Edith Frost, « la musique était devenue un poids »

Edith Frost, « la musique était devenue un poids »

Vingt ans après It’s a Game, Edith Frost revient avec In Space, un nouvel album porté par une voix restée intacte et une écriture toujours aussi limpide. Longtemps éloignée du circuit car rattrapée par un quotidien trop lourd à porter seule, la chanteuse folk aborde pour nous son absence prolongée, son lien indéfectible avec Drag City, le travail de fond avec ses vieux alliés Rian Murphy et Mark Greenberg, la place prise par le TDAH dans sa vie, et les bricolages techniques qui lui permettent aujourd’hui d’imaginer une scène en solo. Un témoignage humble et lucide d’une artiste particulièrement touchante, qui n’a jamais cessé de composer, même en silence. Le genre de personne avec qui on a le sentiment de devenir ami en dix secondes, et avec qui on sait d’emblée que la conversation pourrait durer des heures.

Je suis vraiment ravi de faire cette interview. J’ai découvert ta musique vers 1998, avec Telescopic, et je suis tes albums depuis…

Edith Frost : Merci beaucoup, ça me touche et me surprend toujours de savoir qu’il y a des gens qui me suivent encore… Je suis heureuse qu’on procède ainsi, par entretien oral. Si c’était par email (ce qu’elle souhaitait pourtant à l’origine de notre discussion, ndlr), cela me prendrait des heures, car je voudrais trop bien faire. Je tape presque 90 mots par minute – j’étais dactylo professionnelle. Et je me mettrais à vous bombarder d’infos. Là, vous avez plus de boulot, vous devrez me corriger mais, pour moi, c’est plus fluide. C’est une conversation, c’est plus vivant.

Comment te sens-tu alors que la sortie de ton nouvel album, In Space, est imminente (la conversation remonte à février 2025, ndlr) ?

Je suis absolument débordée d’excitation. Honnêtement, c’est probablement la période la plus exaltante de ma vie. Je suis mentalement épuisée… mais dans le bon sens.

Est-ce que les critiques à venir, autour de cette sortie, comptent toujours pour toi ? Est-ce que ça te touche encore, après tout ce temps ?

Évidemment. Je suis convaincue que l’album est bon. J’ai toujours eu des critiques plutôt favorables, pas forcément dithyrambiques, mais au-delà de ce à quoi on pouvait s’attendre, surtout au vu des ventes. Même les mauvaises, je les publiais sur mon site à une époque. C’était idiot. Sûrement une façon de faire un contrepoint. Et puis, qui n’a pas besoin de thérapie aujourd’hui ? Tout le monde en aurait besoin.

Je me souviens d’une critique assez dure de It’s a Game par Pitchfork. Elle m’avait un peu agacé…

Je ne me rappelle plus précisément ce qu’ils avaient dit. C’était sur le ton : ‘elle se plaint sans arrêt de ses histoires d’amour‘ ? Pourtant, je ne suis pas du genre à me lamenter, c’est juste que j’aime écrire ce genre de chansons mélancoliques. Les gens ont tendance à croire que tout ce que je chante est autobiographique, comme si c’était un journal intime, comme si tout cela, c’était moi, sans filtre. Or, il y a un travail, une fabrication, un artisanat. J’invente, je construis, je façonne. Et on oublie souvent que c’est une création, pas une confession brute. L’identité artistique d’une personne ne se résume pas à sa vie. On canalise des émotions, des expériences. Et j’ai parfois l’impression qu’on ne me donne pas le crédit de cela, qu’on pense que mes chansons sont simplement des mails mis en musique, ce qui n’est pas du tout le cas.

C’est ton premier album depuis vingt ans. Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ?

