dès les premières mesures de Shift, on perçoit que l’âme de la ville lui burine le visage autant que ses hivers rigoureux.

Avec ce nouvel album solo à l’inspiration débordante, Jonathan Personne (Corridor) s’offre pour de bon sa table au saloon de l’indie rock.

Thurston Moore réussit à synthétiser ses deux derniers LPs en un tout très cohérent fusionnant songwriting et velléités expérimentales.

Le Let’s Dance des Strokes. On y ressent les mêmes envies d’audaces musicales et une certaine forme de mélancolie contemporaine.

Première partie d’une trilogie. Enigmatique, frustrant, elliptique, l’album de Son Lux est autant une promesse qu’un espoir.

Même s’il trouve sa source dans le hip hop, Clipping s’anime dans un ensemble d’éléments prenant corps dans le prisme des fréquences.

Idles prouve qu’il n’a pas perdu de son mordant dada, et ce malgré les diversions créées par les polémistes à la petite semaine.

Un album intelligent évitant les écueils par de nouvelles ruptures, des échantillons de mélodies, des contre-pieds invitant à une nouvelle exploration.

Daniel Blumberg continue son excellent et savant mélange de musique improvisée, de folk mélancolique, d’expérimentations soniques.

Robin Pecknold a choisi de revenir à l’essentiel, à un registre plus pop et plus simple. Pour cela, la méthode a changé : il a cette fois choisi de prédéfinir le tempo de chaque morceau avant même de le composer.

Parmi les meilleurs représentants du post punk actuel, Protomartyr signe son album le plus complet, cathartique et passionnant, duquel s’échappe parfois quelques éclaircies malgré un ton général bien fataliste.

Comme sur chacun de leurs albums, les deux comparses tentent ici de capturer l’instant présent tout en lui insufflant ce parfait mélange d’humour décalé et de réflexion politique plus profonde qui frappe les esprits.

En démontrant tout l’éventail des possibilités dans lesquelles Pottery excelle, Welcome to Bobby’s Motel frappe à la porte des nouveaux nouveaux venus du garage et se positionne comme l’un des indispensables de l’année.

Les cordes qui soutenaient le précédent disque sont absentes, et le piano bien moins présent. C’est donc un nouveau Andy Shauf qui se présente ici : rien d’étonnant tant ses capacités de création semblent illimitées.

Adrianne Lenker dit espérer que ces titres, qui ont guéri son coeur brisé, pourront devenir nos amis. Force est de constater que le pari est gagné, et on ne peut que l’en remercier tant on se sent désormais bien entourés.

2 – FONTAINES DC
A Hero’s Death

Si à peine plus d’un an sépare A Hero’s Death de son prédécesseur, ce nouvel opus n’a pourtant pas grand chose à envier à son grand frère tant la proposition est différente. L’urgence et la rage qui faisaient la grande force de Dogrel sont ici partiellement mises en sourdine pour laisser entrevoir une nouvelle facette du groupe, plus posée, sombre et intérieure. Grian Chatten et ses comparses semblent avoir mélangé les souvenirs de leur Irlande natale à celles des routes américaines qu’ils ont sillonné ces derniers mois. Ils ont puisé leurs influences et leurs pensées dans la mélancolie des tournées incessantes et dans la surprise d’un succès peut-être trop fulgurant, pour accoucher ici de quelques performances dignes des plus belles perles issues du royaume britannique. Soyons clairs : tout l’intérêt de ce nouvel album réside non pas dans ses morceaux les plus énergiques mais bel et bien dans ses ballades.

1 – CRACK CLOUD
Pain Olympics

Dire qu’on attendait beaucoup de ce premier véritable album de Crack Cloud serait un euphémisme tant, depuis plus d’un an, le collectif canadien a su attiser notre curiosité et notre passion à coups de titres aussi intrigants qu’addictifs, et de concerts plus mémorables les uns que les autres. Régulièrement cantonnée voire réduite à une étiquette musicale post-punk comme à son passif de narcotiques anonymes, c’est désormais dans une forme de guérison et de rédemption que la bande de Zach Choy surprend en livrant ici la plus audacieuse et authentique des créations sonores qui nous sera donnée d’entendre en 2020. Il faut avouer que les OVNI sont trop rares à dénicher pour minimiser la chance que nous avons de pouvoir les contempler. ‘Based on true shit’ peut-on lire régulièrement sur les différents artworks du groupe : on n’en attendait pas tant.