Sleaford Mods en 10 titres et pas un de plus

Sleaford Mods en 10 titres et pas un de plus

C’est seul que Jason Williamson a débuté l’aventure Sleaford Mods. En 2006, dans le nord-est de l’Angleterre, après avoir fait partie de plusieurs groupes du coin sans lendemain. Déjà agressif et débarrassé de toutes fioritures, l’anglais dévoilait son approche unique mixant punk et hip hop. Si sa rencontre avec l’impassible Andrew Fearn, musicien chevronné originaire de Nottingham, n’a pas révolutionné la musique de Sleaford Mods – née d’une boite à rythme et d’une basse tout droit héritée du post punk en soutien d’un chant scandé – elle a eu le mérite de définir les rôles, et d’offrir plus de liberté à un Williamson alors plus que cantonné au micro.

Si le duo pose ses premiers enregistrements sur CDR en 2012, c’est un an plus tard, avec la sortie de Austerity Dogs sur le label Harbinger Sound, que les choses deviennent sérieuses. Les tournées s’enchaînent au Royaume Uni comme dans toute l’Europe, Divide and Exit, la compilation de singles Chubbed Up et l’Ep Tiswas font de 2014 une année charnière dans la carrière de Sleaford Mods. L’album Key Markets sort en 2015 alors que la réputation des deux anglais n’est plus à faire, Rough Trade allant jusqu’à se laisser séduire en les signant. English Tapas (2017) finit ainsi de faire du groupe un des acteurs musicaux majeurs en provenance de la Perfide Albion.

Minimaliste à souhait mais énergique comme pas deux, Sleaford Mods n’a pas traîné pour se mettre un large public dans sa poche, à la quasi-seule force d’une authenticité qui ne fait aucun doute. Car, sur disque comme sur scène, la formule se répète inlassablement : les boucles de batterie s’enchaînent sans relâche, la basse claque sans jamais aller décrocher ses lignes sur la lune, Andrew Fearn dodeline du chef bien accroché à sa bière pour seulement lancer et terminer les morceaux, tandis que son compère bientôt quinquagénaire dégueule du postillon au litre, crachant toute sa haine du libéralisme et du capitalisme avec une pointe d’humour et surtout un accent british à couper au couteau.

Forcément, alors que pointe un nouvel Ep éponyme le 14 septembre prochain chez Rough Trade, rien de bien nouveau au Nord. Quoique. Comme en atteste le single Stick In a Five And Go, Sleaford Mods reste Sleaford Mods, tout en s’offrant quelques rondeurs inédites. C’est à cette occasion, et en attendant l’arrivée d’un prochain album probablement prévu en 2019, que l’on retrace la discographie du groupe. En 10 titres, et pas un de plus.

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