25 Nov 16 Best of – Sharon Jones en 10 titres et pas un de plus
Quelle injustice de s’en aller si jeune alors que sa carrière a déjà débuté beaucoup plus tard que celle des autres. C’était pourtant la destinée de Sharon Jones, décédée ce 18 novembre à l’âge de 60 ans, alors qu’elle luttait depuis trois ans contre un cancer du pancréas. Pour conclure une année 2016 décidément trop funeste.
C’est d’elle qu’est parti le revival soul il y a une quinzaine d’années. Dans son sillage, une flopée d’enfants de la génération Motown et Stax l’ont suivi, tandis que d’autres stars sur le tard comme Charles Bradley ou Lee Fields vivaient, eux aussi, une seconde vie miraculeuse. Avant cela, ‘la diva de la soul’ n’avait rencontré que quelques succès d’estime locaux en réservant sa voix aux habitués de sa paroisse. Puis découragée par des producteurs la jugeant ‘trop noire, trop petite, trop grosse et trop âgée‘ à l’époque, elle fut contrainte à des petits boulots alimentaires, en tant que surveillante pénitentiaire ou agent de sécurité.
C’est en 1996, alors qu’elle officiait en tant que choriste de Lee Fields, que la diva – née à Alberta, la même ville que son illustre aîné James Brown – se fit remarquer. Gabriel Roth était déjà là, et lui proposa de laisser éclater son énormissime talent de chanteuse aux oreilles du monde entier. Elle lui confia donc, à lui comme aux autres Dap Kings, backing band new yorkais croisé par le passé avec Amy Winehouse ou The Heavy, et dont quelques membres partagent encore aujourd’hui leur temps avec Antibalas et le Menahan Street Band.
Au bout de vingt ans de carrière internationale, Sharon Jones aura déposé sur son passage six albums promis à l’éternité, mais également offert à son public des concerts absolument mémorables en grande partie responsables des louanges qu’elle n’a jamais cessé de recevoir de la part des critiques comme de ses fans. C’est là, sur scène, féroce et frénétique, qu’elle laissait parler sa foi. Il y a quelques semaines, alors que Daptone Records dévoilait la bande originale du film ‘Miss Sharon Jones’ qui lui est consacré, elle signait son dernier single : ‘I’m Still Here’, émouvant mais formidable message posthume de la part d’une artiste aussi grande par le talent que par le vide qu’elle laisse. Retour sur sa trop courte carrière, en dix titres et pas un de plus.
Pas de commentaire