Avant-première – Yes Basketball ne suit que ses propres règles

Avant-première – Yes Basketball ne suit que ses propres règles

  • 01 - NEXT - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 02 - MEDIUM LEVEL - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 03 - FOR REAL - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 04 - COTTON CANDY - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 05 - MAN OF THE FOREST - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 06 - BLANK PAGE - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 07 - TARRAGON MUSTARD AND CARROTS - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 08 - GET WRONG WITH ME - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 09 - NOT STRAIGHT - YES BASKETBALL - Medium Level
  • 10 - DEAREST FRIENDS - YES BASKETBALL - Medium Level
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INFOS
MEDIUM LEVEL
Nouvel album disponible le 7 février 2025
chez A Tant Rêver du Roi et Les Disques Normal
>> PRÉCOMMANDE <<
CONCERTS
05.03 – RENNES – Ubu
07.03 – PLOUHA – Le Barbe
08.03 – ST HILAIRE DE CHALLEONS – La Motte aux Cochons
21.03 – BOURG DES COMPTES – La Pionais
04.04 – MONCONTOUR – Le Contretemps
05.04 – ST MALO – Le Riff Magnétique
26.04 – LE MANS – Brasserie Septante Deux
31.05 – DINAN – Claude Festival (private show)
08.06 – SAINT-BRIEUC – Art Bist Rock Festival
28.06 – ERDEVEN – Le Coota
11.07 – LAVAL – Party Teuf
12.07 – CROZON – Le Fret La Jetée
EN SAVOIR PLUS
TRACK BY TRACK

Quatre saisons de championnat sont passées depuis la sortie de Goodbye Basketball, premier véritable album de Yes Basketball, désormais principale incarnation musicale de Pierre Marolleau, musicien rennais touche-à-tout, déjà croisé dans les rangs de Fordamage, We Only Said, Fat Supper… Une liste qu’on vous laisse soin de compléter si vous avez une mi-temps à perdre. Si un album de b-sides puis un autre de remixes ont occupé le terrain depuis, le voilà qui revient vêtu du même maillot, habité de la même passion mais avec la volonté de la jouer beaucoup moins individuelle. Dans le vestiaire, il s’explique : ‘Pour ce nouveau disque, j’ai voulu changer la manière de composer en étant moins seul en studio. J’ai donc invité de nouveaux musiciens, Yoann Buffeteau (Montgomery) et Jérémy Rouault (Bumpkin Island), avec lesquels j’ai créé au fil de sessions d’improvisations‘. Alors que les différentes étapes du processus s’enchainent, Medium Level prend forme progressivement, dévoile un champs d’action où les codes des genres sont distordus. Hip hop, post punk, trip hop et krautrock se retrouvent ainsi mariés, transformés, transcendés avec aisance et élégance, jusqu’à faire tiquer un certain Laurent Garnier qui, en avril dernier, a décidé de sortir un des titres – Next – sur son label COD3Q4. Aujourd’hui, Mowno a le plaisir de vous le faire découvrir en intégralité et en avant-première jusqu’à sa sortie le 7 février prochain. Pour l’occasion, la balle est donnée aux locaux pour qu’ils nous livrent les intentions cachées derrière les dix morceaux de ce Medium Level aussi singulier que recommandé.

NEXT

Pierre : Un titre bien classique hip-hop avec un refrain entêtant dont la mélodie m’est venue en me promenant un matin près de chez moi. De retour à la maison, je me suis enfermé dans mon studio. En une heure, le morceau était né. Ensuite, Yoann a composé l’intro très cinématographique au Juno 6 et RS-202, et les gimmicks synthés Moog à la Tyler, The Creator sur le refrain. J’aime ces morceaux qui viennent à toi et qui sont bouclés en quelques heures… C’est un texte qui parle de mon impatience de toujours vouloir passer à l’étape suivante : ‘je suis trop content d’avoir fait ce morceau mais ça y est, je passe à autre chose et je veux faire le prochain‘. C’est un trait de caractère utile dans beaucoup de situations, même si c’est parfois fatiguant.

