Clavicule met le feu aux poudres

Clavicule met le feu aux poudres

Avec ses deux premiers albums, Clavicule avait démontré, dans toute la fougue qu’on lui connaît, sa maîtrise totale d’un garage typé californien. Le quatuor se détachait alors du peloton par la richesse rythmique de compositions qu’il déployait sur scène avec fureur. Après un Full of Joy plus acéré et précis, se posait la question du troisième disque, moment charnière pour beaucoup de groupes. C’est bien connu, avec le passage de la vingtaine fraîche s’envole une partie de notre frénésie, que l’on remplace souvent par un désir d’expérimentation plus profond, une envie de connaissance de soi plus prégnante. Alors comment conserver l’ardeur des premiers titres tout en insufflant singularité et maturité ? La réponse se trouve sûrement dans la capacité de Clavicule à accueillir le changement, à l’utiliser comme catalyseur pour porter sa musique vers de nouvelles hauteurs. C’est avec cette envie de renouveau et de sérieux que Marius et Blanche, nouvelle bassiste de la formation, évoquent Incoming Blaze : un album résolument protéiforme, où la pop louvoie entre les assauts des cordes et des frappes, pour apporter sa lumière et sa fraîcheur. Dix titres empreints d’une expérience et d’une confiance grandissantes, qui se traduisent dans le contenu des textes et la variété des titres.

Vous sortez tout juste d’une tournée débutée en juin. Vous avez pu tester les nouveaux titres de Incoming Blaze ?

Blanche : On a quasiment fait que ça, oui. C’était le crash-test, c’était cool.

Pour ce troisième album, vous vous êtes entourés d’une équipe différente pour l’enregistrement et le mixage…

Marius : On a travaillé avec Baptiste Bucaille qui est un copain de Rennes. Il bosse au Studio Cocoon. Pour les deux premiers albums, on avait bossé avec Dimitri Dupire qui a un studio chez lui, entre Nantes et Rennes. Pour ce nouveau disque, on avait envie de nouveauté, d’avoir un son un peu renouvelé. Je pense que ça donne toujours de la fraîcheur de collaborer avec de nouvelles personnes. Puis Baptiste, c’est un copain aussi, donc ça aide.

Nouvel album et nouveau line-up également puisque Blanche est arrivée à la basse au printemps dernier. Comme s’est passée ton intégration ?

Blanche : Ils m’ont contacté parce qu’ils cherchaient quelqu’un pour remplacer Ian. Je crois que vous étiez à la recherche d’une fille, si je ne me trompe pas ? Donc j’ai fait un essai et l’intégration s’est faite comme ça, en répétition, sur quelques morceaux. Quand je suis arrivée, ils débutaient à peine la composition du troisième album. Du coup, j’ai travaillé dans la foulée avec eux sur tout le reste du disque, tout en bossant les anciens titres pour préparer les sets des premiers concerts qu’on a fait au mois de juin. Ça m’a mise directement dans le bain.
Marius : A ce moment-là, on avait seulement les ébauches de deux morceaux.

Qu’est-ce que tu penses apporter au groupe en termes de jeu et d’influence ?

Blanche : Je pense apporter un côté plus mélodique, plus pop. Je ne composais qu’en solo et à la basse, jamais en groupe. Ca a donc été assez nouveau pour moi mais, oui, ça se traduit surtout par des lignes de chant, notamment pour les chœurs.
Marius : C’est vrai que sur les deux premiers albums, on n’avait pas trop poussé le côté chœur et mélodique du chant. C’était un peu plus à l’arrache et ça nous allait bien à l’époque, mais c’est vrai qu’on a eu envie de travailler un peu plus cet aspect-là. Vu que toi, Blanche, tu es chanteuse et que tu as une bonne notion mélodique du chant, ça nous a donné un bon coup de pouce là-dessus pour la production de ce disque. Comme tu disais, on cherchait une fille parce qu’on en avait marre d’être entre boys (rire), et on avait envie d’un peu plus de mixité dans le groupe. Du coup, c’est très cool.

On sent une vraie montée en puissance d’album en album, une complexification de votre formule et une recherche de profondeur. Avec le recul, quel regard portez-vous sur vos deux précédents projets ?

