Paul Thomas Saunders – “Lilac & Wisteria”

Paul Thomas Saunders – “Lilac & Wisteria”

paul180Ep
(Warner Music)
04/07/2011
Folk majestueuse

Il y a six mois à peine, au détour d’une page web, nous tombions par le plus grand des hasards sur une session acoustique de Paul Thomas Saunders (voir ci-dessous), jeune songwritter de Leeds seulement âgé d’une vingtaine d’années. Le genre de clic imprévu qui vous met le crâne sans dessus-dessous, qui chamboule vos émotions. D’apparence introvertie et planqué derrière sa tignasse mal peignée, le gamin, armé d’une voix aussi puissante qu’émouvante, balançait une merveilleuse ballade folk (“Appointment In Samarra”, au tracklisting de ce maxi) chatouillant sadiquement les glandes lacrymales. Le genre de révélation qui vous donnait l’envie irrépressible de récupérer tout ce que ce vendeur de rêve avait pu composer jusque-là. Soit pas grand chose à vrai dire: il fallait alors uniquement se contenter d’un maxi paru fin 2009, puis de quelques titres épars qu’il avait eu la bonne idée de compiler sur une page Facebook.

En ce début d’été 2011 qui s’habille plus que jamais à l’anglaise, Paul Thomas Saunders vient enfin étoffer sa discographie naissante d’un nouvel Ep confirmant très haut la main son immense potentiel. Accompagné de ses fidèles Fever Dreams servant impeccablement la moindre de ses idées, bien calé sur les pas des Leonard Cohen, Joe Meek, et Elvis Perkins, cet étudiant en Art déballe cinq nouvelles compositions qui trahissent de fortes envies d’approfondir et d’enrichir un univers autrefois délicieusement hypnotisant, dont on retrouve encore quelques réminiscences (“Silhouettes Of An English Rose”), et qui jusque-là reposait majoritairement sur sa sensibilité, sur la magie de ses harmonies.

Toujours porté par le folk, Saunders laisse désormais entendre à tout le monde qu’il n’est plus seul, que les possibilités qui s’offrent à lui sont comme infinies, et qu’il n’a clairement pas l’intention de se refuser quoi que ce soit (y compris un “Here Lies Soleil, So Long” de huit minutes). Dès lors, il pioche: reverb systématique au voile pastoral, rythmiques qui caressent les peaux, arrangements millimétrés, orchestrations denses et riches échappant toujours avec habileté à l’indigestion, choeurs profonds, sont autant d’éléments totalement dévoués à la délicatesse d’un registre plus que jamais majestueux et distingué (“Wreckheads And The Female Form”), frappé de mélodies et d’une voix imparables (“Good Time Rags & Requiems”). Qu’on se le dise, Paul Thomas Saunders est de ces talents rares qui vous font reconsidérer la musique dans ce qu’elle a de plus pur et de plus beau à proposer. Et la bonne nouvelle est que ce véritable petit génie n’en est qu’au stade de chrysalide.

En écoute

“Appointment In Samarra”

“Good Time Rags & Requiems”


1 Commentaire
  • flo
    Posté à 12:06h, 06 août Répondre

    I touch the sky…

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