Rain Machine – “Rain Machine”

Rain Machine – “Rain Machine”

rain180Album
(Anti)
21/09/2009
Rock spirituel

S’il n’est pas la raison du hiatus d’un an récemment annoncé par TV On The Radio, il en est certainement une des explications: Kyp Malone, guitariste et pilier du groupe de Brooklyn, met Rain Machine sur les rails, un projet solo sur lequel il travaille depuis plusieurs années mais qui se concrétise seulement aujourd’hui. Pas vraiment étonnant quand on sait à quel point le célèbre barbu déborde d’inspiration. Désormais seul aux manettes, Malone va enfin pouvoir donner des ailes à chacune de ses aspirations, et prouver si besoin l’influence qu’il peut avoir sur son collectif. Mixant parfaitement des influences jazz, blue-grass, et rock, sur lesquelles il pose son chant atypique, capable de passer du grave à l’aigu entre deux mesures, ce premier album éponyme est logiquement éclaboussé d’un savoir faire hérité d’une solide expérience. Car quand d’autres, en quête d’une vraie personnalité artistique, expriment quelques balbutiements, lui a depuis longtemps passé le cap, et composé ces dix titres avec de toutes autres préoccupations. Pourtant, Malone y va tout en douceur, axant l’entame de son disque vers un registre très proche de TV On The Radio: l’excellent “Give Blood” et le plus épuré “Smiling Black Faces” n’auraient pas forcément fait tache sur “Dear Science“, tandis que le superbe “New Last Name”, ballade émotionnellement chargée, illustre bien le rôle mélodique du guitariste au sein de sa formation. Moins évidente, la suite n’en est que plus personnelle, souligne toute l’attention portée aux arrangements, et permet à l’originalité de l’emporter sur le scepticisme (le mystique “Driftwood Heart”, les voix et excentricités guitaristiques de “Hold You Holy”, les incantations des huit minutes de “Desperate Bitch”). Ça ne durera malheureusement pas après l’aussi long “Love Won’t Save You” avalé. Alors, l’enthousiasme quelque peu plombé, le terme de la dernière ligne droite, ramollie par deux ou trois titres habités, ne sera atteint sans un certain effort accentuant cette impression d’essoufflement progressif. Dommage car Malone, peu ou prou pris au piège de l’exercice solo dénué d’arbitrage, était sans aucun doute capable de continuer sur la lancée d’une entame en tous points réussie.

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2 Commentaires
  • rome-hell
    Posté à 20:57h, 19 septembre Répondre

    alors, oui… je m’ouvre les veines

  • colombo
    Posté à 12:11h, 21 septembre Répondre

    et je boirais ton sang …..

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