Thurston Moore – “Demolished Thoughts”

Thurston Moore – “Demolished Thoughts”

moore180Album
(Matador)
16/05/2011
Folk

Thurston Moore = guitariste de Sonic Youth = rock bruitiste = larsen = électricité. Dans l’esprit du rockeur moyen – comprendre: pas forcément fortiche en math(-rock) – le travail du New-yorkais se résume souvent à cette simple équation. Les clichés ont la vie dure. Il ne faut pourtant pas chercher très longtemps pour trouver de jolies balades (presque) pop dans la longue carrière de Sonic Youth, voire des titres quasiment folk sur son précédent disque solo, “Trees Outside The Academy“. Ce nouveau “Demolished Thoughts” va d’ailleurs encore plus loin dans l’acoustique puisque aucune guitare électrique ni batterie ne s’y font entendre. Paradoxalement, vous saurez dès les premiers accords chez qui vous vous trouvez.

Et c’est d’autant plus étonnant quand on apprend que c’est Beck qui a produit le disque dans sa globalité. Le Californien est un fan de longue date du quatuor new-yorkais même si ça ne s’entend pas foncièrement au sein de sa discographie. Il a en tout cas parfaitement capté ce qui faisait la marque de fabrique de Moore: un son de guitare comme s’il jouait à vos côtés, et une voix blanche sur laquelle le temps ne semble avoir aucune prise. Pourtant, passée la première écoute, on est bluffé par l’orchestration sophistiquée que le Loser autoproclamé a su apporter tout au long de l’album.

Accompagné d’une violoncelliste (Samara Lubelski, une habituée) et d’une harpiste (Mary Lattimore), Thurston Moore fait logiquement pleuvoir des cordes sur ses compositions d’où suinte une grande mélancolie. On pense d’ailleurs souvent à Nick Drake pour la voix hors du temps et l’ambiance crépusculaire générale. Mais ne vous méprenez pas, “Demolished Thoughts” n’est pas un disque de balades, et si son tracklisting est étonnamment accessible, il n’en reste pas moins bon. “Benediction”, “January”, “Illumine”, ou “Circulation” sont de pures merveilles qui devraient donner envie aux néophytes de remonter la source sonicyouthienne pour (re)découvrir beaucoup de chef d’œuvres pop noyés sous des déluges de guitares noisy.

Au passage, on trouve finalement assez osé de la part de Moore – féru d’expérimentations et d’improvisations en tout genre – de s’essayer à la simplicité de l’écriture folk. C’est une mise en danger que beaucoup ne tenteraient pas. Et c’est surtout un disque encore une fois très réussi.

En écoute




Disponible sur
itunes46


2 Commentaires
  • Maxime
    Posté à 21:24h, 02 juin Répondre

    Merci pour cette chronique. Une petite remarque : c’est “ballade” et non “balade”.

  • Kalcha
    Posté à 01:32h, 05 juin Répondre

    C’est surtout ballot, parce que je pensais bien avoir écrit “ballades”. Mais ceci dit ce n’est pas trop non plus un disque pour se promener, hein, mais davantage pour se lover sur le canap’… 🙂

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