29 Mar 19 Troy Von Balthazar, l’aventure intérieure
Avec son très beau cinquième album solo It Ends Like Crazy tout juste sorti chez Vicious Circle, un livre sur Chokebore récemment paru en librairie, et une tournée à venir, l’actualité de Troy Von Balthazar est particulièrement chargée. Pour nous, c’était autant d’occasions de s’entretenir avec le seul musicien originaire d’Hawaï aujourd’hui exilé dans la Creuse. Un choix singulier guidé par une quête profonde, presque mystique, qui finit de faire de lui un artiste unique.
Tu sembles être spécialement attaché à l’Europe. Comment cette affection t’est-elle venue ?
Troy Von Balthazar : Aux débuts de Chokebore, nous sommes venus pour Amphetamine Reptile dans le cadre d’une tournée appelée Chlostrophobic Tour. C’était la première fois que nous venions et quel que soit le pays ou nous avons joué – que ce soit en Pologne, en France ou en Italie – chacun d’entre nous est tombé amoureux de l’Europe. C’était à la fois intéressant et excitant. Pour nous, c’était le vieux monde, tu vois…
La France est aussi importante pour toi. Tu y as ton label Vicious Circle, tu y joues beaucoup…
Oui, au départ, on est venu ici plusieurs fois avec Chokebore, et on s’est rapidement fait de très bons amis. Du coup, on est revenu jouer et finalement, quand j’ai lancé mon projet solo, je me suis rendu compte que la plupart de mes amis étaient en France. J’en avais même plus ici qu’aux Etats-unis. Alors j’ai essayé de trouver un moyen de rester dans le coin, j’ai trouvé Vicious Circle et quelques autres labels. Ce sont surtout des connexions amicales qui m’ont conduites à rester ici.
Ton nouvel album, It Ends Like Crazy, vient de sortir. Il a été intégralement enregistré chez toi, dans ton home-studio ?
Oui, je l’ai enregistré ici dans la Creuse, au milieu de nulle part, dans une petite maison qui appartient à un ami. Il n’y a personne autour, c’est en pleine campagne.
Tu fais tout seul ? Il n’y a pas de techniciens qui travaillent avec toi ?
Tout est de moi, hormis le mixage final. A la fin du processus, je trouvais que le mien manquait de force. Je l’ai donc confié à un ami à Paris, il s’en est chargé.
Dans Days of Nothing de Thierry Jourdain, le livre sur Chokebore qui vient de sortir, il y a une citation de toi qui décrit la vie de musicien et d’artiste comme une existence faite de sacrifices liés à l’argent et à la solitude. Est-ce que le fait d’enregistrer toi-même ta musique répond à ce souhait de solitude, au fait de ne pas vouloir laisser le contrôle à quelqu’un d’autre ?
C’est la même chose que pour un peintre. Ce n’est pas tant lié à la question du contrôle qu’au fait d’aller chercher quelque chose de profond, à l’intérieur de moi, et auquel je n’ai pas toujours accès. C’est lié aussi au fait de pouvoir se lever à trois heures du matin pour tenter d’enregistrer quelque chose qui était dans un rêve, de pouvoir travailler les mélodies des guitares pendant trois heures au milieu de la nuit. Ou bien enregistrer des voix en étant encore à moitié endormi, tenter de trouver quelque chose que je considère à ce moment comme étant de qualité. Je ne fais pas tout ça pour l’argent ou je ne sais quoi. Il s’agit de trouver quelque chose, d’essayer de me trouver moi-même. Alors je cherche, et il m’arrive – quand j’enregistre seul, à la campagne – d’avoir le sentiment de trouver ce truc.
Tu enregistres donc le plus souvent la nuit ?
Disons qu’au beau milieu de la nuit, quand je me mets au travail, c’est purement créatif, je ne m’occupe pas du côté technique. Evidemment, j’enregistre aussi en journée mais, comme je gère tout tout seul, il y a plein de combines que je dois encore apprendre. Ca demande du temps, alors je le prends pour trouver des choses. C’est comme lorsque tu chantes : ça peut être embarrassant d’essayer des trucs nouveaux face au public, alors que tu n’as peur de rien ni de personne quand tu es sous la douche.
