Fat White Family ne crache pas sur du post punk ce qu’il lit dans The Guardian

Fat White Family ne crache pas sur du post punk ce qu’il lit dans The Guardian

A en croire les multiples anecdotes vécues par nombre de nos confrères, il y a manifestement une part d’imprévisible (peut être même de risque) à s’en aller interviewer Fat White Family. Auteur de Serfs Up, un troisième long format pour le moins ambitieux sorti quelques temps seulement après une fin de tournée fracassante marquée par le départ de Saul Adamczewski , le groupe originaire de Peckham était à Paris en février pour en parler. Nous sommes ainsi revenus avec Lias Saudi sur les raisons de sa délocalisation à Sheffield, la composition de ce nouvel album, l’impact du label Domino qu’ils viennent de rejoindre, comme les phénomènes Idles et Sleaford Mods quelque peu tancés par l’anglais.  

Peux-tu nous dire quelques mots sur Domino, votre nouveau label chez qui sort Serfs Up! ? Pourquoi l’avoir rejoint ?

Lias Saudi : Domino nous avait déjà signés en éditions après la sortie de notre premier album. Etant donné que nous connaissions déjà l’équipe, le changement de label s’est fait assez naturellement. Après Songs For Our Mothers (2016), les choses ont changé assez dramatiquement pour le groupe. Saul nous a quittés, ou s’est fait virer selon la façon dont tu as envie de voir le truc (rires). La situation était donc assez trouble, et notre ancien label -Trashmouth Records – nous a laissés libres d’aller voir ailleurs. Nous n’avons pas été vraiment ‘lâchés’, mais il n’y avait juste pas suffisamment d’argent pour faire quelque chose qui ait du sens. On sentait que c’était la fin de notre collaboration avec eux. Domino est alors entré en jeu et, pour eux, j’imagine que c’était en quelque sorte quitte ou double… Un des compositeurs du groupe s’était fait la malle, tout le monde avait un problème avec l’héroïne, le groupe n’avait franchement pas la tronche d’un prospect intéressant (rires).

Est-ce que travailler avec ce nouveau label a changé quelque chose pour vous ?

Je dirais que ça a été légèrement différent. Il y avait peut-être un peu plus de pression, et puis nous étions plus réceptifs, peut-être plus à même de jouer le jeu aussi. Auparavant, nous étions en quelque sorte ‘anti-tout’, à commencer par nous-mêmes, et nous avions du mal a trouver ne serait-ce qu’une once d’empathie en nous (rires). Jusqu’à présent, tout se déroule bien : le label nous a recommandé de très bonnes personnes avec qui travailler, à qui nous n’aurions pas pensé. Par exemple, ce sont eux qui ont impliqué Clive Langer dans la réalisation de plusieurs titres, et un musicien qui a fait notamment les synthés et les cordes sur Rock Fishes… Nous sommes vraiment contents que Domino ait apporté ces contributions à l’édifice.

Vous êtes partis à Sheffield pour installer votre propre studio et prendre le temps de composer ce nouvel album. Pourquoi cette ville ? Vous en sentez-vous proches musicalement ?

En fait, nous sommes allés à Sheffield pour plusieurs raisons. J’avais commencé à jouer avec The Moonlandings un an ou deux auparavant, et le groupe était basé là-bas. Ça m’a permis de respirer un peu en dehors du chaos de Fat White Family. Je ne connaissais personne dans cette ville qui est assez calme. J’ai donc pensé que ça pourrait être un bon endroit pour se relocaliser, s’éloigner des drogues dures, et se concentrer sur la musique. J’avais cette idée en tête depuis pas mal de temps. Et puisque nous étions assez proches de la scène musicale de là-bas, c’était assez facile de monter notre truc. On connaissait un endroit où on pouvait à la fois vivre et avoir un studio. Vu que c’est vraiment moins cher que dans le Sud de Londres, cela avait également du sens financièrement de nous y installer. Et puis Sheffield est suffisamment chiante à vivre pour nous éviter de trop nous distraire. Nous étions dans un coin assez isolé, sans bars ni boutiques, avec juste des terrains vagues industriels. L’endroit était sinistre, typique du Nord du pays, mais quand même assez proches de Londres pour pouvoir garder un œil sur la situation, et se concentrer sur notre abstinence d’héroïne qui est la clé selon moi pour développer un tel album.

