Yuksek en speed…

Yuksek en speed…

Actif depuis un bail, Yuksek a attendu que la déferlante French Touch 2.0 finisse d’ébranler le monde entier pour venir en proposer une alternative. Après de nombreux maxis et remixes qui l’auront aidé à devenir un des piliers de la musique électronique française, le producteur de Reims aura marqué l’actualité de 2009 avec la sortie de son premier album « Away From The Sea ». L’occasion de lui courir après pour obtenir quelques réponses, chose difficile quand on multiplie les tristes aléas journalistiques et qu’on a affaire à quelqu’un qui n’apprécie pas vraiment l’exercice…. On a donc vu Yuksek. Mais en speed.

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Pour commencer est-ce que tu peux nous dire sur combien de temps s’est étalée la conception de « Away From The Sea »?

En gros, cinq mois de travail repartis sur deux ans, entrecoupés de remixes, lives ou dj sets, et productions pour d’autres…..

Est-ce que tu t’étais fixé un semblant de ligne directrice avant d’entamer ce travail? Est-ce qu’avec du recul tu constates une évolution entre tes premieres productions et le résultat final?

En général, ma musique est plutôt instinctive, et la réflexion a lieu au moment du choix des titres sur l’album, pas trop lors de leur écriture.

Comment s’est fait le choix des invités présents et ta rencontre avec eux? Je pense notamment à Amanda Blank du groupe Spank Rock () et au duo Chromeo ().

J’ai fait un remix d’eux il y a deux ans et ils avaient beaucoup apprécié. Vu que j’étais très fan de leur musique, on s’est donc dit que quand j’écrirais mon album, je leur passerais un coup de fil. Pour Amanda c’est une chaine de rencontres, j’ai écrit un morceau pour Kid Sister l’an passé (« Life on Tv » sur son prochain album), et son frère (Josh de Floostradamus) était le mec d’Amanda à l’époque. On s’est vu au Mexique et j’avais commencé un morceau qui collait bien avec sa voix.

Tu produisais déjà à l’époque où des labels comme Institubes ou Ed Banger tiraient la couverture médiatique vers eux. En tant que provincial, comment as-tu pris le fait de voir la scène electro réduite à la capitale?

C’est normal de parler de ce qui est près de toi. C’était un peu chiant, mais en même temps, j’avais d’autres choses à penser. Puis, c’est un vision très française puisque je jouais déjà beaucoup à l’étranger,.

Est-ce que désormais tu te sens aussi appartenir à une scène musicale? Au-delà du fait que toi, Brodinski et quelques autres êtes originaires de Reims?

Pas vraiment, même à Reims on est plus des amis que des représentants d’une scène en particulier, avec The Shoes, Alb, les Bewitched… On fait tous des trucs differents. On delà de ça, j’aime beaucoup Breakbot, Pilooski, mais je ne pense pas qu’on puisse vraiment parler de scène.

Est-ce qu’on peut dire que ce qui te distingue de cette nouvelle « French Touch », c’est l’importance que tu accordes aux instruments et aux voix? Je crois savoir que c’est à partir d’elles que tu construisais tes remixes?

Peut-être, mais je ne suis pas le seul. C’est un truc que des groupes comme les Shoes ou Breakbot affectionnent aussi, même si nous ne le gérons pas de la même façon.

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Comment t’es venu l’idée de chanter sur tes productions?

Ce n’est pas une idée qui m’est venue, c’est ainsi depuis le départ de ce projet. J’ai toujours eu un micro sur scène. C’était d’abord vraiment saturé ou vocodé, et ça l’est un peu moins maintenant, j’assume d’avantage….

A quelques semaines d’intervalle est sorti le dernier Birdy Nam Nam (« Manual For Successful Rioting ») dont tu as produit la quasi-totalité des titres. Tu peux nous en dire plus sur la façon dont tu as participé à ce projet?

Ca a été très fluide, ce sont des mecs super. Ils avaient presque fini un album, mais n’étaient pas très contents du son, et plus très sûrs… Ils avaient besoin de quelqu’un pour mixer l’album et donner un avis, une sorte de final cut, un choix sur des élements utiles ou non, sur la structure des morceaux parfois… Et on a fait ça plutôt vite, et dans la bonne humeur.

Est-ce qu’après un album entièrement produit l’exercice du remix t’intéresse encore?

Carrément, ça n’a rien à voir, et ça m’excite toujours!

Sais tu déjà comment tu vas présenter l’album sur scène? Le fait d’avoir travailler avec un chorégraphe (Olivier Casamayou et la compagnie « I Could Never Be A Dancer ») t’as peut-être donné des idées?

Je suis un très mauvais danseur donc on a vite oublié l’idée de chorégraphie. En fait, on n’y a même jamais pensé. Mais l’idée est de jouer l’album dans une version plus vivante et déstructurée, avec une recherche sur la lumière et la scène.

Tu peux nous donner des nouvelles de Klanguage, le groupe dont tu es le bassiste?

On vend beaucoup de street tapes au Pérou, notre agent est très actif là-bas. On pense même à monter un groupe de sosies pour l’Amérique du sud.

Des projets?

Faire un deuxième album, finir les productions que j’ai en cours pour d’autres groupes, partir en vacances et dormir.


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