The Slow Show – ‘Dream Darling’

The Slow Show – ‘Dream Darling’

Album / Haldern Pop / 30.09.2016
Pop ampoulée

Inconnu chez nous, The Slow Show jouit d’une petite cote de popularité grimpante aussi bien en Angleterre qu’en Allemagne où se situe son label Haldern Pop Recordings. Le groupe de Manchester, formé en 2010, s’était fait connaitre via une première partie d’Elbow assurée pour la BBC Radio 2 Live. Avec ‘Dream Darling’, il poursuit sa croisade en terre pop orchestrale entamée dès son premier EP suivi quelques temps plus tard du premier album ‘White Water’ (2015).

Symphonique, tour à tour ténébreuse et lumineuse, la musique des anglais suit sans discussion possible le chemin tracé par The National depuis quelques années – ‘Slow Show’ est d’ailleurs un titre des New-Yorkais figurant sur leur album ‘Boxer’. Problème : là où The National triomphe à doser parfaitement les humeurs et souligner sa mélancolie par des arrangements subtils et la voix réellement pénétrante de leur chanteur Matt Berninger, The Slow Show a plutôt tendance à écrire ses morceaux avec une paire de moufles.

Et puisqu’on parle de chanteur, évoquons le cas de Rob Goodwin, vraisemblablement leader du groupe. Jamais avare en pathos, ses intonations graves, suraffectées et omniprésentes plombent la quasi-intégralité de ce ‘Dream Darling’. Dommage car derrière, l’instrumentation offre tantôt de beaux moments atmosphériques comme sur la conclusion du titre ‘Strangers Now’, ou sur ‘Brawling Tonight’ et ‘No More Rainbows’. L’emploi des chœurs est d’ailleurs particulièrement réussi sur ce-dernier titre. Mais The Slow Show joue encore trop les pompiers par intermittence (mais qui a eu l’idée sur ‘This Time’ de ce motif au piano digne des affreux Keane ?) pour convaincre vraiment qu’il mérite sa place dans notre discothèque aux côtés de The National, justement.

Eh oui, en exhibant si outrageusement ses références, on incite trop à la comparaison. Et il faut être un peu fou pour vouloir jouer des coudes avec l’un des groupes rock les plus impressionnants de cette dernière décennie. The Slow Show reste en définitive un outsider de seconde division.

‘Strangers Now’, ‘Brawling Tonight’, ‘No More Rainbows’


Pas de commentaire

Poster un commentaire