J’ai vécu ma vie… J’ai découvert récemment que j’étais atteinte de TDAH, ce que j’ignorais totalement jusque-là. J’ai 60 ans aujourd’hui. À l’époque de mes premiers albums, gérer soi-même sa carrière musicale était très compliqué. Je n’avais pas les moyens de payer un manager donc, en tournée, je faisais tout moi-même : la route, la logistique, le merchandising… Je restais assise à l’avant du van, complètement épuisée. J’étais en dépression, je buvais trop de café, et je pensais simplement que j’étais une personne fondamentalement malheureuse. Aujourd’hui, je sais que ce n’était pas ‘à cause de moi’, mais d’un trouble non-diagnostiqué. J’ai réalisé avec le temps que j’avais choisi une carrière qui me dépassait un peu, et que je n’étais jamais parvenue à atteindre un niveau suffisant pour m’entourer de personnes capables de m’aider, ce dont j’avais désespérément besoin. Alors j’ai fini par me replier sur moi-même, écarter tout ce qui me rendait anxieuse, tout ce qui me bouleversait. J’ai vécu une vraie rupture psychologique, un effondrement. J’en ai parlé à mon médecin qui m’a écouté et qui m’a dit que, de nos jours, on osait plus facilement aborder ces sujets. Il m’a prescrit un antidépresseur et m’a envoyé chez un psychiatre.

Et ce diagnostic est tombé quand ?

C’était il y a un an et franchement, ça a été une révélation. Une claque. Tout à coup, tout s’est éclairé. Un jour, en studio, Rian Murphy m’a dit que j’étais une femme complètement différente. Il parlait de ma concentration, de ma tranquillité. Avant, j’étais incapable de rester calme, je me laissais submerger par le trac. Cette fois-ci, tout s’est déroulé avec une fluidité incroyable.

Donc, c’est finalement le fait d’avoir été diagnostiquée et traitée pour le TDAH qui a permis la sortie de ce nouvel album ?

Oui, tout s’est enchaîné naturellement. Et puis, il y a deux personnes qui comptent énormément dans cette histoire : Rian Murphy qui a toujours été mon producteur, et Mark Greenberg qui faisait partie du groupe de départ. Je crois que c’était à l’époque de Wonder Wonder, sinon c’était Love is Real, qui a en quelque sorte servi de précurseur à Wonder Wonder. Love is Real, c’était un test. On voulait expérimenter l’idée d’un groupe plus étoffé. On s’est dit : ‘Allez, on essaie‘. On a trouvé un studio abordable et on a réservé une journée d’enregistrement. Je crois qu’on était cinq musiciens ce jour-là. Pas un orchestre, mais un groupe suffisamment grand pour tester l’ambiance. Et ça a marché. Alors, pour Wonder Wonder, on est allé enregistrer au Electrical avec Steve Albini. Steve – que Dieu le bénisse – avait une grande salle dans laquelle on pouvait jouer tous ensemble. C’était comme un orchestre rock. On était dix ou douze musiciens à jouer en même temps pour enregistrer les pistes de base. On y est resté quatre jours, à tout mettre en boîte. Tout ça a été fait très vite mais cette session avait une qualité particulière étant donné que tout avait été capté dans une même pièce. Steve avait passé la journée entière à installer les micros, à placer des barrières entre le batteur et le violoncelliste… C’était le chaos, mais un chaos magique. Et ça a fonctionné. C’était incroyable. Sur It’s A Game, on a choisi de faire les choses autrement. On s’est dit qu’on allait alléger, réduire encore, jusqu’à alterner différents trios. C’était donc beaucoup plus dépouillé, plus minimaliste.

Et sur ce nouvel album, comment avez-vous procédé pour l’enregistrement ?

Habituellement, Rian Murphy prend les devants. Il est un peu comme mon boss, il l’a toujours été. Mais cette fois, il a compris que ses sollicitations habituelles ne donneraient rien. Au contraire, elles me faisaient me refermer encore plus. Il a senti qu’il me poussait à bout, alors il m’a laissé vivre ma vie, tranquillement. Du coup, j’ai fini par dépasser mon blocage, par retrouver mon envie…

Qu’est-ce qui t’ a poussé à revenir à la musique, après tout ce temps ?