Marius : Garage Is Dead appartient à son époque. C’est un album qui nous parle beaucoup moins maintenant mais qui est quand même important parce qu’il a été central pour l’identité du groupe, en termes de son notamment, même si ça a aussi beaucoup évolué. Il est sorti il n’y a pas si longtemps, en 2020, mais on était plus jeunes et plus fougueux ! Même en termes de conditions d’enregistrement, on avait fait ça live, sans trop se poser de questions en amont, ce qui était cool parce qu’on n’avait pas trop envie de se faire chier je crois (rire). Ce fut un peu différent pour Full of Joy et, pour Incoming Blaze, on a eu beaucoup plus envie de se prendre la tête. On l’a pas mal préparé, on a beaucoup pensé à comment on voulait qu’il sonne et comment on avait envie que les chansons résonnent auprès des gens, comme auprès de nous.

Globalement, on sent un certain ralentissement du tempo, mais aussi une plus grande lourdeur dans les mélodies. Ça colle plutôt bien avec l’idée menaçante du brasier, comme l’indique le titre de l’album. C’est quelque chose que vous souhaitiez explorer sur Incoming Blaze ?

Marius : En fait, je pense que la patte d’Alexis entre pas mal en jeu ici, parce qu’il vient du métal, même si ce n’est pas un style qu’il joue beaucoup maintenant. Naturellement, il a eu envie d’une certaine lourdeur en ce qui concerne la rythmique. Je ne sais pas si toi, Blanche, tu as ressenti ça dans la compo.
Blanche : Si bien sûr mais, en fait, c’est la réflexion qu’on se faisait il n’y a pas longtemps. Cet album-là est plus sombre, en tout cas plus sérieux. Le groupe a passé un cap en termes de maturité de composition, que ce soit dans le fond des morceaux et dans leur écriture, ou dans les textes qu’on a voulu plus engagés et mieux construits. Ce ressenti de lourdeur va en effet dans cette même direction.

Depuis le premier disque, les pochettes ont une grande importance dans la signification de vos albums. Ce côté sombre qu’on vient d’évoquer ressort logiquement dans le visuel. Pour ça aussi, vous avez changé de partenaire…

Marius : On a bossé avec Vaderetro Studio qui fait justement des trucs assez métal. Ils travaillent en linogravure la plupart du temps. Avant, on collaborait avec Arrache-Toi Un Œil qui fait aussi pas mal de trucs assez sombres, typés métal. Encore une fois, je crois que sur ce nouvel album, il y a eu une envie de faire un peu autrement, avec d’autres gens. Non pas qu’avant ça ne nous convenait pas. On a juste voulu du sang neuf.
Blanche : Là, le point de départ de la pochette, c’était un pitch qui tournait autour des réflexions de l’album, des sujets abordés qui nous touchent personnellement et qui touchent aussi notre entourage et la société de manière générale. On voulait formuler un truc un peu grave, mais sans que ce soit trop obvious non plus. On avait envie de couleurs un peu chatoyantes, dans les tons orangés. L’idée des flammes, je ne sais plus pourquoi ça nous a paru logique. Il me semble que ça venait d’Alexis.
Marius : Oui, et ça venait aussi de l’inspiration qu’on avait d’une photo d’Adèle Cernesson, une photographe de Rennes. Sur une de ses photos prises pendant une manifestation contre la réforme des retraites, on voit une voiture en flamme sur la rocade de Rennes. Je crois qu’elle nous a pas mal touchés. Le but n’était pas de reproduire exactement ça, mais de retranscrire ce que ça nous avait fait ressentir en tout cas. Mais pour revenir sur le sujet de l’album et ceux des deux précédents, le premier était un peu différent. Le but n’était pas d’avoir un truc avec beaucoup de fond, ce n’était pas très réfléchi. Sur le deuxième, on évoquait des sujets plutôt personnels. Sur le troisième aussi, mais avec des thèmes qui s’étendent à notre société.

Concernant les paroles justement, Marius, tu évoquais à tes débuts le fait que les textes t’importaient peu dans leur teneur, que le plus important était leur apport mélodique venant soutenir l’instrumental. Quelques années plus tard et avec plus d’expérience, ta vision et ton impression de légitimité ont-t-elle évolué sur ce point ?

