02 Mar 10 Interview – I Am Un Chien a les crocs!
Ils sont trois sur scène, souvent que deux en photo, mais font toujours beaucoup de bruit… Les parisiens de I Am Un Chien reflètent parfaitement cette génération de musiciens qui prennent un malin plaisir à pulvériser les barrières musicales. Efficaces, ils le sont assurément, bien qu’ils peinent encore à gommer des influences partagées entre Justice, Prodigy ou Rage Against The Machine. Pourtant, entre assurance insolente et discours légèrement convenu, Doug et David ont incontestablement compris qu’il fallait savoir se vendre. La preuve.
I Am Un Chien est né un peu par hasard, à l’origine vous apparteniez au groupe Emotion Akin To Terror…
David: C’est ça. Vers 2005-2006, on faisait partie de ce groupe rock, et on a décidé de remixer l’un de nos titres. On s’est fait appeler I Am Un Chien pour l’occasion et le résultat a carrément buzzé sur MySpace. On avait plus de demandes de titres et de lives pour ce projet là que pour Akin To Terror. Du coup, on a laissé tomber notre groupe pour se consacrer à ce qui n’était qu’une blague au départ. Le projet est devenu beaucoup plus sérieux par la suite, au fur et à mesure des compos et des lives.
Vous pouvez nous rappeler les étapes clefs jusqu’à la sortie du « First EP »?
Doug: Tout est vraiment parti de ce remix, c’est grâce à lui qu’on a pu enchaîner les lives. On a fait pas mal de dates sur Paris, à la Flèche d’Or notamment.
David: Les premiers concerts à la Flèche d’Or sont venus très vite, au bout de deux mois environ. On n’avait pas trop pris le temps de répéter, juste huit titres pour pouvoir se produire, parce que l’optique c’était vraiment la scène. On savait que ça nous aiderait pour bosser le premier EP, pour repérer les titres que le public apprécie. Ça nous a quand même pris trois ans, mais au moment de le sortir, l’identité I Am Un Chien existait. Maintenant que la machine est lancée, on peut continuer à revendiquer notre style.
Doug: Rien de tout ça n’était très sérieux au départ, c’était juste un titre mis en ligne sans espoir que ça continue.
David: C’est grâce au public qu’on a continué, en se produisant sur scène et en voyant qu’on avait des fans au premier rang qui chantaient les paroles. C’était très bizarre pour nous. Il y a trois ans, rien n’était rôdé, et sur scène on était presque comique par moment, aussi bien dans nos gestuelles que dans le décor qui se limitait à une photo de deux chiens. Avec le temps, on a mûri, on a bossé les titres et on est devenu un peu plus pro, un peu plus sérieux. C’est le public qui nous a fait évoluer, c’est lui qui valide les titres en réagissant à nos lives.
Aujourd’hui encore vous commencez par tester vos morceaux sur scène?
David: C’est toujours le cas oui, on mise beaucoup sur le live. On vient de sortir l’EP, tout le monde adore, ça marche grave, on est super contents, mais on continue de tout miser sur le live. C’est d’ailleurs ce qui est cool dans notre groupe. A l’écoute, les gens peuvent penser qu’on est deux Dj’s Electro derrière nos platines, alors qu’en live ils s’aperçoivent que c’est un vrai show, qu’on est une vraie formation rock. On fait en sorte que nos prestations soient vivantes, on ne se contente pas d’arriver sur scène et d’allumer nos laptops.
Quels ont été les retours sur ce premier EP?
David: Aujourd’hui, c’est très important pour un groupe de sortir un EP, ça permet d’avoir sa structure et de se faire connaître auprès de la presse, de s’exporter internationalement. On vient d’apprendre qu’on en a vendu plus aux States qu’en France, donc c’est cool, on voit que ça marche, on a joué devant cinq-cent personnes à Moscou il y a une semaine et on constate que tout s’exporte très facilement.
Pour ceux qui ne vous auraient pas encore découvert sur scène, vous pouvez nous dire en deux mots à quoi ressemble un live de I Am Un Chien?
David: I Am Un Chien sur scène, c’est beaucoup d’énergie, beaucoup de plaisir donné au public.
Doug: C’est très important cette proximité avec les gens. Qu’il y ait dix ou cent personnes dans la salle, le show dépend en grande partie d’eux. Il y a beaucoup de complicité sur scène, David passe sont temps à interagir avec eux. Pour le reste, c’est violent.