MEDIUM LEVEL

Pierre : Medium Level est extrait d’une de nos improvisations. Je n’ai quasiment pas touché à la prise instrumentale. Le morceau est sorti comme ça. Ça parle de notre métier, du fait d’être des ‘professionnels’ de la musique depuis 20 ans maintenant, et d’être toujours un peu en galère, d’être toujours étiqueté comme un ‘groupe en développement’ à plus de 40 piges. Malgré tout cela, on est toujours comme des gamins lorsque l’on compose un bon titre. On est profondément heureux de mixer et de produire un disque. Au moins le temps de vouloir en faire un autre (15 jours environ).
Yoann : Pour ce nouvel opus de Yes Basketball, nous souhaitions l’épure dans l’instrumentarium pour pouvoir jouer ce nouvel album à 3 sur scène. Ce morceau en est le reflet : à chacun son instrument. Une batterie, un synthé-basse Moog et un SH101, un autre synthé, mon préf.

FOR REAL

Pierre : Il me semble que c’est la toute première improvisation faite avec les gars. Je me souviens que le basse/batterie et le riff de guitare du refrain étaient déjà là. En gros, il ne nous restait plus qu’à écrire les textes, les mélodies de voix et quelques arrangements comme on les aime. C’est un morceau dansant avec des textes qui interrogent sur la manière de gérer les tonnes de news horribles que l’on peut lire et que l’on entend quotidiennement. Le flux est incessant. C’est bien de se couper des médias de temps en temps. J’ai passé des années à commencer ma journée par écouter les infos. Tu te mets quand même des bonnes balles dans le pied. Désormais,  je regarde les matchs de Wembanyama. C’est drôlement plus sunshine chaque matin. Et quand je me sens un peu trop coupable de ne pas savoir ce qui s’est passé dans le monde depuis deux jours, je rallume les infos et je re-déprime.

COTTON CANDY

Pierre : C’est notre chanson d’amour que l’on a souhaitée ‘bi-goût ‘.
Yoann : Un peu comme les blousons réversibles des 90s, un sucré-salé comme un flan aux asperges et parmesan, ou un sorbet citron/raclette… Deux choses qui, à priori, s’opposent mais qui finalement vont bien ensemble si bien proportionnées. Sauf peut-être le sorbet citron/raclette que l’on n’a pas essayé encore.
Pierre : Pour ce titre, nous avons voulu opposer du hip-hop assez bas du front avec un refrain pop classieux crooner. On a mis du temps pour trouver cet équilibre qui ne fasse pas exercice de style ou collage gratos.

MAN OF THE FOREST

Yoann : Les synthés remplissent petit à petit l’espace pour porter ces mots forts d’une voix parlée. S’en suit une partie instrumentale. Au départ, nous avions ajouté plusieurs pistes de guitares pour une montée sonique avant de nous rendre compte que cette recette, utilisée de nombreuses fois dans nos différents projets, ne nous convenait plus. Nous sommes repartis de zéro en ne gardant que la boite à rythme et la basse Moog. Nous avions envie de faire grossir une masse sonore sans réellement la faire exploser pour créer une sensation imageant un parcours devenant de plus en plus lumineux. Pour y parvenir, nous avons samplé des voix, des notes ténues, avec la MPC pour les mettre en boucles puis en strates pour former un choeur.
Jérémy : C’est une construction de morceau que j’affectionne particulièrement, partie d’un arpège séquencé puis augmenté au synthé modulaire… Une idée simple que l’on modifie, renverse à l’infini, qui prend plusieurs vies, rentre en résonance avec le texte. Il peut durer le temps qu’il veut. Nous avons envoyé des voix en boucle dans les tranches d’une vieille console afin de créer un jeu d’orgue que l’on pouvait faire évoluer au fil de la progression du morceau, le tout envoyé en mono dans une reverb d’orgue Hammond. Nous avons répété cette opération plusieurs fois afin que les sons s’entremêlent, se distordent et grandissent afin d’obtenir quelque chose de mouvant. Des synthés viennent se défiltrer à l’intérieur comme pour guider ce nouveau chant obtenu.
Pierre : C’est une chanson hommage à quelqu’un que j’adorais. Je suis super admiratif de ces personnes qui parlent peu mais qui savent imposer le respect de suite. Ils observent, analysent beaucoup et quand les mots sortent, ils ont un réel impact et restent pour toujours. Le ‘less is more’ est souvent gagnant dans la vie… C’est ce que ces personnes m’ont montré.