Marius : En fait, je n’ai jamais beaucoup écrit de paroles pour Clavicule, parce que j’estime que certains dans le groupe savent le faire bien mieux que moi. Je pense qu’à l’époque, on se sentait moins légitime de parler de choses plus profondes. Cette légitimité qu’on a gagnée, elle vient surtout de Kamil et Alexis qui ont écrit les paroles sur le deuxième et le troisième album. Je pense d’ailleurs que pour eux, dès le deuxième album, les textes avaient une grande importance. Ça m’a pas mal convaincu sur le fait qu’il y a moyen de dire des choses mais toujours en essayant de trouver des mots, des consonances qui marchent bien. C’est important pour moi au chant.
Blanche : Je pense que sonner naturellement, c’est ce qui fait qu’une écriture est réussie. Quand tu l’écoutes et que ça ne dénote pas de la musique, pour moi, ça veut dire que c’est réussi.
Marius : Oui et il y a aussi le fait que sur le premier, et un peu sur le deuxième aussi, on partait de phases de répet où je faisais du yaourt pour ensuite essayer d’écrire sur cette base. Là, on l’a encore un peu fait sur Incoming Blaze, mais moins. Des fois, on partait de paroles déjà écrites, ce qui était plus compliqué et plus long à mettre en place. Par contre, ça nous a offert plus de liberté sur les textes. Je me rappelle les fois où je me suis posé chez moi, avec un micro et un casque, à essayer de trouver des rythmiques de chant. Des fois, ça vient. D’autres fois, tu mets deux semaines à sortir quelque chose. L’aide de tout le monde là-dessus permet d’avancer et de ne pas trop se casser la tête.

Ça me permet d’aborder le fait que, sur Incoming Blaze, vous traitez de thèmes engagés tels que la consommation de masse, la société inégalitaire et patriarcale, le harcèlement, mais c’est surtout l’évocation du passage à l’âge adulte et de l’enfance comme période constitutive qui a retenu mon attention. Je pense notamment à In Decline, All These Boys et I Know. Quels impacts ont-ils-eu lors de l’écriture de l’album ?

Blanche : Ce sont des thèmes centraux à notre époque. Ça ne concerne pas toutes les générations, ou du moins pas avec le même regard. C’est un peu une urgence aussi de parler de tout ça. Je crois que ce sont Kamil et Alexis qui ont écrit ces paroles-là. Ce sont des sujets qui nous rassemblent tous les quatre.
Marius : Oui, c’est Kamil qui a écrit I Know et In Decline. Dans le groupe, on peut être de nature un peu anxieuse par rapport au futur, même face aux choses du présent qui nous arrivent  à nous comme à pas mal de gens de notre génération. Il n’y a pas eu trop de doute sur les sujets à aborder. Quand Kamil écrit, ça gravite souvent autour de cet ensemble, c’est même parfois un peu fataliste. Mais en même temps, est-ce que ça ne représente pas ce que l’on ressent au quotidien ? Je ne sais pas.

Cette noirceur des textes est souvent contrebalancée par la mélodie. La conclusion instrumentale de All These Boys en est un bon exemple : elle offre un sentiment d’ouverture positive, comme une idée d’accomplissement de soi-même faisant écho au clip. C’est une dualité que vous appréciez travailler ?

Blanche : Je pense que c’est en grande partie le côté pop qui permet d’apporter un peu de lumière à tout ça. Il y a beaucoup de morceaux qui sont assez lumineux quand même, notamment la fin de All These Boys. Il y a aussi Future Memories, Stress Notice et In Decline qui sont ultra mélodiques et permettent de contrebalancer avec des morceaux beaucoup plus sombres comme Thrive In Distance et le titre hyper cold wave This Is How We Forget.
Marius : On a souvent joué sur cette dualité depuis les débuts du groupe. Même sur les pochettes, par exemple celle de Full of Joy, c’était un peu cynique et pourtant des gens le prenaient souvent au premier degré alors que ça ne l’était pas du tout. On avait une pochette avec des fleurs, un truc un peu solaire et rassurant, alors qu’elles transperçaient les entrailles de la personne représentée dessus. C’est un peu ce délire-là qu’on aime apporter : ce mood assez sombre avec, je ne sais pas si c’est une lueur d’espoir, mais un truc qui va à l’encontre de ça quand même. Les paroles de All These Boys le représentent bien. C’est l’idée de s’affranchir de choses qui nous ont fait souffrir quand on était plus jeunes, durant notre scolarité par exemple, et de se dire que maintenant, on est capable de s’accomplir bien que le monde soit décevant. On essaye de s’aimer et d’aimer les autres.