On dirait que tu cherches à atteindre un état d’esprit spécifique lorsque tu joues. Encore une fois, il y a là une approche assez picturale du travail d’artiste…
Je n’ai jamais peint, contrairement à ma mère qui a fait ça toute sa vie. Mais la musique est totalement visuelle pour moi : je vois les couleurs, les paysages, les histoires… Mais au lieu de peindre ce que je vois, je préfère l’exprimer par la musique.
Il y a certains petits sons, de petites déformations ou distorsions, qui reviennent souvent dans ta musique. Est-ce que tu pourrais nous dire ce que tu aimes chez eux ? Pourquoi as-tu cette attirance pour les sons étranges et distordus ?
Tu as raison, et on ne me l’avait jamais dit comme ça. Ca m’attire, j’aime les petits sons, les détails en musique. J’aime entendre une petite chose, légère, dans une seule oreille par exemple. J’apprécie aussi le côté un peu atténué de certains sons. La plupart des gens n’écoutent pas la musique jusque dans ses détails mais j’adore en ajouter. Les petits claviers, les petits rythmes de batterie… J’essaye aussi de ne jamais utiliser les pré-réglages sur les claviers ou sur les instruments. Je mets toujours des pédales de guitare dans la chaine, que ce soit pour des batteries ou des claviers, même pour les voix. C’est de la torture douce (rires).
On ne retrouve pas tout cela chez Chokebore qui préférait les grosses guitares énergiques…
Cela nous ramène au moment ou j’ai pour la première fois essayé de faire de la musique sur un quatre pistes. J’ai adoré le son lo-fi que ça donnait. J’ai toujours rêvé de sortir un album fait de gros sons constitués de plein de petits éléments étranges et lo-fi. Je dois trouver le moyen d’y parvenir, car il faut un vrai ingénieur du son et un studio professionnel pour ça. En attendant, je continue d’apprendre, j’explore, j’essaye des choses pour être techniquement meilleur dans le domaine de l’enregistrement. J’essaye aussi de trouver de nouveaux sons, puis il y a la musique qui va avec l’aspect technique et la notion de nouveauté. C’est ce triptyque technique-recherche-musique qui occupe ma vie.
Doit-on en conclure que le côté lo-fi de ta musique est un choix, et non une conséquence d’un manque de moyens ?
J’aime le son lo-fi. Même dans un immense studio, j’utiliserais probablement un mini clavier avec un son bizarre. J’aurais juste quelqu’un qui placerait les micros à ma place, ce qui serait cool. Mais au final, je suppose que je rendrais le technicien complètement fou tant l’ensemble du processus est personnel. C’est encore plus personnel que ce que je peux montrer à qui que ce soit dans ma vie. J’aime être seul. Ca me laisse de l’espace, et ça donne un sens à ma vie. J’aimerais essayer d’enregistrer dans un gros studio, clairement, mais je n’ai pas l’argent pour ça. Et il me faudrait un technicien qui comprenne vraiment ce que je fais.
Parlons de l’artwork de ton nouvel album, de cette image de toi sur la glace…
Cette photo a été prise sur un lac gelé à un kilomètre du studio. Il avait neigé, et je marchais sur la glace, en avançant de plus en plus. Mon ami me demandait d’arrêter, mais je voulais aller jusqu’au moment ou il y aurait des fêlures et des craquements sur la glace. Je trouvais ça cool, ça faisait un peu peur mais c’était très exaltant. Quand mon ami est devenu vraiment trop nerveux, j’ai stoppé et je suis revenu.
Est-ce que It Ends Like Crazy, le titre de ce nouvel album, a une signification particulière ?