BLANK PAGE

Pierre : C’est l’interlude du disque pour prendre une bonne respiration parce qu’il se passe un tas de choses sur cet album ; on passe par des paysages divers et variés ; on reçoit un grand nombre d’informations, de sons, de textes. On voulait faire respirer l’ensemble. C’était aussi l’occasion d’inviter Astrid Radigue (Bacchantes) et Billy, mon chien. Blank Page où l’excitation de commencer un morceau, une prod. J’adore ce moment où il n’y a rien, tout en sachant qu’une heure plus tard, quelque chose existera. Voilà encore un morceau créé de manière spontanée lors d’une matinée à la maison. L’essence de Yes Basketball est de composer de manière très animale, en captant ce qui sort, sans trop réfléchir.

TARRAGON MUSTARD & CARROTS

Jérémy : C’est un titre qui va droit au but, avec une base basse/batterie sèche qui évoque sans détour l’esprit punk-funk, à la fois brut et incisif. C’est une conversation entre une guitare et un synthé, une basse distordue qui chante le refrain. Le texte, à la fois culinaire et revendicatif, insuffle une dimension presque politique à l’ensemble, entre dérision et réflexion. Il en résulte une alchimie sonore où chaque élément s’affirme avec une clarté radicale.
Pierre : J’aime laisser un maximum de liberté avec Yes Basketball. Il n’y a pas vraiment de limite de style musical. Si on aime bien le mood de ce qui ressort en improvisation, alors on en fait un vrai titre. Pour le texte, Yoann m’a proposé de parler de l’assemblage carottes et moutarde à l’estragon, un duo ‘coup de coeur’ pour tous les deux. Mais toutes autres interprétations de ce texte sont possibles.
Yoann : Je recommande la moutarde à l’estragon d’Edmont Fallot.

GET WRONG WITH ME

Pierre : Quand on a improvisé les premiers thèmes de ce titre, on a vite pensé aux premiers disques de Eels ou Beck avec un twist ‘gros riff de rock’ sur le refrain. Pour le couplet, un autre décor a été posé avec un synthé basse ambiance Thriller soutenu par un flow hip-hop blanc bec. Le thème de ce morceau, c’est accepter d’avoir tort ou de ne pas aller bien certains jours, ou aussi de ne pas réussir à faire un titre ou de cuisiner un plat moyen. Mais encore de nous dire que les bonnes choses finissent toujours par revenir. En gros, d’être ok de voyager dans ces petites montagnes, d’accepter cette dualité.
Jérémy : Ce morceau est parti d’un riff de Moog qui a finalement laissé la place à une guitare slidée et une basse synthé jouant à la poursuivre comme pour accentuer le coté ‘dichotomique’ de la chanson. Ce riff réapparaît sur la partie de fin comme pour faire la paix avec nos contradictions ‘but always going back to the sea’.

NOT STRAIGHT

Pierre : Un morceau plus hip-hop, plus lourd, plus sombre. Des synthés malsains, une rythmique trap éclatée, une guitare jouée sur un clavier midi, un flow hip-hop rapide, une harmonie pop sur le refrain… Avec un feat de Christophe Le Flohic de Totorro qui a ajouté ces riffs de guitare dont il est roi. C’est un drôle de titre que j’aime beaucoup car il est différent, bizarre, empreint de plusieurs esthétiques. Ça parle de l’impossibilité d’être droit dans ses bottes à tous niveaux même si on fait de son mieux. Je suis un utilisateur de datas de la Silicon Valley. Je n’ai quitté ni Facebook, ni Instagram, j’achète certaines fringues fabriquées à 10000 bornes, je fais énormément de bornes de par mon métier de musicien, je prends l’avion aussi… Donc je peux faire la morale mais mollo tout de même.

DEAREST FRIENDS

Pierre : C’est le morceau pop de l’album. Tout est parti de la polyrythmie créée avec la guitare et la rythmique batterie/congas. On l’a construit autour de ça. C’est une ode aux ami.e.s proches, ceux que l’on considère comme la famille. A ceux qui nous inspirent, ceux qui ne nous jugent jamais, qui nous font nous sentir bien, et qui font ressortir chez nous nos côtés lumineux.
Jérémy : Ici, la rythmique guitare/batterie cherche à nous piéger, à ne plus trouver le bon pied pour danser. Les synthés viennent se poser comme pour redonner de l’équilibre, un socle, et étendre le refrain avec un thème qui semble dire ‘t’inquiète, ça va aller’… Finalement, ça donne une chanson pop au groove mécanique.

Photos : Yoann Buffeteau


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