Pourquoi avez-vous ressenti ce besoin d’avoir votre propre studio ? Qu’est-ce que cela a changé fondamentalement au processus de composition ?

Ça a été vraiment libérateur, dans le sens où cela t’enlève énormément de pression. Nous pouvions faire autant de sessions d’enregistrement que nous voulions, sans avoir à se soucier des horaires et des coûts. Le processus d’enregistrement prend toujours plus de temps que prévu, et personne n’a envie de se retrouver à constamment regarder l’horloge tourner, en pensant aux 700 livres par jour de frais de location… Nous avons autoproduit les deux tiers de l’album là-bas, puis nous sommes allés le finir à Londres avec Liam May, notre ancien producteur de Trashmouth records qui avait déjà bossé sur les deux premiers. Faire les choses nous-mêmes a donc été un virage très important, instructif et, à l’évidence, cela nous a appris énormément de choses sur la manière de concevoir le studio puisque nous l’avons monté nous-mêmes, Nathan plus précisément. Quand tu y arrives et que tu sais t’en servir, ça change tout. Le sentiment d’insécurité et d’anxiété au sein de notre groupe nous amène à ne jamais vraiment savoir où on en sera dans un an ou deux. Pour le prochain disque, si on se retrouve dans cette situation du label qui nous remercie avec une enveloppe parce qu’on a tout foutu en l’air, on aura au moins la sécurité de pouvoir survivre grâce à ce studio. C’est quelque chose de concret.

Votre premier single, Feet, a donné un avant-goût d’un album assez différent. La production et les arrangements semblent plus complexes que sur les précédents disques qui étaient plus directs et plus bruts, comme si vous aviez voulu travailler dans une perspective plus large cette fois-ci. Dirais-tu que cet album est plus sophistiqué que les précédents ?

Je dirais que nous avons passé beaucoup plus de temps sur la manière dont nous allions définir le son. D’un point de vue mélodique, il est plus recherché et, au final, il a été plus stimulant à réaliser. Nous voulions délibérément sortir des sentiers battus du lo-fi. Nous n’avons jamais été loyaux envers n’importe quel type de genre ou style musical. Quand tu es vraiment bon dans un genre particulier, je n’exclue pas la possibilité d’y rester continuellement fidèle d’un point de vue artistique. Mais, après notre dernier album, pour diverses raisons et parce que tu joues forcément à un jeu avec le public, on s’est dit que ça serait marrant de faire un album plus pop, d’aller là ou personne nous attendrait. On devrait toujours avoir une longueur d’avance plutôt que de rester continuellement attaché à un héritage musical qui devient si pesant au bout d’un certain temps qu’on ne peut plus vraiment en supporter le poids. Tu vois ça chez beaucoup de groupes, et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle le troisième album est si souvent un palier difficile à passer.
Pour Feet, nous avions deux idées en tête. La première était d’essayer de reproduire une sorte de thème raï algérien bizarre sur des paroles inspirées du fait d’avoir grandis, mon frère et moi, dans une ville du Nord touchée par le racisme. La deuxième était musicale : ce titre est en quelque sorte une ode à l’album Yeesus de Kanye West qui nous a totalement obsédé quand nous sommes arrivés à Sheffield. On prenait des tonnes de Ketamine, puis on écoutait ce disque à fond. Ça sonne vraiment débile quand je dis ça, et je ne fais plus ce genre de trucs… Mais en tout cas, il y a eu une période durant laquelle je me disais ‘putain, ce mec est un psychopathe quand même non ?‘ (rires). Ce genre de personnage n’existe nulle part ailleurs, dans aucun groupe. J’admire à quel point ce mec est givré. Voilà, c’était les deux forces motrices qui nous ont inspiré ce morceau.

