Interview : The Ex (01-2001)

Interview : The Ex (01-2001)

Quels sont les critères qui ont fait évoluer la musique de The Ex en plus de vingt ans de carrière?

C’est une question énorme que tu me poses là! Je pense que le critère principal est d’être resté ouvert aux goûts musicaux de chacun. Notre attitude vis à vis de la musique est très ouverte, nous n’essayons pas de développer un seul style ou uniquement les goûts d’un d’entre nous. Nous écoutons de tout. Nous ne parlons même pas de style de musique mais d’esprit. Nous pouvons aller dans toutes les directions possibles car nous mêmes évoluons constamment. Nous ne jouons pas dans un créneau précis et préconçu.

Selon vous, de quoi a besoin un groupe pour durer?

Je ne sais pas. Certains groupes n’ont pas besoin d’une longue carrière (rires)! D’autres sont très bons et ne durent pas longtemps alors qu’ils ont des idées incroyables. Je ne pense pas que dans le cas de The Ex, nous ayons projeté quoi que ce soit sur le long terme. Nous avons fait en sorte de nous développer et de grandir tout simplement. Même encore aujourd’hui, nous ne nous disons pas « il faut que nous allions jusqu’à 35 ans de carrière! ». Nous restons ouverts et continuons notre évolution. Nous apprécions le fait de jouer ensemble, nous sommes tous encore excités à l’idée de jouer et travailler nos instruments. C’est intéressant car cela change tout le temps. Nous ne sommes pas gelés, tout est du à nos personnalités, à notre manière de gérer le groupe…

Votre carrière peut donc être comme un message qui dit « restez ouverts et vous durerez »…

Je n’interprèterais pas cela de cette manière parce que beaucoup de groupes sont ouverts mais ne durent pas pour une raison ou une autre.

J’ai lu dans une interview que vous sembliez improviser de moins en moins. Sachant que c’est surtout l’expérience qui peut permettre cela, n’est ce pas un peu contradictoire dans votre évolution? Est ce pour toucher un public plus large?

Je ne suis pas d’accord. Cela dépend totalement du projet discographique en cours. Nous n’évoluons pas de cette manière. Nous ne savons jamais nous mêmes comment nous allons évoluer. Dans un premier temps, nous faisons le morceau qui est structuré mais qui vient obligatoirement de l’improvisation… Si des musiciens sont invités, l’improvisation sera plus importante. Nous avons différentes phases, parfois nous avons besoin de structurer et d’autres ou nous nous laissons aller à nos émotions. Quant au public, on se moque qu’il soit important ou restreint.

Comment vivez vous le fait d’être un des piliers du rock indé mondial en compagnie de Shellac et Fugazi?

Si les gens voient cela comme ça, c’est super! Je pense que cela est surtout du au fait que nous sommes de la même génération et que nous jouons tous de la musique depuis un certain temps maintenant. C’est également génial si on peut inspirer autant de jeunes groupes que Fugazi ou Shellac. Nous mêmes avons été inspiré par d’autres groupes. Quand j’ai commencé, j’écoutais beaucoup Sonic Youth et Big Flame qui est un groupe anglais qui a très peu duré mais qui avait vraiment un son particulier. Ils ne jouaient que vingt minutes à chaque fois mais leur musique était formidable. Je les ai vus trois fois et à chaque fois je suis sorti avec une sacrée dose d’inspiration.

Etes vous souvent en contact avec ces deux groupes?

Nous jouons et tournons de temps en temps avec eux. Steve (Albini) a produit nos deux derniers disques. A chaque fois que nous partageons la scène, nous jouons devant beaucoup plus de gens car ils attirent un public plus large que nous.

J’ai récemment découvert Klekta Red. Ce projet existe t-il toujours? Comment vous est venue cette idée?

C’est parti de notre chanteur qui adore toute la musique folklorique des pays de l’est de l’Europe. Je le suis également donc nous avons formé le groupe avec des gens de Berlin. On se connaissait tous en tant qu’amis et musiciens donc… Nous avons joué qu’en France, en Hollande et en Italie. Nous ne tournons pas beaucoup car tout le monde a d’autres projets comme nous nous avons The Ex.

Faites vous parfois profiter de jeunes groupes de votre notoriété?

Nous avons un label mais nous ne sortons que les disques de The Ex. Nous ne sommes pas intéressés pour élargir la production à d’autres groupes. Nous avons créé le label juste pour nous débrouiller par nous-mêmes. Il y a tellement de choses à faire quand tu tiens un label, cela demande tellement de temps et d’énergie… Le seule chose que nous faisons, c’est inviter en Hollande des groupes que l’on a rencontré et qui nous ont plu. Par exemple, Happy With qui n’est pas connu car ils ne jouent que sur Bordeaux, mais qui est un groupe fantastique.

Quels sont vos projets pour les prochains mois?

Nous allons jouer en Angleterre, en Hollande et nous sortons notre disque au mois d’avril. Nous l’avons enregistré au studio Black Box, à côté d’Angers et Vicious Circle le sortira en France.

Comment s’est fait ce choix?

Ils sont amis avec le mec qui organise nos concerts. Par son biais, nous sommes rentrés en contact avec eux…


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