À peu près à la même période que la photo de la pochette, je suis rentré chez moi en voiture un soir. La route était verglacée, et ma voiture est partie en tête à queue dans un virage. J’ai perdu le contrôle, et je me suis alors senti totalement relaxé. Je pensais simplement à une chanson que j’avais enregistré à la maison, à l’envie que j’avais de rentrer chez moi pour la travailler, plutôt qu’à ma famille ou à mes proches. Il n’y avait personne autour, les routes n’étaient pas salées, c’était très dangereux. Heureusement, ma voiture a arrêté de tournoyer et je n’ai pas heurté d’arbres. Mais c’est à ce moment là que j’ai réalisé que j’étais en paix avec ma musique, mais aussi que cela aurait littéralement pu finir d’une manière dingue (ends like crazy).
Revenons à ce livre sur Chokebore qui est sorti récemment. Tu peux nous en parler ?
Au départ, je n’étais pas sûr d’être intéressé… Ca me semblait difficile mentalement de re-parcourir tout ce temps, de repenser à tous les moments vécus avec Chokebore. Finalement, j’ai aimé ça, j’ai apprécié d’en parler avec lui, de raviver mon esprit. Tu sais, la vie passe et tu te demandes si tu as toujours fait les bons choix, à différents moments de ton existence. Après tout, je pense avoir fait les bons. Je fais toujours de la musique, et c’est une bonne chose.
Que ce soit via des photos ou des vidéos, tu partages régulièrement des souvenirs de l’époque Chokebore sur les réseaux sociaux, comme si tu en étais nostalgique. Tu as dit que c’était terminé pour toi, mais imagines-tu refaire de la musique avec eux, même pour un tout autre projet, ou est-ce que tu te sens à 100% dans TVB désormais ?
Je ne suis pas fermé à cette idée, mais je vis en France maintenant, je me suis éloigné. Je ne sais même pas d’ou en est le groupe. Je suppose que c’est terminé mais, sait-on jamais, peut être qu’on rejouerait ensemble si de bonnes opportunités se présentaient. En tous les cas, j’aimerais rejouer de la musique avec ces gars, ils comptent toujours énormément pour moi. James, le bassiste, est toujours mon meilleur ami, et je suis toujours très proche de son frère John, le guitariste. Je vais justement à Berlin dans quelques semaines, j’irai boire des bières avec eux. Mais j’aime ce que je fais maintenant. J’ai enregistré cinq albums avec Chokebore, cinq en solo, et tous m’ont été bénéfique d’un point de vue personnel. Peut être qu’il est temps d’essayer autre chose, comme de travailler avec de bons musiciens sur un projet totalement différent, jouer de la guitare au sein d’un bon groupe, ou en monter un et jouer dedans. Je peux même faire de la batterie ou de la basse, ce serait marrant. Juste quelque chose de nouveau et intéressant, tant que la qualité y est.
Doit-on comprendre que cela te manque de jouer avec des gens, notamment quand tu es en tournée ?
Absolument. C’est dur de tourner seul, à la fois psychologiquement et physiquement. Tourner avec un groupe avec qui tu es ami apporte un certain confort psychologique. Quand tu tournes en solo, tu te sens vraiment seul, tu n’as personne à qui parler. Le groupe me manque de ce point de vue là.
D’ailleurs, est-ce que le fait d’être amené à jouer seul affecte ta manière de composer ?
Je ne pense pas du tout au live quand j’enregistre. Je dois être libre de mettre autant de couches ou de pistes que je veux, sans penser à la façon dont il faudra que ça soit retranscrit en live.
Vu le nombre de pistes sur tes albums, tu n’as jamais envisagé d’être accompagné ?
J’aimerais avoir de très bon musiciens et faire de plus gros concerts avec tous ces sons intéressants. Mais ça n’a pas de sens pour le moment. Après, je travaille sur quelque chose, il y a de nouvelles versions des titres enregistrés. J’essaye autant que possible de les réécrire pour le live, avec seulement une guitare acoustique par exemple. C’est un exercice que j’aime bien.
