Oiseaux-Tempête – ‘Oiseaux-Tempête’

Oiseaux-Tempête – ‘Oiseaux-Tempête’

Album / Sub Rosa / 13.11.2013
Post rock

Il y avait quelque chose sur le premier album du Réveil des Tropiques qui inspirait une confiance aveugle. Notamment cette maîtrise totale suintant de chaque note, de chaque bruit, de chaque ambiance, assez évidente pour que, à l’avenir, on jure de se jeter à corps perdu sur la moindre de ses réapparitions discographiques. Oiseaux-Tempête n’est pas Le Réveil des Tropiques, mais la présence de ses guitariste et bassiste – accompagnés ici du batteur Ben McConnel (Beach House, Au Revoir Simone) – suffit à l’éclabousser d’une même crédibilité, et à promettre de retrouver chez lui une approche instrumentale aussi familière que convaincante. C’est le cas à en croire cet ‘Opening Theme’ faisant clairement le lien entre les deux projets.

En partie improvisé, majoritairement cinématographique (‘Nuage Noir’), légèrement expérimental (‘Kyrie Ereilson’), ponctué de samples et de dialogues, rythmé par de multiples variations d’intensité et poussées d’un groove oxygénant (‘Buy Gold’), ce premier album déroule lui aussi un sombre post rock instrumental et narratif, parfois contemplatif (‘Silencer’), finalement parfait reflet du concept qui l’enrobe: celui de bande son d’un monde occidental à la dérive ou, comme l’illustre si bien la pochette, l’espoir laisse pour de bon la place au désespoir.

Durant onze titres oscillant entre deux et dix-sept minutes, ces trois musiciens virtuoses prouvent donc leur total épanouissement au sein d’un univers musical aussi piégeur que vénéneux, capable de minimalisme et de grands espaces (‘L’Île’) comme de livrer toutes ses forces d’un bloc (‘Call John Carcone’), quand il ne décide pas de changer de cap au sein d’une même composition (‘Ouroboros’). Car, une fois en vol, Oiseaux-Tempête plane littéralement au dessus de la notion de temps, picore nos émotions, brave les bourrasques, agrippe l’auditeur pour un voyage imaginaire ou défilent des paysages seulement discernables à la lueur de la lune. Pour y voir plus clair, écoutez-le les yeux fermés.

‘Opening Theme (Ablaze In The Distance)’, ‘Buy Gold (Beat Song)’, ‘Ouroboros’, ‘Call John Carcone’


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