Playlists – Le punk rock à tous les temps

Playlists – Le punk rock à tous les temps

Nourri à la rébellion et au conflit, le punk reste aussi facilement identifiable que difficile à définir. Sujet à discorde entre ceux qui veulent à tout prix le voir conserver son authenticité, et d’autres qui ne rechignent jamais à le voir embrasser de nouvelles aventures, le genre suscite le débat depuis toujours, tout en le remettant immédiatement en question avec sa manie de sans cesse réduire en miettes les idées préconçues. Ennemi de l’ordre établi, refuge pour rebelles autodidactes en colère, le punk rock a le mérite d’être à la portée de tous : quelques revendications, deux ou trois accords, et une bonne mélodie sont la base d’un groupe potentiellement capable de monter dans le camion et d’avaler les bornes. En les dépassant si possible.

Preuve de son enracinement dans la culture populaire, il faut remonter aux années 70, voire même à la fin de la décennie précédente, pour en retrouver les premiers effluves. En effet, non loin de la recette appliquée par le rock garage des sixties, les influents MC5, New York Dolls, ou The Stooges – alors plus volontiers qualifiés de proto-punk – allumaient la mèche en brusquant volontairement un rock devenu trop docile. Plus tard, ce sont les Ramones qui sonnaient la révolution en imposant les tempi rapides sans jamais vraiment s’aventurer au delà de trois simples accords, histoire de rappeler à quel point le hard rock d’alors débordait d’éléments superflus. Isolés de leur côté de l’Atlantique, les quatre laissaient ainsi les controversés Sex Pistols (photo ci-dessous) et les plus politiquement engagés The Clash se disputer la couronne du punk anglais, les premiers comptant avant tout sur leur attitude choquante et scandaleuse, les seconds sur leurs influences ska/reggae. Jusque là spectatrices, la Californie et l’Australie entraient elles aussi dans le décor au même moment, respectivement grâce à Dead Kennedys et The Saints. Si le public du Royaume Uni a su immédiatement embrasser ces nouvelles velléités musicales et faire de ces groupes majeurs des influences à long terme, perçues comme une véritable menace par la monarchie et le gouvernement d’alors, il en fut tout autrement en Amérique du Nord ou le punk rock est resté essentiellement underground, préparant ainsi le terrain à ce qui allait suivre au pays.

Car, après avoir rapidement fait le tour de la question, certains punks américains de la première heure n’ont pas manqué de faire évoluer le genre en s’orientant vers l’indie rock, ou vers le hardcore : un dérivé nouveau, plus conscient, prônant la sobriété, au sein duquel les morceaux étaient régulièrement expédiés en moins d’une minute. A ce petit jeu, deux figures se sont particulièrement distinguées : Henry Rollins à Los Angeles avec Black Flag, et Ian MacKaye à Washington DC avec Minor Threat ont été les deux déclencheurs de cette scène émergente offrant soudainement un contraste inédit au punk rock. Côté anglais, c’est le post punk et la new wave qui offraient alors un nouvel horizon.

Puis vint les années 90 durant lesquelles, dans la foulée du succès mondial connu par Nirvana, le punk rock a connu son pic de popularité, grâce à l’intérêt que les majors du disque ont soudainement porté à des groupes comme Blink 182, Bad Religion ou Green Day. Par le biais de MTV notamment, la télévision ouvrait aussi la porte de millions de foyers, et quelques labels indépendants comme Epitaph ont su tirer leur épingle du jeu en faisant de The Offspring, Rancid (photo ci-dessous) ou NOFX leurs têtes de gondole. Pourtant, plus commercial et institutionnalisé que jamais, le punk rock était à l’époque dénigré par une grande partie de ses puristes qui l’accusaient de piétiner ses valeurs.

Jamais avares dès lors qu’il s’agissait d’imprégner des mélodies pop à leurs compositions, tous ces groupes ont néanmoins servi de tremplin à toute une nouvelle génération de punk rockeurs qui a incarné, jusqu’au début des années 2000, ce que certains qualifiaient aussi de pop punk ou de hardcore mélodique. Progressivement dilué dans une pléthore de dérivés, vite perdu dans des stéréotypes qui ont fait le pain béni des responsables marketing, le punk rock a vite laissé la place à ses réincarnations émo et rock alternatif au cours des années 2000, pour ne se résumer ensuite qu’aux scènes underground les plus inspirées, perpétuant avec brio les bases posées par leurs ainées. Mowno retrace en 5 playlists ce long parcours hors normes s’étirant désormais sur plus de 50 ans.

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1 Commentaire
  • Jerome ch
    Posté à 16:27h, 23 octobre Répondre

    Comment avez vous pu oublier la vague punk française des années 80 et 90????

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