03 Nov 11 Interview – Im Takt, en cadence
Jouer en première partie du buzz Metronomy dans une salle comme l’Aéronef de Lille est une grosse opportunité pour un tout jeune groupe. Les jeunes bretons de Im Takt l’ont bien compris, et y délivrent un show à la hauteur de nos espérances fondées sur leur premier EP éponyme, à la frontière de la pop et du math-rock. Entretien devant un steak-pâtes cuit à point. Sauce au poivre.
Im Takt, groupe émergeant, qui êtes-vous?
Vincent (basse/claviers): On est trois petits gars de Brest… dont un de Carhaix, on avoue. Le groupe a quasiment deux ans d’existence. On est donc un trio.
Et Im Takt, ça veut dire quoi?
C’est de l’allemand, et ça veut dire « en cadence »!
Forcément, la première fois qu’on écoute un groupe qu’on ne connaît pas, on cherche des comparaisons. Personnellement j’ai trouvé des similitudes avec un groupe comme Breton…
Xavier (guitare/claviers/chant): … Qui sont anglais, rien à voir avec nous! (rires)
… ou les Ecossais de Errors, avec une touche électro beaucoup plus marquée. De votre côté, comment définissez-vous votre son?
Errors, oui, on nous l’a déjà dit! Il y a une assise rock avec le côté guitare/basse/batterie, puis les claviers et tous les sons que j’ajoute donnent cette touche électro… Je pense qu’on est un vrai groupe d’électro-rock.
Sur Myspace, on lit le terme « Krautpop »…
(rires) Je sais pas, faut trouver des termes! Il y a un côté répétitif dans notre son qui lui donne cette facette kraut, les boucles évoluent, c’est assez long à s’instaurer… Et pop parce qu’il y a un peu de chant, donc on est gentil! (rires)
Durant le concert, on a entendu effectivement un peu de chant, mais sur l’EP, ça reste rare!
Bertrand (batterie/boite à rythme): Il y a un prochain EP qui va sortir pour les Trans’Musicales où l’on joue, et il y aura du chant sur quasiment tous les morceaux.
Grosse différence avec le premier!
Xavier: Oui, du coup, ça change la donne. Sur le premier maxi, on n’avait pas encore trouvé notre esthétique. Comme aucun de nous n’avait jamais chanté, on ne se sentait pas prêt. Là, ça commence à venir, on a encore du travail là-dessus mais on commence à trouver notre identité, et ça prend beaucoup de temps. C’est aussi pour ça qu’on ne joue quasiment plus les titres du premier EP, et il est temps qu’on en sorte un nouveau aussi pour que les gens y retrouvent ce qu’on joue en live.
Le chant va t-il devenir systématique?
Vincent: On a encore des ambiances un peu DJ set, électro, avec des nappes et des trucs qui évoluent bien, mais on garde l’aspect « chanson » avec textes-couplet-refrain parce qu’on s’est rendu compte qu’on n’arrivait pas à faire tout un set entièrement instrumental assez efficacement. Chanter, c’était donc une volonté. Du coup, on a pris les micros, on les a branchés, et voilà!
C’était votre première fois à Lille, c’était comment?
Xavier: Les gens sont super réceptifs!
Bertrand: La salle est énorme, on n’a jamais joué dans ces conditions là, excepté en festival. Sauf qu’à chaque fois qu’on a joué en festival, c’était très tôt, avec pas grand monde.
Vincent: Là, le public était présent dès 20h!
Xavier: Il n’avait pas envie de louper Metronomy, donc tout le monde était là dès le début, c’est une bonne chose.
C’est une grosse opportunité de jouer en première partie de Metronomy…
Oui, on a le même tourneur! Comme on vient de commencer à travailler avec Talent Boutique, le tourneur nous avait dit qu’il essaierait de nous placer en première partie parce qu’en terme d’esthétique, ça collait à peu près.
Est-ce que vous avez réfléchi à comment conquérir un public qui vient à la base pour Metronomy?
Non, là, c’est la première fois qu’on a un set qui nous plaît dans son intégralité, avec des morceaux qu’on a vraiment travaillé pour trouver notre propre esthétique. Du coup, on n’a pas réfléchi de manière à être satisfaits de nos morceaux, même si on doit encore travailler dessus. De toute façon, on l’a su il y a une semaine et demi!
Je ne vous cache pas que c’est pour vous voir que je viens, pas pour Metronomy!
(rires) Ah, c’est pour ça que t’es pas en bas! Grouille-toi parce qu’on a envie de descendre nous! (rires) On aime bien ce groupe tous les trois.
On a l’impression que vous piochez vos sons quelque part entre aujourd’hui et les années 80. Quelles sont vos influences?
LCD Soundsystem et toutes les productions DFA pour le côté dansant.
Vincent: Là-dessus on est d’accord tous les trois!
Xavier: Vince écoute plus de rock…
Vincent (en montrant chaque membre du doigt): 70s, 80s, 90s! (rires)
Xavier: Moi, un peu plus de techno, Béber écoute les deux. Comme on a les instruments qui nous permettent de concilier tout ça, on essaye d’évoluer vers un truc de plus en plus dansant. Il y a le côté techno/électro qu’on essaye de rendre plus présent. Après, on ne veut pas non plus rentrer dans une formule club! On veut garder l’esprit live, et comme on boucle tous nos instruments, on garde cette assise rock. On ne fera jamais de pure techno.
Quel est votre dernier disque coup de cœur?
Le dernier Bill Callahan.
Vincent: C’est toi Xavier qui m’a fait découvrir James Blake, je suis vraiment bluffé par son adaptation moderne de la combinaison voix/piano!
Bertrand: Le dernier The Rapture!
Quand sortira le nouvel EP?
On commence à enregistrer après demain. Ca a été décalé avec la tournée Metronomy! Trois jours de prise, deux jours de mix, et on part au Japon. On a envie que ça sorte pour les Trans’Musicales. Normalement, ce sera pour le 28 novembre, dans le rush!
Un album dans les tuyaux?
Oui on en parle…
Xavier: Mais on n’a pas de label…
Vincent: On n’a pas envie de sortir un album pour sortir un album, que personne n’écoutera. Et puis on n’a pas encore la matière. Pour l’instant, on reste au stade de l’EP.
Xavier: Et puis je pense qu’on est trop jeune pour déjà sortir un album. Comme je te disais, on commence juste à trouver l’esthétique de notre groupe. Va falloir bosser pour avoir des morceaux qui nous plaisent et en faire un album.
J’ai entendu dire que vous alliez vous faire remixer par Shiko Shiko?
Bertrand: Oui, c’est en cours! On joue avec eux aux Trans’.
L’actu chez vous, c’est donc également cette tournée au Japon. Comment s’est présentée cette opportunité?
C’est notre éditeur, Upton Park Publishing, qui est invité tous les ans à un festival type Le Midem en France. Ça s’appelle le Tokyo International Music Market, et il propose un groupe chaque année. Cette année, on a été sélectionné. Du coup, on a mis toutes les chances de notre côté, on a cherché des contacts, des subventions, et on a six dates là-bas.
Vous savez à quoi vous attendre?
Xavier: Absolument pas!
Vincent: Ca va être un vrai dépaysement!
Le serveur du catering: Attention, tu ne prends pas l’assiette avec les mains, c’est brûlant!
On va arrêter là-dessus, bon appétit!
credit photo: Benoit DARCY | WWW.ZDAR.NET
No Comments