Il semble que vous aimiez conceptualiser des idées sur vos albums, comme sur Songs For Our Mothers ou vous dénonciez les dérives fascistes et autoritaires. Y avait-il une idée que vous vouliez développer spécifiquement sur Serfs Up ? D’ailleurs, quelle est l’idée derrière ce titre ?

En fait, le nom de l’album nous est venu à la fin de l’enregistrement, c’était avant tout pour se foutre de la gueule du paysage politique actuel. On voulait mettre en avant l’idée que les gens se trompent de révolution, que les masses opprimées se révoltent et votent finalement pour l’être encore plus (rires). C’était également pour souligner l’idée d’une opposition très forte entre les classes moyennes privilégiées citadines et les autres qui ont vécu dans la plus totale indifférence pendant des générations. Personnellement, la moitié de ma famille qui vit dans le nord a voté en faveur du Brexit. Je ne suis pas pro-Brexit mais, dans un sens, je pense que c’est une bonne chose que la réalité de la situation ait été exposée après ce vote. Nous avons deux pays différents au sein d’un même pays. C’est même de pire en pire avec le contexte actuel : si tu lis le Guardian, tous les gens qui ont voté pro-brexit sont des putains de cons. Je veux dire, on leur a même retiré le droit de s’auto-flageller. Même ça, on leur retire, tu vois ce que je veux dire (rires) ? Si tu as envie de voter pour ton autodestruction, tu devrais avoir le droit de le faire non ? C’est la démocratie, on devrait défendre ce droit. Enfin je ne sais pas, c’est une situation assez complexe et je ne suis pas expert en la matière. Mais pour en revenir à ta question, d’un point de vue général, je n’ai pas démarré la composition avec quelque chose de particulier en tête. Souvent, avant de composer un album, j’ai tendance à lire beaucoup de bouquins (souvent des auteurs français comme Jean Genet ou Céline), à prendre beaucoup de notes puis, avec le groupe, je trouve des idées poétiques rendues plus exploitables en les transposant via des clichés ou des stéréotypes. Pour moi, il s’agit avant tout de puiser de la sensibilité et de l’érotisme partout où tu regardes, ce qui est d’ailleurs une idée de Genet, si je ne dis pas de conneries (rires).

La pochette de cet album diffère également beaucoup des précédentes. Penses-tu, comme beaucoup de musiciens, que l’univers visuel d’un groupe doit refléter sa musique ?

Jusqu’à présent, on a souvent mis en avant dans nos artworks des idées quasi fascistes ou communistes, des politiques extrêmes. Je trouve que c’est très symbolique des tactiques de dénonciation utilisées aujourd’hui. J’aime bien cette idée, c’est d’autant plus chimique et parlant à un moment ou le populisme resurgit de toute part. Cette pochette est l’œuvre d’un peintre suisse, Maximilien de Meuron, qui résume assez bien pour nous la composition de ce nouvel album.

Vos albums finissent souvent par un titre calme et minimaliste : Garden of the Numb sur Champagne Holocaust, et Goodbye Gobbels sur Songs for our Mothers. Penses-tu que le tracklisting, le format album, la structure et la composition des titres soient toujours aussi importants aujourd’hui, à l’ère du streaming et des playlists ?

