The Notwist – ‘Close To The Glass’

The Notwist – ‘Close To The Glass’

Album / City Slang / 24.02.2014
Electronipop

Neon Golden‘ a pour toujours fait entrer The Notwist dans une bulle de sérénité. A la fois conscients d’une identité musicale devenue chasse gardée, forts d’une expérience sans cesse enrichie par leur perfectionnisme, les allemands travaillent sans réelle pression, en faisant fi des schémas d’une industrie musicale ou tout est aussi vite digéré que produit. Constamment attendu à l’instar des grands de son monde, The Notwist use donc délibérément de sa totale liberté, notamment celle de nous faire patienter six ans entre deux albums: un délai devenu bien plus une habitude qu’une crainte, justifié par toute l’application du groupe à rendre sa complexité accessible, comme par sa farouche volonté de ne jamais revenir pour rien. Ou pour trop peu.

Alors que nombreux sont ceux à tenter de réitérer un succès passé, Markus Acher et sa bande parviennent ici à retrouver tout ce qui fait la beauté et l’émotion de ‘Neon Golden’. Sans tomber dans la facilité d’une pâle copie, c’est en reprenant sa base (‘Casino’), en l’affublant d’une atmosphère plus sombre et d’une approche généralement plus vive et tranchante, qu’ils ont abordé ce ‘Close To The Glass’ ou se croise tout ce qui fait l’identité et l’intérêt de leur musique. Mélancolie, bardées électroniques délicates ou impulsives, attaques rythmiques ou simplement électriques déclinent et synthétisent donc ici un parcours tout entier, débuté sur les chapeaux de roue du punk hardcore il y a vingt cinq ans (‘Seven Hour Drive’) avant de progressivement trouver la lumière dans des expérimentations délicates et profondes, devenues marques de fabrique (‘Signals’, ‘Run Run Run’).

Ce qui ne fait pas pour autant de cet opus un pot pourri du meilleur de The Notwist. Intelligemment aéré, brillamment équilibré dans ses sonorités électroniques et électriques, capable de faire simple et plus optimiste pour assurer sa bonne digestion (‘Kong’, « Close To The Glass’), ou d’abattre la carte du mutisme durant les neuf minutes electronica du magnifique ‘Lineri’, ce septième album est un énième pas sur une route ou seule la marche avant est autorisée. Il est aussi l’ultime démonstration de cette rigueur bien allemande qui porte le robotico-romantique Notwist depuis ses débuts. La même que l’on retrouve d’ailleurs sans hasard chez Boards Of Canada ou Radiohead, deux autres grands de son monde.

‘Kong’, ‘Casino’, ‘Seven Hour Drive’, ‘Run Run Run’, ‘Lineri’


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