J’en avais assez, j’étais à bout. Mark Greenberg, lui, n’a jamais abandonné. Il continuait à me contacter chaque année par mail, et me disait : ‘Le monde a besoin d’un nouveau disque d’Edith Frost. Tu n’as pas une nouvelle chanson ?‘. Petit à petit, je me suis mise à lui en envoyer. Avant, c’était Rian qui écoutait tout en premier. Là, c’est Mark que je voulais contenter. Au fur et à mesure, j’ai fini par avoir quelques chansons en poche. J’écrivais très lentement, mais j’écrivais. Mark a fini par me dire : ‘Quand est-ce que tu viens à Chicago ? Il faut qu’on enregistre. Viens cet été, ou quand tu veux‘. Et j’ai accepté. C’était simple, il travaille là-bas, il est manager mais aussi ingénieur du son dans un studio qui est souvent utilisé par les musiciens de Wilco quand ils ne sont pas en tournée. Pour lui, c’était un projet perso, un plaisir. Je suis donc venue à Chicago en 2020, on a enregistré quatre ou cinq morceaux en quatre jours, puis je suis repartie à Austin… Le jour même où Chicago a été confiné. Là, pendant un an, je suis restée bloquée. Je n’ai pu aller qu’au Mexique, à Puerto Vallarta, où j’ai un pied-à-terre. L’air libre, le soleil, c’était plus vivable là-bas.

Et comment s’est poursuivie l’aventure après ça ?

J’ai pu retourner à Chicago un an, ou un an et demi plus tard pour reprendre les enregistrements. Au départ, on ne savait pas trop si ça allait aboutir à un vrai album mais, après cette deuxième session, on s’est retrouvé avec huit morceaux. Ce n’était pas encore suffisant, alors Mark m’a dit : ‘Si tu reviens encore une fois, on peut le finir‘. Je me suis prise au jeu. Pour la troisième session, l’objectif était clair : finir le disque. Mark a fait beaucoup de mixage, d’essais, des arrangements, des variations… Il a fait un travail dingue.

Oui, on sent que les arrangements sont très travaillés…

Oui, vraiment. C’est très riche, très détaillé. Mais en même temps, quand tu l’écoutes au casque, tu ressens un espace très apaisant, plein de petites choses autour. Un vrai cocon sonore. Je ne devrais peut-être pas le dire, mais… je suis épatée. C’est comme si j’avais dépassé mes propres attentes. C’est ce qui arrive quand on rassemble des gens qui se respectent et se comprennent. Le résultat dépasse la somme des parties. Et ça, seule, je ne peux pas le faire.

Qu’est-ce qui a changé dans sa production, par rapport aux précédents albums ?

Tout ! C’est le premier disque qui a pris autant de temps. Les précédents étaient faits en une semaine ou deux, par blocs de quelques jours. Là, on a pris notre temps. Il fallait trouver un équilibre : ne pas trop produire, ne pas créer quelque chose d’injouable en live.

Généralement, tu arrives avec des maquettes très dépouillées ?

Oui, très simples. J’ajoute les harmonies mais je n’ai pas une grande imagination pour les arrangements. Je fais la démo, et puis je demande : ‘Vous avez une idée ?‘. Là, je savais que certains morceaux avaient besoin d’une guitare. Alors on pense à quelqu’un, on connaît son jeu, son son, on l’invite, et on laisse faire. Il faut que ça vienne d’eux. Je ne leur dis pas quoi jouer. Ils ont leur propre univers sonore, c’est pour ça qu’ils sont là.

Tu prévois de défendre ce disque sur scène ?

J’y viens. J’ai fait un concert récemment, en trio. Le tout premier depuis longtemps. Même pendant l’enregistrement, je ne jouais plus vraiment. Je n’avais pas touché à ma guitare. Sur le disque, je ne joue presque pas, juste quelques claviers.

Pourquoi ce changement ?

Parce que pendant ces vingt ans, j’ai pris des cours de piano jazz par Skype. J’ai appris une autre façon de jouer, plus structurée. À la guitare, et cela depuis mes 14 ans, j’ai toujours joué à l’oreille. Mais j’ai appris le Nashville Number System, jusqu’au jour où Drag City a reçu mes démos..

