
25 Oct 19 Playlist – Dans la discothèque de Lysistrata
Bien que deux ans soient passés depuis la sortie de son premier album The Thread, on se demande comment Lysistrata a pu trouver le temps de lui offrir une suite à en croire l’intensité de ses incessantes tournées. Reste que le trio y est parvenu, et s’est même payé le luxe de hausser encore le niveau d’un cran, en développant son univers en balance constante entre noise rock et post hardcore. En invitant le chant sur la quasi totalité de leurs nouveaux morceaux, les trois potes de Saintes la font désormais sérieusement pencher vers le second, provoquant un vent de fraicheur et de nouveautés sur leur registre toujours aussi débordant d’énergie.
Mais quelle mouche a bien piquer Lysistrata pour qu’il fasse un tel bond en avant ? Encore très jeune (un peu plus de 20 ans de moyenne d’âge), le groupe aurait pu céder trop facilement à l’envie d’emprunter la voie des ainés qu’il admire ouvertement, et s’en rapprocher dangereusement en montrant la voix. Il n’en est évidemment rien : Max, Ben et Théo savent ce qu’ils veulent et sont déjà assez mûrs pour voir venir les pièges pouvant se dresser lors de leur fulgurante ascension. Alors pour mieux comprendre la vivacité, l’émotion, la spontanéité, la passion qui se dégagent de Breathe In/Out, tout comme ses mélodies plus décelables que jamais, on a invité le trio à nous sortir ses morceaux favoris de sa discothèque. Ceux vers lesquels les uns comme les autres reviennent régulièrement, chez eux ou dans le camion. L’occasion de découvrir l’ouverture d’esprit du groupe qui, bien que cantonné à l’indie rock, ne jure sur aucune chapelle, aucune époque.
TROPICAL FUCK STORM – Paradise
Max : Je crois que tout le monde a pris une bonne branlée sur les deux albums des Australiens. The Drones nous était inconnus à la découverte de Tropical Fuck Storm mais on s’est vite rattrapé. On a deux dates en Espagne avec eux en novembre, on est super heureux.
AGAR AGAR – Requiem
Ben : J’avais un mauvais apriori sur Agar Agar au début puisque que j’avais écouté un morceau que je ne kiffais pas trop. Puis mon grand frère m’a fait découvrir ce titre. Une messe pour les morts jouée sur un synthétiseur.
GIRL BAND – Busy at Maths
Théo : C’est un des rares morceaux de Girl Band où il y a un peu de notes, et ça lui va bien. La ligne mélodique est superbe. Il y a comme un transe avec le riff du début qui se répète beaucoup mais qui ne lasse jamais.
SUN KIL MOON – Duk Koo Kim
Ben : Ghosts of the Great Highway me rappelle l’hiver dernier devant le feu de cheminée. Dans cet album, je ressens les mêmes sonorités que Spencer the Rover de John Martyn, un morceau que j’écoute depuis tout petit.
UNWOUND – Laugh Track
Max : On a découvert Unwound il y a quatre mois, et on a eu l’impression d’avoir raté quelque chose de très important. On a tout bouffé en quelques trajets de camion pendant notre tournée en Allemagne.
THE WHITEST BOY ALIVE – Burning
Ben : Charles, notre tourneur m’a fait écouter The Whitest Boy Alive pour la première fois il y a une semaine. L’album tourne en boucle ! De la super pop trop efficace qui me rappelle Writers Block de Peter Bjorn & John.
WE INSIST! – Oakleaves
Max : Des copains de label (Vicious Circle) et surtout des copains dans la vraie vie. Ce groupe est aussi incroyable en live qu’en studio. Ils ne savent pas qu’ils ont écrit des albums de dingue, et c’est pour ça qu’ils sont incroyables.
QUICKSAND – Illuminant
Théo : C’est vraiment la grande classe de commencer un album avec ce morceau. Voilà.
THE CLEANERS FROM VENUS – Only a Shadow
Ben : Bon ça sonne un peu comme de la merde, mais qu’est ce que ça reste dans la tête !
THE POSIES – Dream All Day
Max : Voilà, comme ça tout le monde l’a dans la tête pendant trois jours, c’est parfait.
PREOCCUPATIONS – Bunker Buster
Ben : Putain, mais ce riff de gratte au début…! Y’a rien et tout en même temps. C’est le meilleur riff du monde, non ?
SHANNON WRIGHT – Mire
Théo : In Film Sound fait partie de mes références en terme de façon dont doit sonner un album. Il sonne vraiment ‘organique’. Il faisait d’ailleurs partie de ceux que j’ai envoyé en exemple à notre ingénieur son avant l’enregistrement. Shannon Wright est une de mes artistes préférées, je l’ai découverte grâce à Vicious Circle.
NICK CAVE & THE BAD SEEDS – Jubilee Street
Ben : J’ai beau écouter n’importe quoi, dès que je met The Bad Seeds, je me dis ‘ah ouais quand même, le(s) mec(s) ne déconnent pas‘. C’est difficile de choisir un morceau, mais Jubilee Street est juste folle. Cette maitrise des mots, cette voix qui creuse dans ton âme, l’arrangement par Warren Ellis etc. Nick, il nique tout le monde.
THE SWEET RELEASE OF DEATH – Sick Girl
Max : On a découvert ce groupe sur Bandcamp après beaucoup de clics sur des pochettes cools. Et des fois les groupes sont aussi cools que leurs pochettes.
PROTOMARTYR – Half Sister
Ben : Fin ultra touchante d’un album complètement réussi par un gars qui se dit trop vieux pour être dans un groupe. Joe Casey est un génie.
PAVEMENT – Gold Soundz
Théo : Je suis addict à ce morceau et à ce disque. C’est l’album de l’amour pour moi. Les paroles, la musique et la composition. Je suis obligé de l’écouter lors d’un atterrissage en avion, sinon je panique.
URANIUM CLUB – Grease Monkey
Max : Super groupe de Minneapolis, découvert via une interview de Mark du Born Bad Record Shop. J’ai trouvé leur deuxième album chez Trou Noir Records à Nimes. Une des découvertes du moment, ça tourne beaucoup dans le poste.
PISSED JEANS – Love Without Emotion
Ben : Je n’ai rien dit. C’est celui là le meilleur riff du monde.
THE I.L.Y’S – Wash My Hands Shorty
Max : Il parait que ce sont les musiciens de Death Grips. C’est le grand frère de Ben qui nous a fait découvrir ça. Un bon gros poom tchack, on aime beaucoup.
GOLD CLASS – Trouble Fun
Théo : Gold Class est un super groupe de Melbourne, pas très connu. Je l’ai découvert avec leur premier album It’s You. Ils ont vraiment leur son. À la première écoute de ce morceau, ça a été comme un vrai coup de foudre. La complémentarité de la basse, de la guitare, de la batterie et de la voix qui arrive juste après… Ça donne les larmes.
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