The Glitch Mob – « Drink The Sea »

The Glitch Mob – « Drink The Sea »

glitch180Album
(Glass Air)
07/06/2010
Glitch Hop

On connaissait la précision chirurgicale d’edIT – déjà auteur de deux albums fracassants – un peu moins celle de Ooah, Boreta et Kraddy avec qui il a formé The Glitch Mob en 2006 à force de constamment les retrouver sur les mêmes scènes. Le temps de s’accorder, et tous ont vite fait des basses monstrueuses, des beats pachydermiques et des rythmiques capilotractées l’essence même d’un registre au carrefour de leurs influences, réparties entre IDM, drum n’bass, dubstep, hip hop, et dirty south.

Ainsi, bien aidé par le fameux logiciel Ableton Live, le quatuor – désormais trio depuis le départ de Kraddy – fait progresser ses titres, les auto-alimente sans cesse en se passant le relais: un savoir faire qui en a fait un des fers de lance de l’inqualifiable scène californienne (Flying Lotus, Nosaj Thing, Daedelus…), et plus généralement d’une nouvelle école electro hip hop qui voue une passion débordante à la bass music, retourne le dancefloor comme une crèpe et, par la même occasion, vivifie le genre en live. A cette renommée internationale désormais établie, ne manquait donc plus qu’un premier album pour entrer définitivement dans les annales de la musique électronique.

Après queques mixtapes remarquées (« Crush Mode » ) et des remixes justifiant qu’on y tende deux oreilles (TV On The Radio , Krazy Baldhead, Evil Nine …), « Drink The Sea » officialise les choses pour de bon en déposant sa puissance et sa lourdeur dans tous les foyers curieux de goûter à cette expérience rythmique unique, dénuée de samples et de… glitches. Qu’ils s’essayent d’abord à The Glitch Mob avec le raisonnable « Drive It Like You Stole It » qui a permis au groupe de doucement faire monter la sauce, puis avec le funky « We Swarm » et l’ouverture « Animal Vox », tous trois soulignant qu’il ne s’agira pas ici d’une enfilade de tubes dancefloor sans queue ni tête, plutôt d’un véritable album de producteurs dont le mot d’ordre est l’innovation constante.

Du coup, le disque tabasse pas mal, mais pas que: derrière cette constante générosité se planque aussi beaucoup de finesse, une grande variété d’ambiances et d’influences qui ne font que renforcer l’impact d’un premier album raffiné en toutes circonstances. Riche de ses multiples variations (« Bad Wings », « A Dream Within a Dream », « Starve The Ego, Feed The Soul », le traitement de la seule voix sur « Between Two Points »), « Drink The Sea » s’écoute d’un trait, très fort, et au casque. Pour ne rien manquer d’une des sorties de l’année.

En écoute

Disponible sur
itunes26


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