Comment tes démos sont-elles arrivées jusque chez eux ?

Je bossais à Muse, un centre de données musicales à Brooklyn. On gérait des bornes chez les disquaires, qui permettaient de chercher les titres d’un album, de voir sa pochette, le numéro de catalogue… Et je faisais écouter mes chansons à mes collègues. Alors, j’ai envoyé quatre démos : à Sub Pop, Matador, Drag City, et à Steve Shelley de Sonic Youth (par l’intermédiaire d’une amie du boulot). J’étais fan des Palace Brothers, donc Drag City me semblait une évidence. C’était encore l’époque où ils acceptaient les maquettes non sollicitées. Neuf mois plus tard, ils m’ont répondu.

Tu étais déjà en discussion avec un autre label à ce moment-là ?

Oui, à Austin. Rien n’était signé, mais on parlait sérieusement d’un album. Et là, Drag City a débarqué. Alors j’ai dû appeler l’autre gars et lui dire : ‘Je suis désolée, mais je dois y aller‘. Il a compris. La différence, c’est que Drag City voulait sortir mes démos telles quelles, alors que l’autre voulait me produire à la mode d’Austin, en plus propre et plus léché. On a juste dû changer une chanson parce que la cassette avait trop souffert, comme si elle était restée trop longtemps sur un tableau de bord. Je pensais que ces maquettes étaient trop crades, pas assez bonnes. Mais eux, ils y ont vu quelque chose. Et ça m’a donné l’impression que c’était le début de quelque chose de bien.

Tu es vite devenue une figure du label, non ?

À l’époque, Drag City n’avait pas autant de groupes qu’aujourd’hui. C’était une vraie famille. Je pensais être la petite nouvelle. Les Drag City SuperSessions avec Bill Callahan datent des années 2000 je crois, période Wonder Wonder. C’est un beau projet, très fun.

Tu es toujours en contact avec lui et les autres aujourd’hui ?

Pas vraiment. Bill habite maintenant à quelques rues de chez moi, donc on se croise. Il était au concert l’autre soir. Jim White jouait avec Marisa Anderson donc j’ai pu le voir à la fin. Je peux lui parler par e-mail sans souci mais, en face, son visage impassible me déroute. On ne lit rien sur lui, alors que moi, je montre tout. Avant même d’ouvrir la bouche, tout est déjà visible sur mon visage. Il y a des gens comme ça : ils attendent d’avoir formulé leur pensée avant de parler. Moi, je balance tout.

Tu prévois une tournée pour ce nouvel album ?

Je prends les choses étape par étape. Je suis devenue une sorte d’ermite : je ne sors plus de chez moi, sauf pour aller dans mon autre appart au Mexique… Où je ne sors pas non plus. Mais je m’y remets. J’ai récemment accepté un concert pour la reformation de Meat Joy, un groupe d’Austin des années 80 que j’adorais. Des amis m’ont supplié de faire la première partie. J’ai refusé deux fois, jusqu’à céder à la troisième. Je connais ces gens depuis mes 16-17 ans, donc c’était forcément bienveillant… Mais j’étais morte de trouille. J’ai décidé de ne jouer que de l’Omnichord durant un set très court. Chris était là, puis j’ai demandé à Thor Harris de nous rejoindre. Il ne vit pas loin. C’est une star de la batterie, et un type en or. On a répété un peu mais ils ne pourront pas partir en tournée avec moi : Chris a un boulot à temps plein, et Thor est avec Swans. Il me fait une faveur quand il joue avec moi. Donc j’essaye de progresser en solo : j’ai acheté une pédale pour m’aider à répéter. Elle apprend tes morceaux et te joue la basse et la batterie, un peu comme une mini intelligence artificielle. Tu lui apprends les accords, la structure, et elle joue en temps réel. C’est génial pour s’entraîner. Je l’ai remplie avec 12 morceaux – juste la base rythmique – puis j’ai ajouté des loops d’Omnichord ou de guitare selon les morceaux.

