25 Août 10 Interview – Klaxons (rires)…
On avait rencontré les Klaxons il y a un peu plus de trois ans, lors de leur passage à La Cigale (Paris), alors que leur premier et excellent album « Myth Of The Near Future » recevait un accueil unanime. Trois années sont donc passées. Pas les plus faciles. Car si les Anglais ont tourné de par le Monde, joué avec les plus grands et sont devenus un groupe attendu, la gestation de leur deuxième disque, celui de la confirmation, n’a pas été la moins douloureuse. C’est donc à la veille de la sortie de « Surfing The Void » que nous recroisons leur route, à l’occasion d’un marathon promo parisien qui semble avoir été éprouvante pour eux. C’est le début de soirée en ce mois de juin 2010, et le trio semble avoir réservé ce qu’il avait de plus intéressant à dire à nos confrères du jour. A cette heure, il reste seulement quelques miettes, et surtout un humour second degré, un poil lourdingue et pathétique, qui aurait pu nous faire tourner les talons. Les Klaxons ont bien changé, à moins qu’on soit définitivement mal tombés.
Trois ans sont passés entre « Myth of the Near Future », qui vous avait imposé comme les nouvelles coqueluches anglaises, et ce nouvel album. Qu’avez-vous fait pendant tout ce temps?
On a pris du bon temps, on a beaucoup fait la fête, et on a vécu des moments cool. On a par exemple joué aux Brit Awards avec Rihanna, on a fait Bercy avec Daft Punk, le Zénith avec Justice, le Madison Square Garden avec Bjork… C’était musique, rencontres, des copines qu’on a perdu depuis. On est devenu fous, puis on a retrouvé la raison. Un plutôt beau programme!
Avec le style nu rave qui était le vôtre il y a trois ans, vous étiez les symboles de la génération fluo kids. Vous vous considérez comment maintenant?
Est ce que les Fluo Kids existent toujours? Les mouvements et tendances viennent et repartent si rapidement… Nous, on se considère comme un gros groupe de pop à succès puisque c’est ce qu’on a toujours voulu être: avoir du succès, faire des grands concerts, etc… Jusque là, on se considèrait plutôt comme indie, voire un petit groupe branché qui avait pour but de devenir des stars, de tout rafler, voire de jouer dans des stades.
« Surfin The Void » est sorti cette semaine. C’est quoi cette pochette avec le chat?
C’est Thomas Bangalter des Daft Punk (rires). Maintenant qu’on les connait et qu’on sait à quoi ils ressemblent… On les a rencontrés à Los Angeles et James leur faisait des noogies, et les caressait sous le monton comme on fait aux chats pour les calmer ou les faire ronronner (rires).
Le premier album partait dans tous les sens, était assez bordélique, avec plein de couleurs… Celui-ci est beaucoup plus sombre je trouve. Que s’est-il passé pour qu’il en soit ainsi?
C’est étrange, tous les français disent cela et partagent cet avis. Nous, on le trouve plutôt lumineux, même blanc. Comme une lumière blanche!
On y trouve aussi moins de sonorités et d’accointances électroniques…
Tu ne peux pas ramener énormément de monde dans un stade si tu ne changes pas un peu ton style. Parfois, il faut prendre des décisions, oser le changement. Les remixes ne fonctionnent pas dans les stades par exemple, tout le monde y joue ses propres titres, qu’il s’agisse de Depeche Mode ou de U2. Soulwax? Ils ne jouent pas dans les stades (rires).
Vous avez toujours eu un univers visuel assez fort, notamment via vos clips. Pouvez vous revenir là dessus?
Le prochain clip vient d’être annulé il y a dix minutes donc on ne sait pas à quoi il ressemblera. On pourrait peut être se filmer dans un stade vide qu’on essaierait de remplir (rires).
Si les stades sont tellement une obsession, pourquoi ne pas avoir sorti de chanson pour la coupe du monde de foot?
On en avait une, mais on ne l’a pas sorti (rires). On la ressortira pour le prochaine Euro. Tu verras, c’est énorme.
Avec du vuvuzela?
Oui, bien sûr. Le vuvuzela, c’est du si bémol, ce qui est parfait car la chason qu’on a écrite est aussi en si bémol. Ca correspond parfaitement, c’est magnifique, et les harmonies sont super en plus…
Qui en jouera dans le groupe?
Tout le monde sauf nous! Toute l’Afrique (rires)!
Redevenons sérieux. Qu’en est il exactement de cette histoire d’album qui, dans un premier temps, a été refusé par le label?
C’est un mensonge, tout cela a été inventé par Soulwax (rires). C’est Stephen qui a dit ça, mais il a menti.
A l’époque du premier album, vous envisagiez une trilogie. Est-ce toujours le cas?
Ouais (rires). Celui là constitue la deuxième partie, le prochain sera la fin de l’histoire, la fin du contrat en 2012. On le sortira juste avant la fin du monde histoire que tout le monde puisse l’écouter, si possible en juillet pour faire la tournée des festivals, juste avant une tournée des stades en guise d’adieu. Sans compter l’Euro 2012, les Jeux Olympiques. On fera ça aussi (rires).
Pourquoi avoir changé de producteur pour ce disque? Vous trainez toujours avec James Ford?
James Ford était juste fatigué. Il a travaillé un peu, mais entre les fiestas et les dj sets, il se couche tout le temps à six heures du matin. On est toujours amis mais, vu qu’il dort tout le temps, c’est impossible de booker des sessions avec lui. Le nouveau était plus approprié, il restait éveillé plus longtemps, n’était pas dj, n’avait pas de remix à faire. Ross Robinson vit à Venice Beach. C’est cool là bas, y a des bonnes vagues, on peut surfer.
Vous deviez donner un concert à Tel Aviv il y a peu de temps avec d’autres groupes. Pourquoi est ce que ca ne s’est pas fait?
Quelle est ta prochaine question? Je ne vois pas ce que tu veux dire…
Autre nouveauté, vous avez un nouveau guitariste…
Oui, c’est Anthony Rossomando des Dirty Pretty Thing. C’est une très bonne recrue pour le live, pour élargir notre son… Puis il ramène toujours plein de fille, il nous aide bien pour ça.
Qu’est ce qui vous plait musicalement en ce moment? Etes vous toujours proches des Arctic Monkeys et de Lightspeed Champion?
Il y a ce très bon groupe punk qui s’appelle Flats. On adore aussi These New Puritans, Fuck Buttons… Les Arctic Monkeys sont vraiment des mecs cools. On a vu Alex il y a peu de temps. Leur dernier album est vraiment réussi. Quant à Dev (Lightspeed Champion), Jamie a vécu avec lui pendant deux ans. La pire collocation du monde, il ne payait pas les factures (rires). Tiens, il y a aussi l’album de Matrix Metals qui est vraiment génial. C’est le nouveau projet de Sam Mehran de Test Icicles.
Le mot de la fin?
On n’a pas dit de trucs trop méchants sur les filles? On a donné que des scoops sur Soulwax, Daft Punk, Anthony Rossomando, Test Icicles… Tu vas avoir du mal à traduire tout cela… (rires)
No Comments