Vous évoquez beaucoup le côté pop. Dans le titre You sur Full Of Joy, on entendait les premières incursions très mélodiques dans le chant, ce qui offrait un moment de respiration et de variété sur le disque. Comment vous est venue l’envie de pousser cet aspect plus loin sur Incoming Blaze ?

Marius : C’est drôle parce que You, on a dû l’interpréter qu’une seule fois en concert parce qu’il est assez dur à jouer et parce que le chant est un peu bas pour moi. Donc je le chante hyper faux (rire).
Blanche : C’est surtout que les gars n’aiment pas ce morceau (rire) !
Marius : C’est vrai. C’est un titre que j’avais ramené un peu tout fait et il ne ressemblait pas trop à notre univers du moment. Maintenant, par la force des choses, par ton arrivée aussi, Blanche, ça a changé. Je pense qu’à l’époque, surtout avec Kamil et Ian, notre ancien bassiste, on écoutait beaucoup plus de garage, des sons qui ressemblaient au premier album et ça, c’est un style que l’on n’écoute quasi plus, ou seulement de temps en temps. Moi, je suis arrivé assez jeune dans Clavicule, et je n’écoute plus du tout les mêmes choses. Aujourd’hui, le côté mélodique me parle beaucoup, et je pense que pour les autres c’est pareil, encore plus pour toi Blanche.

C’est vrai que vous étiez très branchés garage et psyché californiens à l’époque. Comme vos goûts ont bougé, est-ce qu’il y a des nouveaux groupes qui ont tourné dans vos playlists au moment de l’élaboration d’Incoming Blaze, et qui ont pu vous influencer même inconsciemment ?

Marius : Avant, comme tu dis, on était vraiment dans le garage californien. Maintenant, on écoute beaucoup de musique anglaise, pas mal de post punk forcément, mais on n’a pas trop d’influences réelles en commun. Je sais que lorsqu’on a composé Thriving Distance, on a beaucoup pensé à Turnstile. De base, ce n’est pas du tout dans nos influences, mais je trouve que le virage qu’ils ont pris avec Glow On, en passant d’un groupe très hardcore un peu classique à un truc maxi pop, est trop classe. Je pense que ça nous a un petit peu inspiré, même si finalement le titre ne ressemble pas vraiment à du Turnstile. En tout cas, ce virage pop, je l’ai trouvé trop intéressant, surtout venant d’un groupe appartenant à une scène assez codifiée comme le hardcore.
Blanche : C’est un peu comme ça que tout s’est composé, sans forcément donner de référence précise. Chaque squelette que quelqu’un apportait parlait forcément à l’un de nous. Pour In Decline par exemple, il était évident que ce serait un truc à deux ou trois voix, avec une voix féminine plus en avant et un truc très pop. Tout comme All These Boys allait être plus post punk. Pour ce titre, on avait évoqué ensemble Projector, ce genre de groupe plus post punk et plus mélodieux.

Pour aborder l’aspect rythmique, ce qui m’avait frappé lors de ma découverte de votre musique, c’est la manière avec laquelle vous brisez le tempo dans les compositions, notamment sur My Time, en alternant instants lancinants et explosions rythmiques. On retrouve ça sur Incoming Blaze. Cette alternance au sein des titres est-elle une des clés de votre identité ?

Marius : En fait, encore une fois, ça vient pas mal d’Alexis, le batteur. Je pense qu’il aime bien sortir des schémas rythmiques ordinaires et, du coup, il est force de proposition sur plein de choses. Par exemple, il a composé le morceau CAB sur le premier album où il y a plein de parties et rythmiques différentes, et c’est aussi ce qui fait que le public ne s’ennuie pas. Il y a un truc interactif et vivant. Notre musique, on la fait pour les concerts avant tout. Je pense que l’envie principale du groupe est de jouer devant des gens et ces enchaînements rythmiques là sont vraiment intéressants pour nous sur scène.

