01 Fév 01 Interview : Burning Airlines (02-2001)
Vous deviez être accompagnés des Promise Ring pour cette tournée. Pourquoi êtes vous seuls finalement?
Le chanteur des Promise Ring souffre de maux de tête assez importants qui prennent de plus en plus d’ampleur. Il a vu plusieurs médecins pour ça, aucun médicament ne fait effet. Le jour ou nous devions partir ensemble pour cette tournée européenne, ils nous ont appelé pour nous prévenir qu’il était malade et qu’il devait aller à l’hôpital pour subir un scanner du cerveau. Les médecins ont décelé une tumeur à côté du cerveau grosse comme le poignet. Il a été opéré et il va mieux maintenant. Les Promise Ring devraient venir en Europe aux alentours de septembre, je pense.
Pour en revenir à Burning Airlines, peux-tu nous expliquer quelles sont les différences avec Jawbox selon toi?
D’une certaine manière, les deux groupes sont totalement différents et d’une autre ils sont parfaitement similaires. La composition des morceaux est proche de Jawbox, les thèmes que j’aborde sont approximativement les mêmes. Mais B.A. est différent du fait que Pete, notre batteur, a un jeu plus rock que Zach et s’investit beaucoup plus dans la composition des morceaux. Il ressent le feeling et nous sommes sur la même longueur d’ondes. Il écoute beaucoup de musique et a des influences très variées. D’autre part, nous sommes trois, ce qui permet de ne pas avoir deux guitares qui se chevauchent et c’est beaucoup plus facile au niveau de la liberté de composition. Dans Jawbox, les deux guitares jouaient tout le temps et nous étions obligés de faire du ménage pour que ça sonne correctement. Là, je prends en charge tout ce qui est guitare et ça marche bien.
Mike est-il votre bassiste définitif désormais?
Oui, cela fait à peu près un an. Nous avons tourné aux Etats-Unis l’année dernière ensemble et il est LE bassiste de Burning Airlines.
Cette éternelle comparaison avec Jawbox t’ennuies-t-elle ou tu l’acceptes?
Ca m’importe peu. Je comprends que les gens pensent cela mais comme je te l’ai dit auparavant, dans mon esprit ce sont deux groupes différents. A partir du moment ou c’est une comparaison positive, cela ne m’ennuie pas. Quand les gens disent que B.A. n’est pas aussi bon que Jawbox, cela me dérange un peu plus.
Est-ce que cela vous encourage à aller plus loin dans l’expérimentation?
Oui. Kérosene 454, par exemple, a splitté et le batteur et le chanteur ont un nouveau groupe dans lequel ils veulent faire ce qu’ils ne pouvaient pas faire dans Kerosene 454. Il y a quelques morceaux de B.A. que j’avais proposé à l’époque de Jawbox mais les autres ne les aimaient pas alors je les ai ressortis plus tard avec cette nouvelle formation. Je pensais vraiment faire quelque chose de nouveau avec ce premier album de Burning Airlines très punk-rock-noisy-pop. Le prochain sera encore plus novateur et ne sonnera pas seulement comme un groupe de rock. Il est prévu pour le premier semestre 2001.
Est-ce difficile de repartir à zéro après une carrière comme celle de Jawbox?
Je ne pense pas. Je continue juste à faire ce que j’aime, ce qui est important pour moi. La carrière de Jawbox n’a jamais été calculé. On a commencé petit sur Dischord puis on est parti sur une major et on a splitté. Nous avons réussi à avoir un public de plus en plus nombreux mais cela n’empêchait pas de partir en tournée et de se retrouver devant des affluences variables. Chaque jour était différent. La seule chose difficile est de recomposer de nouveaux morceaux. Comme tous les jeunes groupes, nous étions très excités à chaque fois que nous terminions un morceau et quand on regardait en arrière, on se rendait compte que l’on avait que six morceaux et que ce n’était pas assez pour jouer. Mais cela vient avec le temps…
Lors de tes temps libres, tu officies en tant que producteur. Qu’est-ce que cela t’apporte musicalement et personnellement?
Je me sens chanceux car à chaque fois que je travaille sur un enregistrement cela devient un de mes préférés, un de ceux que j’aime écouter et ré-écouter. C’est plaisant pour moi d’être investi dans différents projets créatifs. Je dois m’adapter à chaque groupe. Par exemple, les compositions de Promise Ring sont directes donc je dois faire un son qui corresponde à cette ambiance pour ne rien dénaturer. Je prends des leçons constamment. Eux font dans la simplicité mais sont terriblement efficaces. C’est pareil avec Jets To Brazil. C’est très intéressant et impressionnant d’être là au moment ou les groupes enregistrent car ce sont des moments très intenses. Je m’investis vraiment dans ce travail même si ce n’en est pas un.
Y a-t-il un enregistrement qui t’ais plus marqué qu’un autre?
Non, je ne peux pas en choisir un. Tout le monde est différent et tout le monde apprécie à chaque fois. J’adore travailler avec Bluetip car ils ont un son agressif comme j’aime et ils ont des millions d’idées en ce qui concerne la production. Ils sont très créatifs, très bons, très drôles et très cools. Mais, je mets vraiment tous les groupes à la même enseigne.
Des groupes européens comme Aina t’ont demandé d’enregistrer leur album. Ca ne s’est pas fait mais serais-tu prêt à travailler avec des formations du vieux continent?
Je ne sais pas. Aina et NRA m’ont demandé mais je n’ai pas pu car j’avais déjà beaucoup de choses de prévues et cela aurait été trop cher pour eux de me faire venir jusqu’en Europe. J’ai écouté les deux albums après qu’ils aient été enregistré et j’aurais vraiment aimé travailler dessus. J’espère que cela se fera plus tard.
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