20 Déc 02 Interview : Boom Bip (12-2002)
Comment as-tu abordé ton album solo par rapport à « Circle »?
« Circle » était une collaboration avec Dose One. Nous avons chacun effectué une moitié du travail à partir de ce que l’autre nous inspirait et nous n’avons fait que capturer cela dans un studio ou nous nous sommes enfermés. C’était une expérience très intense. « Seed To Sun« , mon nouvel album, a été enregistré chez moi dans des conditions assez opposées donc j’ai pris le temps qu’il me fallait, je me suis organisé comme j’ai voulu. Cela a été beaucoup plus relax que lors de l’enregistrement de « Circle ».
Est-ce que Mush a été un tournant dans ta carrière?
Bien sûr. « Circle » a véritablement été le point de départ de tout ce qui se passe pour moi en ce moment. Ils ont vraiment été importants et courageux car cela n’a pas été l’album le plus facile à vendre mais nous avons eu pas mal de réactions après. Ils ont réussi à le faire adopter par certains médias et des personnes influentes comme John Peel par exemple alors qu’ils n’avaient pas vraiment de renommée ni d’appui ici en Europe. En plus, c’est ce qui a attiré l’attention de Lex Records qui a sorti « Seed To Sun »…
Tu joues en live avec un groupe. Comment as-tu travaillé avec cette formation ?
C’est quelque chose de nouveau pour moi. Après la sortie de « Seed To Sun », nous nous sommes mis à travailler pour voir ce que donneraient ces morceaux en live, avec une formation. Nous ne nous sommes pas jetés à l’eau comme ça, nous avons testé l’efficacité des shows auparavant. Nous sommes assez tenus par l’album mais nous voulions être surs que cela aurait le même impact. Ca a été difficile mais nous nous y sommes pris assez tôt pour que cela soit, selon moi, réussi.
Tu sembles vraiment apprécier l’Angleterre. Qu’est ce qui t’attires dans ce pays?
L’Angleterre porte beaucoup d’attention à des artistes de mon genre, qui ne sont pas vraiment commerciaux. Les gens y donnent beaucoup d’importance à la musique, plus qu’au reste. Il y a des pays ou la popularité compte beaucoup. Chez eux, les médias couvrent assez bien la scène underground par exemple. Aussi des festivals qui y ont lieu, ou comme les Trans par exemple, qui permettent à des artistes non réputés de se faire connaître, il n’y en a pas beaucoup dans un pays comme les Etats Unis. J’aime cette façon de penser et d’agir. J’aime particulièrement l’ouverture d’esprit du public anglais.
Tu as débuté en jouant dans un groupe de rock. Comment en est tu venu à la musique que tu proposes aujourd’hui?
A cette époque, il était quasiment impossible d’échapper au rock ou au hip hop quand tu voulais faire de la musique. Où alors, il fallait être dans le courant mainstream et faire de la dance ou de la pop. On ne pouvait pas être influencé par autre chose que les Beastie Boys ou LL Cool J. Personnellement, j’avais du mal à faire de la musique en groupe et ça a été comme une progression naturelle et obligée pour moi d’en venir aux machines. J’ai alors été Dj tout seul ou au sein de groupes locaux. J’ai commencé à faire des boucles et à produire seul puis je m’y suis mis sérieusement en 1997 en travaillant le mélange des instruments et du sampler.
Aujourd’hui, à quelle scène musicale penses-tu appartenir?
C’est très difficile pour moi de me donner une appartenance à une quelconque scène. Je me situe au juste milieu de l’électronique, du rock et du hip hop et je dois avouer que c’est une place assez confortable dans le sens ou elle t’offre pas mal de libertés. Mais, j’ai vraiment du mal à qualifier ma musique…
Comment te vois tu évoluer musicalement?
Comme je viens de te le dire, j’ai plein d’opportunités du fait de mes nombreuses influences et cela m’aide à trouver ma propre identité. Je continue à explorer, à découvrir, je travaille mes morceaux pendant plusieurs semaines. Ce confort me rend les choses faciles… J’ai plein de possibilités qui s’offrent à moi donc on verra. Je ne sais pas vraiment pour l’instant, tout dépendra de mon inspiration quand je m’attaquerai à de nouvelles compositions. J’ai 28 ans aujourd’hui, j’ai trempé dans le rock puis le hip hop et j’ai eu la chance d’évoluer et de grandir quasiment en même temps que les derniers progrès technologiques en matière de musique. Je peux donc faire de la musique nouvelle avec un minimum d’expérience qui me permette de m’en tirer assez confortablement.
Tu as joué avec Scott Herren pendant la tournée Warp. Te sens-tu proche de sa musique et de sa manière de la concevoir?
J’adore sa musique. Il trouve toujours de bons sons, il est comme moi en perpétuelle recherche musicale et ce qu’il fait notamment avec Prefuse 73 est vraiment bien. Il est arrivé au point non négligeable ou l’on reconnaît sa patte artistique en écoutant ses compositions.
Quels sont tes projets pour les mois à venir?
Je vais sortir un maxi avec des remixes de « Seed To Sun » effectués par des artistes comme Amon Tobin ou Boards Of Canada. Cela devrait sortir au mois de mars normalement… Nous allons aussi réaliser un clip pour le dernier album et puis je vais me remettre à travailler sur de nouveaux morceaux.
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