Cette richesse permet aux instruments d’être mis tour à tour au centre des compositions, notamment sur des moments où la batterie se fait très présente. Comment travaillez-vous l’architecture de vos titres ? Je pense notamment à Eat The Light ou I Know.

Marius : C’est beaucoup d’expérimentations en répétitions. Après, il y a eu une nouvelle façon de composer sur le troisième album : on a maquetté sur ordinateur avant même de jouer les morceaux ensemble. Ca nous a permis de gagner du temps vu qu’on avait trois mois pour tout boucler. On s’est mis une deadline très courte.
Blanche : Il y a eu une période où il fallait qu’on bosse chacun chez nous. Composer et enregistrer, renvoyer des chœurs, des parties de batterie… C’était vraiment un travail à distance qu’on essayait de mettre en commun.
Marius : En fait, de base, on a maquetté pour le côté pratique, pour pouvoir s’envoyer des démos et réfléchir dessus chacun de notre côté. Finalement, ça nous a aussi permis de préparer un peu plus l’album. Avec ces démos-là, on pouvait muter la batterie, écouter seulement la basse… Ensuite, on construisait : là tu peux couper, là tu peux ajouter du chant… Ca a été un gain de temps et une vue globale intéressante, même si derrière, il a quand même fallu bosser pour les jouer ensemble (rire). Quand l’album a été terminé, il y a des morceaux qu’on avait finalement peu joué en groupe vu que chacun avait enregistré séparément.
Blanche : Ouais, moi j’ai l’impression d’avoir découvert beaucoup de morceaux après l’enregistrement (rire).

Sur chacun de vos deux premiers albums, il y avait un morceau qui se détachait du reste et semblait, à l’instant T, représenter votre identité musicale. C’était le cas de CAB que tu as déjà évoqué, mais aussi, selon moi, Wilted Flowers sur Full of Joy. Quel serait ce titre particulier sur Incoming Blaze ?

Blanche : J’aime bien Future Memories. Je trouve qu’il a ce truc très pop qu’on évoquait plus tôt.
Marius : En termes de gros morceaux avec plein de structures, Thrive In Distance est un peu construit de la même manière. Je dirais aussi qu’All These Boys fédère pas mal. Il marche bien en concert et en studio. En tout cas, personnellement, je trouve qu’il est très central dans l’album. En fait, dans tous les disques, on a toujours voulu proposer des choses assez diverses en restant sur le même son. Blanche, tu parlais de Future Memories qui est assez pop, mais qui est quand même assez énervé sur le refrain. Au final, je pense que les morceaux se complètent un peu tous, enfin j’espère (rire).

Je reviens sur la mélancolie de In Decline. Elle dénote dans votre univers sonore tant elle est portée par la mélodie et les chœurs qu’on évoquait au long de nos échanges. Ce n’est pas anodin de l’avoir choisi comme single et comme clôture d’album. Est-ce qu’il revêt une importance particulière dans la set list ?

Blanche : C’était un peu un parti-pris. C’est le dernier morceau qu’on a pondu, seulement deux jours avant l’enregistrement. C’est tellement ultra pop qu’on s’est tous regardé en se demandant si ça allait fonctionner avec le reste. Finalement, il est sorti en single parce qu’il dénotait et que c’était intéressant d’amener autre chose. Mais il s’imbrique quand même bien parce que les refrains ne dénotent pas tant, ils sont assez énervés.
Marius : A la fin, il y a cette espèce de gamme orientale qu’on retrouve un peu sur les deux disques précédents. Le but, c’était un peu de prendre des risques. Ce qui est drôle, c’est que les deux singles sont les deux derniers morceaux qu’on a composés. Pendant l’enregistrement, je ne savais pas trop où on allait, si ça allait me plaire. Une fois l’album terminé, j’ai eu l’impression d’être rassuré et satisfait. C’est celui qui me plaît le plus. Parce qu’il est nouveau et qu’il nous ressemble plus.

Photos : Nicolas Acquaviva, Clavicule & Blanche Leblond

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