Quand tu fais un album, il est plutôt pertinent de penser à son contenu, à la place de chaque morceau au sein de l’ensemble. Evidemment, sur Spotify, les gens vont écouter des singles, ou certains morceaux plutôt que d’autres. C’est d’ailleurs de cette manière que j’écoute de la musique aujourd’hui, je n’ai pas de collection de vinyles ou quoi que ce soit… Mais ça ne remet pas en cause le format album pour autant. En général, à la fin de l’enregistrement, nos morceaux sont désorganisés, et nous essayons justement de mettre de l’ordre dans tout ce foutoir. Pour cet album, ca a été d’ailleurs encore plus le bordel puisque nous étions trois compositeurs principaux. Sur les deux premiers, j’écrivais souvent les paroles, Saul composait la musique, et il avait davantage la main sur l’architecture de l’album. Cette fois, nous sommes trois avec Nathan, et il a fallu trouver un moyen de mettre en avant nos idées respectives au sein d’un même ensemble. Rendre tout cela compatible, ça n’a pas été simple. Sur Feet, ça a été une lutte monumentale pour finir le travail. Quand on a commencé à le composer, je crois qu’on est restés deux jours sur un thème électronique bizarre long de dix minutes. On le réécoutait à la maison et on se disait : j’adore ce truc, mais est-ce que c’est vraiment un morceau de Fat White Family ? Le processus a été très long pour savoir ce qu’on allait en tirer. Il a fallu qu’on ajoute des synthés et autres éléments avant d’arriver à quelque chose qui nous convenait vraiment. Ce genre de travail prend du sens quand l’album est vraiment fini. Si ce n’est pas le cas, c’est que tu as échoué (rires).

J’ai lu dans un article que tu ne semblais pas énormément apprécier Idles, tant leur musique que leurs textes… Je ne me souviens plus comment tu les as qualifiés…

Je les ai traités de ‘self-neutering middle class boobs’ (rires). Bon, je m’en veux un peu maintenant, ces mecs sont sûrement adorables mais ils sont symptomatiques de cette tendance problématique à mettre en avant cette idée vertueuse, paisible, selon laquelle ‘l’art, c’est d’être bon envers ton prochain’, ou ce genre de trucs. Ce n’est pas le cas, il n’y a rien de démocratique ou moral dans l’art. J’ai trouvé que ce groupe était symptomatique de ce problème, et j’ai trouvé ça vraiment ennuyant. Mettre en avant le fait qu’il faut être sympa avec les immigrants, merci mais je le sais déjà…

Pour autant, Idles, Sleaford Mods ou Fat White Family sont des groupes qui prennent très au sérieux les questions d’injustice sociale en Grande Bretagne aujourd’hui. Ne penses-tu pas que l’intention est plus importante que la légitimité pour parler de ces problématiques ? Au final, le plus important est de faire passer le message non ?

Le fait qu’ils appartiennent à une certaine classe sociale n’est pas la question. Je voulais juste dénoncer leur message un peu paternaliste. Enfin, ils prêchent un converti. Pourquoi d’ailleurs prêchent-ils des convertis ? Combien de mecs de droite écoutent BBC 6 en Angleterre ? Combien de gens ces mecs essayent de convertir en faisant ça ? L’art n’est pas fait pour sauver l’humanité. L’art est fait pour les sauver eux, point. Je trouve ça pénible quand les gens régurgitent ce qu’ils ont lu dans le Guardian sur des accords post-punk. Quel est le but ? Comment en sommes-nous arrivés là ? La musique est supposée être cette énergie névrotique, qui trace une ligne sur le chaos de la nature et toutes les erreurs de notre entourage immédiat. Pour moi, c’est ça la musique : cette défense psychique envers cette énergie brutale. Pourquoi Idles est si populaire ? Vraiment, c’est populaire ça ? Etre gentil avec les immigrants, est-ce que c’est vraiment ce que les gens ont envie d’entendre ? On le sait déjà, tu vois ce que je veux dire ? Donc ça n’a rien à voir avec le fait qu’ils viennent de la classe moyenne et qu’ils n’auraient pas de légitimité pour parler de quoi que ce soit. Ils l’ont et il n’y a aucun problème par rapport à ça. Je ne suis pas idiot, je ne pense pas qu’il y ait quoi que ce soit de noble dans le fait d’être pauvre. Je ne viens pas moi-même de la pauvreté, je viens d’une famille immigrée, d’une classe ouvrière, mais ce n’était pas le message que je voulais envoyer. Je voulais plus parler du fait que c’est pénible d’écouter continuellement ce discours…

Les musiciens de Fat White Family sont tous assez prolifiques : Insecure Men, The Moonlandings, Eccentronic Research Council… Cela n’a pas été trop difficile de vous remettre à jouer tous ensemble et de vous concentrer sur ce nouvel album ?