Quand j’écoute l’album, je me demande si – au moment de l’enregistrement – tu commences par les petits bruits avant d’ajouter la mélodie, ou si c’est l’inverse ? Je pense à Rain Saves Lives par exemple. Le rythme commence par de petits sons saturés… Est-ce que ça a été ton point de départ ?
Ca dépend, ça change. Généralement, je me perds dedans. Je ne suis pas maître quand j’écris une chanson, je ne suis qu’une partie de l’ensemble. Je suis là pour servir le morceau, pour servir la musique.
Le maître, ce serait donc la musique ?
Je suppose. C’est quelque chose que je ne comprends pas, que je ne peux pas contrôler, même si j’essaye à chaque fois. Même sur ce disque, je me suis dit ‘je veux écrire et enregistrer un titre, le finir avant de passer au suivant, et continuer ainsi jusqu’à la fin de l’album‘. Mais impossible : j’en ai écrit la moitié d’un, puis la moitié de trois autres, et je suis revenu au premier. Ce n’est pas contrôlable. En tout cas, je n’en ai pas la capacité. C’est organique, comme un arbre qui pousse, avec les branches qui partent dans des directions différentes, sans savoir ou elles vont.
Ce processus ramène une nouvelle fois aux peintres qui amassent les toiles dans leurs ateliers pour les travailler toutes en même temps, avec souvent des connexions entre elles…
Absolument. Les morceaux sont clairement connectés les uns aux autres tant j’y butine de façon aléatoire. Pour Rain Saves Lives, je pense que j’ai commencé l’orgue au milieu d’une nuit, je l’ai réécouté six mois plus tard, et je me suis dit qu’il fallait en faire quelque chose. J’ai alors ajouté la voix. Je ne pense pas forcément à ce qui sera sur l’album ou pas, je fais confiance à mes sentiments, ce qui est assez particulier car il est parfois difficile de savoir auquel se fier.
Tu serais capable de décrire cela ?
Je n’ai aucune idée de comment le décrire. Je sais que la première fois que j’y ai été confronté, c’était pour mon premier album. J’étais dans un petit studio à Los Angeles, sans personne à qui demander un avis. C’est la question permanente : est-ce que c’est assez bon ? Est-ce que c’est cliché ? Est-ce que c’est nouveau et intéressant ? Quand tu gères tout tout seul, ne pas avoir quelqu’un à l’esthétique similaire à tes côtés, à qui demander si c’est bon ou pas, reste le plus difficile. Au final, tu dois donc trouver ce sentiment spécial en toi qui fait que tu avances jusqu’à savoir que c’est bon. J’essaye encore et encore, et je continue jusqu’à ne plus avoir d’incertitude, jusqu’à ce que je me dise ‘c’est comme ça que ça doit être‘.
Ca veut dire que personne n’écoute ta musique tant qu’elle n’est pas enregistrée ?
Habituellement, quand j’enregistre, c’est tellement personnel que je ne fais rien écouter à personne. Le jugement de mes amis est biaisé, justement parce que ce sont des amis. Il est difficile de leur faire confiance : ils m’aiment, et cela affectera forcément leur jugement sur ma musique, même si elle n’est pas bonne… Je garde donc tout pour moi jusqu’à l’étape du mixage. C’est seulement à ce moment là que je commence à demander l’avis de personnes de confiance.
Ton nouvel album semble plus mélodique, peut être moins expérimental que les précédents. Comment décrirais-tu les changements notables, s’il y en a, entre cet album et le précédent ?
