Mogwai – “Hardcore Will Never Die But You Will”

Mogwai – “Hardcore Will Never Die But You Will”

mog180Album
(Rock Action / Sub Pop)
14/02/2011
Post rock

De retour seulement six mois après l’excellent live “Special Moves“, Mogwai se sera rarement montré si prolifique. Alors qu’on s’apprêtait à resigner pour quelques mois de disette, le combo écossais remet immédiatement le couvert avec un septième album qui appose une nouvelle fois son caractère atypique, non seulement sur l’entière scène musicale, mais surtout sur celle du post rock qu’il défend depuis des années avec une plaisante humilité. Loin des calculs sans fin, de la complexité répugnante de certains homologues avec qui ils partagent cette étiquette à défaut du manque d’humour, les Britanniques s’appliquent une nouvelle fois à démocratiser une musique instrumentale qui parvient avec brio à occulter l’absence de chant via un impressionnant travail de studio, comme un recours toujours justement mesuré à l’énergie et à l’intensité.

Jamais Mogwai n’a eu comme velléité de vouloir en mettre plein la gueule de son auditoire. Enfin si, en live, là ou s’abat systématiquement un véritable déluge de décibels. Mais jamais il ne se fixe comme challenge de rechercher impunément une complexité masturbatoire généralement néfaste: un état d’esprit qui transpire même dans le titre définitivement second degré de ce nouvel opus appliqué, irrésistible, et indéniablement le plus accessible de tous. Clairement plus électrique et intense que son prédécesseur, “Hardcore Will Never Die But You Will” déborde de morceaux déroulés avec insolence, comme frappés d’une inspiration facile, qu’ils s’électrocutent ou se lovent dans la mélancolie, qu’ils s’inscrivent sur une voie déjà empruntée par le groupe, ou qu’ils innovent.

Parmi eux, “San Pedro” se fait le terrain propice d’un impitoyable duel de guitares comme ressurgi de l’époque “Mr Beast”, appuie le contraste qui le diffère d’un plombé “Too Raging To Cheers” proche de GY!BE, ou d’un mélancolique “Letters To The Metro” qu’on croirait sauvé d’une session de “The Hawk Is Hawling“. Mais surtout, ce sont les synthétiques et accrocheurs “Mexican Grand Prix” ou “George Square Thatcher Death Party” et leur chant vocodé qui incarneront au mieux l’esprit fédérateur, quasi tubesque et jovial, de ce nouvel album. Une fois encore, Mogwai surprend, exploite au mieux son infini potentiel, et alimente avec cette malice toute britannique l’irrésistible addiction à son oeuvre toute entière. Indispensable donc.

En écoute


Disponible sur
itunes2


1 Commentaire
  • bog
    Posté à 12:22h, 26 février Répondre

    tout à fait d’accord avec cette chronique; mogwai fait du post rock progressif (le morceau “music for a forgotten future dure 23 minutes) sans jamais être chiant ou prétentieux. L’album accroche de bout en bout avec toujours ce talent unique pour des boucles mélodiques qui s’entremêlent et font que les morceaux ne font jamais du sur place.

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