A vrai dire, on attendait rien de bien nouveau de la part de rockeurs aussi indécrottables que ceux de The Jim Jones Revue qui, à chaque album, ont toujours pris un malin plaisir à pousser les aiguilles dans le rouge, et réveiller le fantôme de Little Richard sous leur feu de fondamentaux rock n'roll. Frappés depuis leur début par une frénésie capable de défriser Michel Berger, les Britanniques ne dérogent évidemment pas à la règle pour "The Savage Heart", un nouvel album produit comme son prédécesseur par Jim Sclavunos, qui parvient néanmoins à afficher une diversité inédite chez eux.
C'est il y a deux ans, quand il a donné naissance à son premier album éponyme, que le Jim Jones Revue a chamboulé d'un coup toute la hiérarchie du rock n'roll contemporain. Sa pochette au piano martyrisé affichait la couleur, telle un instantané du matériel laissé à l'abandon après une de ces prestations ravageuses que le combo londonien a l'habitude d'offrir à un public pris les deux doigts dans la prise, avide de riffs et de pulsions pianistiques tout droit héritées des Little Richard et Jerry Lee Lewis.