J’étais à Berlin pour l’album précédent. J’étais en pleine crise existentielle, je n’étais pas certain de ma place dans l’univers (rires). Je ne me sentais pas très bien, c’est la raison pour laquelle j’ai quitté la ville pour m’installer seul à la campagne. J’ai fait une dépression à cette période, et Knights Of Something est comme le reflet de cette souffrance. Il y a de beaux moments, mais j’essayais juste de tenir le coup, de m’accrocher tout en ayant envie d’hurler… Je me suis senti beaucoup mieux dès lors que je me suis retrouvé à la campagne. J’avais besoin de prendre du temps, éloigné du monde. Tout le monde devrait prendre le temps de s’éloigner des influences, des autres, pour vraiment se retrouver. C’est là que tu fais face à certaines questions et que tu découvres des choses : es-tu quelqu’un de fort ? As-tu peur ? Quelles sont tes valeurs ? As-tu peur de la mort ? Est-ce que ta vie te convient? Tu sais, quand tu arrêtes d’être constamment occupé, tu en arrives assez vite à ce genre de questions. C’est important par exemple de savoir si on a peur de la mort. Je ne la crains pas : elle ne sera pas drôle, mais elle fait partie de tout. C’est un sujet un peu morbide, mais je pense que c’est probablement un des moments les plus personnels de l’existence. Lorsque j’en ai été proche, comme en voiture, je ne me suis jamais senti effrayé. Aussi, tu te demandes si tu es peureux. Certains seraient vite effrayés d’être totalement seuls à la campagne. J’ai réalisé que je ne l’étais pas. Ca m’a pris une année pour vraiment me sentir mieux. J’aime avoir du temps seul, vivre cette solitude qui me donne le temps de trouver réponses à ces questions. Du coup, je me sens beaucoup mieux en tant que personne, ce qui doit probablement se ressentir à l’écoute de l’album. C’est peut être parce que je suis entouré d’oiseaux, qu’il y a des rennes et des chats sauvages que je nourris, qu’il semble un peu plus apaisé, ouvert et plus chargé d’espoir.
Tu vis dans un petit village ou es-tu totalement isolé ?
Il n’y a rien autour : pas de café, de restaurant, de bars… Personne. Il y a quelques personnes âgées qui vivent là, c’est un vrai isolement.
Tu vas bientôt commencer une tournée et rompre avec cette solitude. Je suppose que cela va pas mal te changer…
Paradoxalement, le fait d’être seul pendant un moment rend la vie sociale bien plus douce. Quand tu retournes voir des amis, tu es très heureux d’être de nouveau dans une situation sociable. Tu te sens bien, excité, c’est très agréable. C’est pour ça aussi que je suis très content de repartir en tournée, de parler avec des gens et de jouer ma musique.
Tu aimes aussi te produire en appartement. Quel est le contexte que tu préfères ?
J’aime tout. Jouer en appartement, je l’ai déjà fait, c’est très personnel, tu parles avec tout le monde, tu bois un verre de vin, tu joues, c’est vraiment agréable. Quand tu débarques après avoir été seul pendant longtemps, tu te sens un peu comme Robinson Crusoé. J’aime bien alterner les deux, ça maintient l’excitation.
Écoutes-tu souvent de la musique, des groupes qui sortent des disques en ce moment ?
Non, je ne suis pas un grand fan de musique, aussi parce qu’en fin de journée, ma tête est remplie de sons après l’avoir passée les écouteurs vissés sur la tête. Mes oreilles ne sont plus prêtes à en recevoir. J’écoute plutôt des podcasts de personnes qui parlent.
Tu te décris comme quelqu’un qui vit sa musique de manière picturale. Sans parler d’influences, quel type d’univers artistique t’attirait pendant que tu enregistrais l’album ?
Je crois que j’ai essayé d’être le plus vierge possible, parce que j’en ai besoin. J’essaye d’écrire des choses qui n’ont pas encore été écrites, de trouver des trucs qui n’ont pas été déjà trouvés. Quelque chose qui soit le plus personnel possible, et pas influencé par qui ou quoi que ce soit. Je suis très attentif à cela car je le constate très souvent chez d’autres artistes. J’essaye de trouver quelque chose à l’intérieur de moi, une vérité qui m’amène à ne pas ressembler à quelqu’un d’autre. Mon seul but est d’écrire un jour une très belle chanson, et je pense que ca viendra de mes tentatives d’aller au plus profond possible. Peut être que je fais fausse route, mais j’essaye d’explorer les intérieurs plutôt que les extérieurs.
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