23 Avr 03 Interview : Buck 65 (04-2003)
Comment as tu abordé « Square » par rapport aux albums précédents?
« Square » a été principalement influencé et inspiré par certains films. C’est en quelque sorte un hommage envers mes réalisateurs favoris que sont David Lynch, Alfred Hitchcock ou Godard.
Buck 65 – “Square”
[Album]
18/02/2003
(Autoproduit/Wea)
Tu sembles donner beaucoup d’importance au chiffre 4 qui est récurrent autant dans le titre de l’album que dans sa composition…
C’est avant tout une pure coïncidence mais il est vrai que « Square » et les quatre longs morceaux de l’album contribuent à l’apparenter au thème principal. Ce n’est pourtant pas ce que j’ai voulu mettre en avant d’autant que j’ai choisi le titre « Square » pour sa signification. C’est également un terme d’argot qui définit une personne pas très sympathique.
Avant cet album, tu prenais en charge l’intégralité de la production. Pourquoi avoir choisi de partager ce travail cette fois ci?
Tout simplement parce que j’avais des amis assez proches dans mon entourage qui avaient de très bonnes idées musicales. Je me suis donc laissé séduire, à tel point qu’ils se sont retrouvés à mes côtés sur « Square ». J’insiste particulièrement sur le fait que ce sont des amis proches. Ca nous a permis de bien nous comprendre. C’est la clé de la réussite de cet opus car, selon moi, la musique est quelque chose de très personnel.
Comment as tu fait pour te retrouver sur Warner? Comment s’est fait le deal?
J’ai commencé à attirer l’attention des majors il y a déjà quelques années. Etant donné que je n’y étais pas opposé, j’ai loué les services d’un bon juriste qui s’est occupé de tout. Le business n’est pas mon domaine de prédilection. Au final, j’ai pris ma décision sur des critères humains en choisissant les gens que je ressentais le mieux. Warner me soutient bien et s’implique vraiment.
Est-ce que cela a changé quelque chose concernant tes relations avec les labels indépendants comme Anticon?
Mes relations avec le milieu indépendant sont toujours aussi fortes. Je peux très bien me permettre de contribuer à un quelconque projet ou une quelconque collaboration si l’occasion devait se présenter. Warner ne me bloque aucunement.
Tes versions sont assez épurées ce qui donne l’impression que tu portes beaucoup d’attention à tes textes. Quels sont les sujets que tu aimes aborder?
J’aime parler de toutes les choses que nous ressentons tous en tant qu’êtres humains. J’appuie plus particulièrement sur l’honnêteté, la solitude, l’amour, les regrets et les gens en général. Je compose comme si je peignais des paysages ou des portraits…
Tu parles plusieurs langues. Comptes tu enregistrer un jour dans une autre langue que l’anglais?
J’aimerais vraiment un jour faire quelque chose en français. Peut être que dans le futur je me pencherai sur d’autres langues. L’idéal est de pouvoir être compris par tous les auditeurs du monde entier…
Tu as sorti beaucoup d’albums en seulement quelques années. Comment expliques tu cette hyperactivité?
Je ne peux pas rester à rien faire. Je deviens tout simplement fou si je ne fais rien. Je m’oblige à écrire tous les jours et cela devient, pour moi, aussi essentiel que de boire de l’eau. Tout cela débouche donc sur pas mal de productions…
Tu vis maintenant à Paris. Pourquoi as tu quitté le Canada? Que t’apporte Paris?
Ma décision de quitter le Canada a été purement personnelle. J’avais juste besoin d’un peu de changement dans ma vie. J’avais visité Paris quelques fois auparavant et j’ai vraiment adoré cette ville jusqu’à vouloir m’y installer. Je pense que mon expérience ici a eu des répercussions sur ma musique. Cette ville m’inspire beaucoup et me pousse à mieux écrire. Elle respire la beauté et le romantisme…
Comment travailles tu avec Sixtoo sur les Sebutones maintenant que tu es sur Paris?
Malheureusement, je n’ai pas pu travailler quoi que ce soit avec Sixtoo depuis que je suis parti du Canada. Cela ne pourra se faire que si je retourne là-bas même temporairement. Heureusement, cela devrait se faire bientôt.
Tu dis que le hip hop tel qu’il est aujourd’hui ne te correspond plus. Qu’as tu à lui reprocher?
Je pense que le hip hop a vendu son âme. Il ne m’inspire plus désormais et est devenu chiant. Je trouve désormais beaucoup plus d’intérêts dans Leonard Cohen, Bob Dylan, King Tubby ou d’autres artistes de cette trempe. Comment peux tu retourner en arrière lorsque tu as goûté à de tels musiciens? Maintenant, je préfère juste écouter Serge Gainsbourg.
Quels seraient tes arguments pour ouvrir l’esprit de certains adeptes du hip hop?
Je pense qu’il est important que la jeunesse connaisse l’histoire de la musique qu’elle aime, et dans un même temps, découvre les autres genres musicaux. Je ne vois pas pourquoi on devrait se limiter soi même sous prétexte que l’on aime un seul courant musical. Je pense que l’art souffre du fait que l’on oublie son passé. Cela relève pourtant que du bon sens…
Tu es en contact avec Radiohead. Comptes tu faire quelque chose avec eux?
Il y a eu quelques discussions pour peut être collaborer avec eux. Mais il n’y a rien de fait pour l’instant. C’est si compliqué de trouver le temps nécessaire à d’autres projets!
Pour finir, quels sont tes projets à venir?
J’ai commencé à écrire un roman et j’espère pouvoir le finir avant la fin de l’année. Il y aura également un nouvel album en septembre.
» En supplément une petite interview de Buck 65 par 0ownerz :
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