David: C’est de l’heavy Electro.
Doug: On essaie plus de faire un show rock qu’electro.
David: Si à l’écoute on peut penser que c’est electro, on a une toute autre image sur scène. Les gens peuvent être surpris et préférer le CD au live, mais la plupart du temps c’est l’inverse.
Prodigy, Rage Against The Machine, Justice… Ce sont des références que vous reprenez à votre compte?
David: Personnellement, j’écoute pas beaucoup d’electro, j’écoute surtout du rock et on est des gros fans de Sonic Youth, de toute la scène Shoegaze. Mais pour ce qui est de l’electro, Prodigy à fond ouais! On est aussi très fans de !!! et on essaie de mélanger les styles pour créer notre propre concept, sans aucune limite. On mélange toutes nos idées et on voit ce que ça donne. Pour l’instant, ça marche.
D’ailleurs, le côté crade et bourrin de votre « son », c’est aussi le fruit d’un accident si j’ai bien compris. D’un mixage approximatif a priori…
David: Comme au départ on ne connaissait rien à l’electro, on a poussé les machines à fond pour créer ce truc que les gens ont trouvé génial. On a essayé de faire des tests plus clean en studio, mais ça ne marchait pas. On n’a pas la même étincelle que lorsqu’on travaille dans nos propres studios. J’ai l’impression qu’il n’y a que chez nous, quand on pousse les machines à saturation, que ça fonctionne. Aujourd’hui, je pense qu’on a une vraie identité dans notre son, c’est ce qui nous démarque de plein d’autres groupes.
Vous craignez le fait d’être associés à une scène « bruitiste » incarnée par Justice, EdBanger et consorts?
Doug: Au départ on nous a beaucoup associés à eux parce qu’on est arrivés au même moment. En gros, quand Justice sortait son album. Forcément, les gens ont voulu nous comparer alors que c’est un raccourci un peu facile. Maintenant qu’on a sorti nos premières compos, notre premier EP, qu’on a fait nos premiers lives, ça évolue et les gens prêtent plus attention à notre côté rock.
David: On est des gros fans de Justice et on ne se considère pas du tout au même niveau. Donc tant mieux, je trouve ça cool qu’on ait pensé à nous comparer.
Il y a peut-être d’autres groupes electro-rock dont vous vous sentez plus proches?
David: Je ne connais pas assez ce qui se fait, mais j’ai l’impression qu’en France on est un peu les seuls dans ce style là. Au-delà, on se sent évidemment très proche d’un groupe comme Stuck In The Sound, pas seulement parce que c’est mon frère mais parce qu’on respecte beaucoup leur travail.
Avant même la sortie de l’EP, vous aviez déjà pas mal tourné, aussi bien en France qu’à l’étranger. Quel est votre meilleur souvenir à ce jour?
David: On était à Moscou la semaine dernière, mais avant la sortie de l’EP on avait fait Londres, la Belgique, New-York, New Jersey… Et notre meilleur souvenir, je pense que c’est Budapest!
Doug: On a atterri genre deux heures avant le live et on a trouvé une salle pleine, six-cent personnes à fond alors qu’on ne s’attendait pas du tout à ça.
David: C’était une super bonne soirée, on avait été très fort ce soir là face à des Hongrois complètement tarés. On a passé un week-end inoubliable et ce live là, on n’est pas prêt de l’oublier!
Vous travaillez d’ores et déjà sur un premier album? Vous pouvez nous en dire un peu plus à ce sujet?
Doug: On travaille déjà dessus oui. C’est un peu dans la même veine que l’EP qui déploie à peu près toutes les facettes de I Am Un Chien. On a essayé de montrer un peu tout ce qu’on savait faire pour ce premier jet, le côté hip-hop avec « All My Life », « Chicago » pour le côté métal… On veut continuer à surprendre sans se donner aucune limite, ni s’enfermer dans aucun style.
David: La difficulté, c’est de sortir des titres qui ne se ressemblent pas mais qui ont la même alchimie. On le prouve un peu sur l’EP, dans le cas de « All My Life » et de « Chicago », on passe plus ou moins du hip-hop au métal, mais ça se ressemble. Quoi qu’il en soit, un deuxième EP sortira avant l’album, probablement cet été. En attendant, on laisse le premier respirer, on continue de le faire circuler pour qu’il arrive à ses fins.
sam
Posté à 12:48h, 09 marsputain c’est vraiment de la merde.