Quand les choses ont commencé à marcher pour Fat White Family, on ne gagnait pas vraiment beaucoup d’argent, mais nous commencions à avoir un nom. Soudainement, les gens ont été plus intéressés pour collaborer avec nous alors qu’avant, c’était déjà une galère de trouver des mecs prêts à se pointer à une répète vu qu’on n’avait pas d’argent pour eux, et qu’en plus on faisait en sorte d’empirer les choses en se comportant comme des gros cons… Désormais, les gens sont peut-être plus à même de s’impliquer dans tous ces projets. Et puis, si tu as des idées qui ne fonctionnent pas avec ton groupe, naturellement tu vas essayer de les développer ailleurs, et nous travaillons tous sur les side-projects de chacun. C’est quelque chose de plutôt sain de se détacher de tout l’aspect politique d’un groupe. Tout le monde réalise qu’il y a une vie en dehors.

Saul disait justement que son travail au sein d’Insecure Men ne pouvait pas être exprimé au sein de Fat White Family. Penses-tu que ces projets parallèles, en vous apportant une expérience supplémentaire, vous ont aidés à vous retrouver au sein de Fat White Family ?

Le truc c’est qu’à force de jouer avec des gens, tu assimiles leur processus de composition. Ça t’amène continuellement à de nouvelles idées, à des connaissances complémentaires qui sont évidemment bénéfiques. Le plus important selon moi, c’est la façon dont tu communiques avec les autres en studio, la manière avec laquelle tu arrives à composer avec leurs idées. Ces expériences m’ont permis d’être plus respectueux. Entre nous, il y a parfois des frictions en studio, mais nous sommes tout de même beaucoup plus à l’écoute qu’avant. En tout cas, je pense que tu peux vraiment ressentir toutes ces collaborations sur cet album.

Y a-t-il un but commun que vous voulez tous atteindre au sein de Fat White Family ? Selon toi, qu’est-ce que qui maintient le groupe dans sa direction ?

Lorsqu’un groupe est resté suffisamment longtemps dans le noir, cinq à dix ans dans la plus totale obscurité avant que quelqu’un ne s’intéresse véritablement à lui, toutes les illusions et les fantasmes qu’il pouvait avoir se sont évaporés. Cela forge quelque chose de très fort puisque tu finis par te dire que tu fais ton truc pour ton propre plaisir. En quelque sorte, tu développes ton propre micro-écosystème, avec ton propre sens de l’humour, ta propre culture, ton propre lexique. Du coup, le groupe a déjà du vécu et est solide avant même d’être découvert par le reste du monde. Peu importe le chaos, les drogues, le groupe est résistant. La connexion que nous avons Saul et moi ne s’est jamais évaporée, peu importe les mauvais moments passés. À ce niveau, on est limite devenus des frères. Tu peux voir ça chez quelques autres groupes, comme Sleaford Mods par exemple : tu vois tout de suite que ces mecs ont bossé longtemps et traversé beaucoup de bons et mauvais moments avant que les gens ne commencent réellement à s’intéresser à ce qu’ils faisaient. Parce que leur groupe est robuste. Malgré les apparences Fat White Family l’est également, et c’est ce qui nous permet de continuer à jouer ensemble. C’est dur de continuer à faire les choses avec les mêmes personnes, sans vraiment les connaître profondément et sans avoir de solides fondations.

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