Bars en Trans 2021, les concerts à ne pas manquer

Rock garage et pop sont les deux influences majeures qui n’ont cessé d’alimenter les nombreux projets d’Arthur Satan. Plus de dix ans après ses premières chansons folk empreintes de sonorités sixties, Arthur Larregle – de son vrai nom – sort So Far So Good, un premier véritable album solo que le confinement l’a aidé à concrétiser. Avec lui, le bougre passe un cap, il ose sans jamais choisir entre tradition et modernité.

Si Vacuum Sealed , nouvel album de Bryan’s Magic Tears fraichement sorti, reste un disque fortement inspiré par les années 90, les normands étoffent leur son en proposant deux orientations radicalement différentes : la première reprenant l’élan shoegaze-garage qu’on leur connaît déjà, la seconde s’orientant vers une dream-pop plus surprenante de leur part, mais résolument addictive elle aussi.

Psyché, punk, garage, surf et grunge, le rock de Clavicule est un peu tout ça à la fois. Une sacrée liste d’ingrédients rock plongés dans un large chaudron de fuzz qui dégueule d’intensité quand le quatuor foule la scène. Emmené par une section rythmique d’acier, Clavicule joue avec fougue et surprend par sa capacité à mêler énergie brute et mélodies accrocheuses.

Le début pluvieux de l’été 2021 a coïncidé avec le retour quasi-inespéré de Bantam Lyons. Désormais quintet, le groupe n’a pas fondamentalement revu sa copie, privilégiant un méticuleux travail d’épure sur son nouvel album. Moins de reverb, moins de delay, mais toujours cette obsession de dynamiter ses morceaux dans un gravât de bruit, surplombé par la voix triste et puissante de Loïc Le Cam.

En quelques années, MSS FRNCE a su devenir indispensable au décor punk-hardcore français. Au programme avec le groupe parisien, des guitares sulfateuses à gravier, une voix de teckel se débattant dans une bétonneuse remplie de Ricard, et une batterie ramasse-gifles. Les solos sont approximatifs, mais honnêtement, qui s’intéresse encore aux solos de guitare de nos jours ?

Nerlov traite son adversité intérieure en puisant dans ses influences où se côtoient Thom Yorke, James Blake, Muddy Monk, Flavien Berger ou encore Bertrand Belin. Il met en lumière des évidences avec cette touche de provocation, si caractéristique des sensibles : ‘Évidemment qu’ils sont violents (ndlr : les CRS), sinon ils seraient fleuristes ou profs de danse. Ouais profs de danse’… Tout est dit !

Comme tombé tout petit dans la marmite Ty Segall, Hugo Carmouze – 19 ans au compteur et déjà sept albums à son actif sous le pseudo Opinion – est un peu une énigme à lui tout seul. Comment ce jeune natif du Gers a-t-il pu acquérir un tel savoir-faire indie-rock en aussi peu de temps ? Molly, dernier album sorti sur l’excellent label Flippin Freaks (TH Da Freak, SIZ…) n’a fait qu’épaissir un peu plus ce mystère.

Le revival post punk anglais, en particulier ses dignes représentants que sont Idles et Shame, ne laisse pas les français insensibles. Nouvelle preuve avec Purrs qui, au printemps dernier, signait Rhythms & Ethics son deuxième EP. De quoi (re)prendre dans les feuilles une généreuse dose de mélodies particulièrement aiguisées, comme pour mieux ancrer l’engagement de leurs auteurs dans nos esprits.

Les guitares furieuses et imprévisibles, les percus algorithmiques et excitées, les boucles obsédantes et la dissonance portée en étendard ne sont pas l’apanage des anglais. Les rouennais d’Unschooling font ça très bien aussi de ce côté du Channel, comme en atteste leur dernier EP Random Acts of Total Control, aussi jouissif, excitant et déstabilisant que ce qu’on aime entendre chez Black Midi ou Crack Cloud.

Post-punk, post-funk et post-moderne, Serpent déchiquette aussi les étiquettes. Mené par Lescop, ce groupe aux guitares assaillantes convoque les esprits de Gang Of Four, Public Image Limited, Devo et HMLTD. Brûlant autant que glaçant, laissez-vous séduire par la danse du serpent.