Youth Lagoon – ‘Savage Hills Ballroom’

Youth Lagoon – ‘Savage Hills Ballroom’

Album / Fat Possum / 25.09.2015
Pop electro

Après deux premiers albums brumeux, dont les textes et les arrangements psychédéliques invitaient l’auditeur dans les méandres de l’esprit d’un Trevor Powers très introspectif, le songwriter se libère totalement à l’occasion de ‘Savage Hills Ballroom’, un nouvel opus qui le voit ôter le voile derrière lequel il se cachait. Habité d’une toute nouvelle approche de la vie, remise en question après le décès d’un ami cher qui l’empêcha en partie de défendre son album ‘Wondrous Bughouse‘ sur scène, ce musicien de l’Idaho trouve désormais le sens de l’existence dans tout ce qui peut la détruire, des failles de l’humanité jusqu’aux apparences trompeuses : deux ficelles qu’il a généreusement tiré à l’écriture de ces dix chansons composant un des plus beaux albums de cette rentrée 2015.

Car si le propos – inspiré de son sentiment de malaise omniprésent – est sombre, Youth Lagoon y trouve de quoi illuminer ici une infinie beauté (‘Highway Patrol Stun Gun’, ‘Rotten Human’), à la fois épurée et soulignée par des compositions pop qui ne choisissent jamais entre sonorités électroniques et acoustiques, rappelant un certain Son Lux dont on suspecte ici de nombreuses écoutes (‘Officer Telephone’, ‘The Knower’, ‘Again’). A la fois sensible et raffiné, ‘Savage Hills Ballroom’ voit ainsi Trevor Powers assumer pleinement cette voix androgyne parfois proche de Sigur Ros (‘Kerry’, ‘Free Me’), pour la décliner tout au long de morceaux qui n’ont plus pour but de la noyer.

Désormais tout s’éclaire, tout est à sa place sans jamais trop en faire, ce qui laisse le jeune homme s’essayer à des arrangements nouveaux, même à des titres instrumentaux faisant office de longs et beaux interludes (‘Doll’s Estate’, ‘X-Ray’), avec une homogénéité sans véritables accrocs. Le capital confiance à son maximum, Youth Lagoon laisse donc désormais briller de mille feux ce charme et cette émotion qu’il tire de sa recherche constante d’équilibre entre force et vulnérabilité.

‘Officer Telephone’, ‘Highway Patrol Stun Gun’, ‘The Knower’, ‘Rotten Human’


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