
15 Sep 14 Interview – Koqa Beatbox, offre triple play
Rencontré lors de la neuvième édition du festival Rock Altitude dans le Jura Suisse d’où il est originaire, Arthur – à l’initiative du projet KoQa Beatbox – nous raconte d’où vient sa passion du Beatbox, et comment il en est venu à monter son trio dès plus atypique (beatbox, trompette, batterie) pour en arriver à créer de véritables performances sonores et visuelles à chaque concert.
Comment un trio aussi particulier arrive à faire son chemin?
Arthur: Depuis le début, notre histoire est assez particulière. On a eu énormément d’occasions, sans forcément aller à la recherche du succès. Tout s’est fait très spontanément, selon nos envies. Dès le départ, beaucoup de gens nous ont suivi et soutenu, et je pense que ça nous a donné la force de suivre notre chemin sans trop se soucier de ce qui se fait habituellement.
Tu es à l’initiative du projet. D’où te vient cette passion du BeatBox?
KoQa était un projet solo à la base. Le beatbox m’est venu un peu tout seul. J’ai commencé à faire des rythmiques avec ma bouche et ça me plaisait bien. J’ai vite réalisé que j’étais beaucoup plus doué avec ma bouche qu’avec des instruments. Quand j’ai commencé, il y a donc huit ans, on ne trouvait pas toutes les vidéos que l’on trouve aujourd’hui. J’ai appris en observant des ‘vieux de la vieille’ comme Rahzel et Kenny Muhammad. Quand la discipline a commencé à se démocratiser, j’ai vite été attiré par les démarches artistiques plus que par les prouesses techniques. En 2010, j’ai donc commencé à sampler mon beatbox, à rapper, et à faire un certain nombre de collaborations. Mes plus grandes inspirations pour le beatbox sont Dub FX, Beardyman, Reeps One, Dave Crowe de Heymoonshaker… Mais, en réalité, je m’inspire peu des autres beatboxers, plutôt de mes rencontres.
Quand KoQa est-il devenu un trio?
Quand j’ai commencé mes collaborations, j’ai travaillé avec Félix Fivaz (batterie) et Paul Butscher (trompette). On a vraiment accroché, artistiquement et humainement, et KoQa est devenu un trio au début de l’année 2013. On s’est fait notre petite réputation, et on était plutôt satisfait des atmosphères qu’on arrivait à créer en live. En 2014, on a décidé d’agrémenter nos lives et de faire appel à des pros du visuel. Cela a donné le projet ‘Cyclic Oscillation’.
Quand tu es face à tes compositions, parce que ton trio est tout de même très atypique, comment envisages-tu le processus de création?
Ca se passe souvent comme dans n’importe quel groupe, on jamme. On a appris à jouer ensemble, à utiliser nos instruments et nos machines, et même si dans nos têtes il ne se passe pas la même chose que dans un groupe de rock, le processus de composition est assez standard. Parfois, je compose des trucs tout seul sans forcément les imaginer être joués avec la batterie et la trompette, et ça finit par nous inspirer un morceau trio.
Drum’n’bass, hip hop, jazz, trip hop… Vous jonglez entre de nombreuses influences…
Le côté Jazz vient principalement de Paul et Félix qui maîtrisent ce sujet. Moi j’en écoute volontiers, mais ce n’est pas ma principale influence. Nos inspirations communes viennent plus du Hip Hop comme The Roots, a Tribe Called Quest, ou plus récemment Dope D.O.D. On est aussi tous les trois de grands amateurs de trip hop (Portishead, Massive Attack pour ne citer que les classiques). Mais vu notre formation atypique et nos influences très variées, je ne pense pas que notre musique puisse porter d’étiquette, ou être réellement comparable à celle d’autres formations.
Décris-moi ‘Cyclic Oscillation’…
J’aime bien voir ‘Cyclic Oscillation’ comme un spectacle. C’est un show où musique et performance ne font qu’un. KoQa est un trio, et pour moi, Cyclic Oscillation est un quintet. Le VJ (Baron Von Öctø Püss) et le concepteur lumières (John Michael) sont comme deux musiciens supplémentaires sur scène. On ne voulait pas ajouter des visuels sur la musique comme ça se fait normalement, mais créer une seule entité composée de plusieurs éléments qui se poussent à évoluer les uns les autres.
Photo: Stan of Persia
Pourquoi cette volonté de travailler l’image et de l’insérer dans le show?
On a constaté que notre musique avait un effet fort en live. On réussit à créer des atmosphères particulières, peut-être parce que notre formation n’est pas vraiment habituelle. On avait très envie de pousser l’effet de nos lives à son paroxysme, et c’est là que les visuels prennent tout leur sens. Quand on joue sans les visuels, on a beaucoup plus de travail au niveau de la présence scénique, et ça rend le show complètement différent. J’aime bien l’idée que les mêmes morceaux soient perçus complètement différemment avec ou sans visuels.
Votre projet est très jeune mais pourtant déjà bien en place sur scène. Comment vois-tu évoluer KoQa?
Le projet est très jeune, mais nous, on n’est pas si nouveaux dans ce monde. On a tous eu des projets au préalable, et on est tous professionnels dans notre domaine. Beaucoup de gens nous soutiennent depuis le début, et ça a été notre moteur. C’est grâce à eux qu’on se bouge le cul pour faire évoluer et faire connaître notre musique. A mon avis, le projet va évoluer comme il a évolué jusque-là: très spontanément. On a déjà une idée de nos buts, on veut notamment s’exporter, voyager dans l’idéal, et partager des bons moments avec pleins de gens. Pour l’instant, on a énormément travaillé nos concerts, et on a toujours fonctionné avec le bouche à oreille. On va continuer comme ça, mais on va aussi donner la possibilité aux gens de nous découvrir autrement qu’en live. On a plusieurs idées en tête.
Quels sont les projets? Allez-vous sortir un premier disque?
On va sortir un gros clip mi-décembre. Il sera fait en collaboration avec une réalisatrice dont on adore le travail, Camille De Pietro. Avec ce clip, on va montrer une autre facette de ce qu’on fait, tout en gardant notre côté ‘mystérieux’ où les gens ne nous découvriront vraiment qu’en live. Quant à un disque, on en fera certainement un, un jour, quand on aura une réelle envie de mettre notre musique sur un support physique, et quand on aura des compositions qui ont leur place sur un CD. Si on en fait un, un jour, il sera bien. On ne va pas faire un album pour faire un album.
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