Et tu l’as utilisé en concert ?

Pas encore. Mais j’ai répété avec, comme si j’étais accompagnée de mon faux Thor et de mon faux Chris. J’ai même filmé une session par erreur… et Rian Murphy l’a vue. Malheureusement, il a adoré. Il a trouvé ça super cool et pense que c’est un excellent moyen de jouer seule. Cela me fait peur d’une certaine manière, même si ça me motive à continuer. En fait, cela m’a permis de me recentrer sur ce que j’aime dans la musique. Il y a un an, je n’aurais jamais cru que ce serait possible.

Dans l’album, on sent une tension entre l’envie d’agir et l’incapacité à le faire. Tu évoques même la culpabilité de ne pas réussir à faire ce que tu devrais…

Oui, c’est exactement ça. Il y a eu une longue période où je ne pouvais rien faire. La musique était devenue un poids, quelque chose que je n’arrivais plus à gérer. Ça venait avec trop de bagages, trop de douleur. Il a fallu que je déballe tout ça, que je le traite, avant de pouvoir recommencer à envisager de jouer. Maintenant, je me dis que je peux peut-être y retourner. Pas encore pour une grande tournée, mais au moins pour un concert, à Chicago. C’est mon premier objectif.

L’album commence d’ailleurs par une phrase très forte : ‘Can you hear me?‘. C’est une manière de tendre la main ?

Oui. J’ai écrit ce morceau après la première année de confinement. On venait tous de vivre une année d’isolement, et j’avais juste envie de demander : ‘Vous êtes encore là ?‘. On n’avait plus de nouvelles réelles des uns des autres. C’était donc une façon de se reconnecter. Puis à ce moment-là, j’étais aussi en deuil : mon père était mort du Covid, juste avant l’arrivée du vaccin.

Cet album est vraiment imprégné de cette période…

Oui. Toute cette année-là m’a complètement brisé. Il fallait que je transforme ça en quelque chose et, au final, cet album, c’est le résultat de tout ce cheminement intérieur.

Il y a un morceau très fort : Something About the War. Pour moi, c’est peut-être ton plus beau titre…

Vraiment ? Merci… C’est un des rares morceaux que j’ai écrits en réaction directe à un événement, à l’époque où ils ont commencé à séparer les enfants de leurs parents à la frontière. Je n’arrivais pas à croire ce que j’entendais. Ça m’a anéantie. Je ne voulais pas faire un morceau politique ou militant, mais ces images m’habitaient. Je ne pouvais pas comprendre qu’on puisse traiter des gens, des enfants, comme ça. Comme s’ils ne comptaient pas. Ça me dépasse. Je n’ai pas voulu être littérale. Je voulais que ce soit émotionnel, pas didactique, pas une leçon de morale. Mais, avec du recul, je comprends que c’est exactement de ça qu’elle parle. Et je ressens une certaine culpabilité aussi, parce que je n’ai rien fait concrètement. Ma sœur, elle, est avocate, elle est allée aider sur place. Elle parle espagnol comme moi puisque, enfants, on a vécu au Mexique. Moi, je n’ai rien fait, à part écrire cette chanson.

Ta musique semble porter une émotion très contenue, presque silencieuse, et pourtant très forte. C’est volontaire ?

Oui, complètement. Je voulais transmettre une sensation, une atmosphère, plutôt qu’un message explicite. Parfois, juste quelques mots suffisent à faire passer quelque chose de profond.

Tu espères rejouer en France bientôt ?

J’adorerais. J’ai un très bon souvenir de la France. Vous m’avez toujours accueilli comme si j’étais quelqu’un de spécial, ce qui m’a profondément touché. Et puis, chez vous, la culture est soutenue par l’État. Ça change tout. Ça permet de faire venir des artistes. J’espère vraiment revenir bientôt. J’y travaille. Chaque jour m’ouvre de nouvelles portes. Je suis plus motivée que jamais.

Photos : Sam Tellez

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