Thrice – “Beggars”

Thrice – “Beggars”

thrice180Album
(Vagrant)
15/09/2009
Rock émo

Quand beaucoup de groupes indé perdent de leur âme et se ramassent en signant chez une major, Thrice au contraire a su prendre magnifiquement ce virage avec le très convaincant “The Artist In The Ambulance” sorti en 2003. Étant passé au travers de son successeur “Vheissu”, c’est quand il a rejoint les rangs de Vagrant que nous nous sommes de nouveau intéressés à son cas, et que l’enthousiasme nous avait subitement abandonné. Embourbée dans les quatre volumes de “The Alchemy Index” en 2007 et 2008, le Thrice revenu à l’indépendant avec la ferme volonté de tout faire par lui-même, se perdait alors autant dans une technicité beaucoup plus mise en avant, que dans un pseudo concept écolo barbant. Seulement, en mitraillant les riffs, en soignant des ambiances collant à chacun des quatre éléments de Mère Nature, et en intégrant quelques bribes d’électronique à ses compositions, le groupe a quelque peu usé un public originel qui l’avait pourtant élevé jusqu’à son piédestal. C’est donc avec l’intention de se rabibocher avec lui que Thrice accouche de “Beggars”, un nouvel opus beaucoup plus conventionnel, mais surtout plus accrocheur, plus rythmé, avec une production plus directe qui sert magnifiquement une énergie retrouvée. Illustration dès l’entame avec le single “All The World Is Mad” sur lequel le combo joue de simplicité, autant dans la rythmique que dans les mélodies, et rappelle magnifiquement ce que l’émo avait de mieux à offrir à son apogée, durant les années 90. En cela, l’aparté solo et acoustique de Dustin Kensrue aura peut-être fait le bien de ce  disque tant le frontman semble ici libéré, épanoui et plus que jamais talentueux dans un environnement électrique. A lui seul, il pose le relief de “The Weight”, déborde d’émotion sur les plus calmes “Circles”, “Wood & Wire”, “The Great Exchange” et “Beggars” rappelant la sensibilité d’Elliott, et emmène dans ses sursauts ses compères qui, dans leur justesse, ne se sont jamais révélés aussi bons (“In Exile”, “Talking Through Glass…”). Thrice évolue encore, dans le bon sens, regagne des couleurs, et nous le sourire alors qu’on avait déjà la pelle en main pour lui creuser son trou. Une erreur dont on aurait eu du mal à se pardonner…

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